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"Transcript": "VG : Puisque je suis le premier à avoir la parole. Permettez-moi d'abord vous dire bonsoir, et de poser la question suivante. Quelle est l'utilité de ce débat ? À quoi peut-il servir ? Les électrices et les électeurs ont désigné deux candidat pour le second tour de l'élection présidentielle, et ses deux candidats sont, euh, françois mitterrand et moi-même, et, à cette occasion, je remercie les huit millions trois cent mille, euh, électrices et électeurs, qui m’ont désigné pour participer à ce second. Euh, dans ce débat, il y a quelque chose que nous n’essaierons pas de faire, qui est de nous convaincre mutuellement, parce que, le dix-neuf mai prochain, il y aura, de toute façon, deux candidats à la présidence de la république, et c’est, je crois, bien, ainsi. Et donc, ce que nous devons faire, c'est d'éclairer le choix des françaises et des francais, parce que le choix du dix-neuf mai sera un choix très important. Ce sera d'abord un choix fait pour longtemps, pour sept ans, dans l'état de la constitution actuelle, et ce sera un choix fondamental. Naturellement, dans le déroulement de la campagne présidentielle, on est amené, quelquefois à évoquer toutes sortes de sujets, et, à propos de ces sujets, l’attention se disperse, mais c'est un choix fondamental, car, suivant que l'un ou l'autre sera désigné, la france et les français ne vivront pas de la même manière pendant les sept prochaines années. On emploie souvent, à cette occasion, l'expression de choix de société. C'est une expression un peu abstraite. Je dirais tout simplement que la vie des français sera différente, suivant que c'est françois mitterrand, ou, moi-même, qui seront élu président de la république, et c'est pourquoi il est très important, ce soir, c'est l'utilité de ce débat, d'éclairer votre choix. Et, pour éclairer ce choix, en ce qui me concerne, je compte faire ceci. Je consacrerai la moitié du temps qui m'est donnée à expliquer ce que je propose de faire, euh, pour les prochaines années, et je consacrerai l'autre moitié du temps, qui m’est donné, à discuter, à contester les propositions que fait monsieur françois mitterrand. Alors, c'est à moi de poser la première question, et, comme règle, je l’indique monsieur françois mitterrand. Je poserai à chaque fois une question, pour lui permettre de répondre, et je souhaite qu'il en fasse de même pour que je puisse lui répondre. Ma première question est la suivante. Elle concerne la suite de l'élection présidentielle. Le président Pompidou est décédé le deux avril dernier. C'est le dix-neuf mai prochain que la France, par application de sa constitution, aura un président de la république. Si je suis élu président de la république, que ferais-je ? D'abord, je déciderai d’un premier ministre. Je vous indique tout de suite que, le choix de ce premier ministre, je ne l'ai pas fait, et je ne l'ai pas fait, pour deux raisons. La première, c'est que je ne suis pas président de la république, et la seconde, c'est que, dans la désignation du premier ministre, je compte tenir compte de la volonté qu'auront exprimé les français, notamment, euh, le dix-neuf mai prochain, et, notamment, de leur volonté de changement. Pourquoi ? J'attends de connaître le résultat de l'élection pour choisir le premier ministre. Avec ce premier ministre, suivant la constitution, nous composeront un gouvernement. Ce gouvernement sera composé, pour l'essentiel, d'hommes nouveaux, d'hommes jeunes, et il devra comporter également un certain nombre de femmes, et ce gouvernement se mettra au travail tout de suite. Il travaillera, avec qui ? Il travaillera, avec la majorité parlementaire. J'ai fait le compte des députés qui soutiennent la candidature, monsieur françois mitterrand, de ceux qui soutiennent la mienne, et, à l'heure actuelle, la majorité, dans le cadre de mon élection, représente à peu près trois cents députés, contre environ cent quatre-vingts députés pour monsieur françois mitterrand. Donc, pas besoin de dissolution, la majorité sera en place, nous pourrons gouverner tout de suite, et je demanderai au gouvernement de proposer, dans le courant du mois de juin, un programme économique et social, garantissant l'emploi, organisant le développement économiques, et traduisant, dans les faits, les premières décisions de justice sociale et de réformes sociales, que nous avons annoncé au cours de cette campagne présidentielle. Donc, je me résume. Si je suis élu président de la république, dans la semaine qui suivra, la France aura un gouvernement, et ce gouvernement, disposant d'une majorité à l'assemblée nationale, pourra travailler tout de suite. Alors, la question que je pose à françois mitterrand est la suivante. S'il est élu président de la république, à quelle date la France aura-t-elle à la fois un gouvernement et une majorité permettant à ce gouvernement de travailler ? FM : Eh bien, je suis là pour vous répondre, avant de poser moi aussi, des questions. La constitution existe, elle implique des obligations. Ce que vous avez décrit, c'est la réalité de demain. Elle s'imposera à moi, comme à vous. élu le dix-neuf mai, j'aurais donc à choisir un premier ministre. Je le ferai. J'ai déjà dit, plus avancé que vous dans cette affaire, que je choisirais un député socialiste. Il me semble que j'ai besoin, pour gouverner, dans une situation, qui, euh, représentera, en effet, de grands changements, d'être, comme on dit, sur la même longueur d'onde, en confiance, avec ce député socialiste, que je désignerai, lorsque le moment sera venu. Ensuite, il appartiendra au premier ministre de présenter la liste de ses ministres, de constituer le gouvernement. Ce gouvernement sera constitué sur la base de la majorité présidentielle, c'est-à-dire de toutes les forces politiques qui auront soutenu ma candidature au deuxième tour de scrutin. Quelles sont-elles ? On les connaît. Nous aurons l'occasion d'en parler plus profondément, tout à l'heure, avec monsieur giscard d'estaing. Que fera ce gouvernement ? Ce gouvernement, il devra présenter un programme. Et là intervient un élément nouveau, dans ce sens que, depuis de longues années, les chefs du gouvernement, monsieur messmer, notamment, et ses prédécesseurs avant lui, n’ont plus jamais présenté de programmes à l'assemblée nationale, assortie d'un vote, comme on pourrait dire, pour bien faire comprendre, de confiance. C'est-à-dire que les différents gouvernements n'ont pas véritablement soumis leurs programmes à l'assentiment du parlement. Ils sont restés à côté de l'opinion des élus du peuple, il ne s'y sont pas intéressés. J'estime qu'il faut revenir à la règle constitutionnelle qui a été appliquée par le général de Gaulle pour ses premiers gouvernements, à savoir, que le gouvernement devra présenter son programme, et l'assemblée nationale devra se prononcer sur ce programme. Quel sera ce programme ? Essentiellement, puisque nous serons, euh, à la fin du mois de mai, il conviendra de s'attaquer d'abord à ce que monsieur giscard d'estaing, a jusqu'ici beaucoup négligé, je veux dire, à l'inflation, à la hausse des prix. Il faudra véritablement tenter de transformer une espèce de débandade, qui fait que le gouvernement actuel accepte tout et n'importe quoi, de peur, peut-être, de se compromettre, ou de prendre ses responsabilités, ou bien, alors, parce qu'ils estiment que l'inflation profite aux intérêts qui lui sont chers. Ce plan anti-inflation sera donc soumis aux députés. Les députés l'accepteront, ou le refuseront. Les députés accepteront, ou refuseront, la majorité que je présenterai, la composition du gouvernement, qui aura été pratiquement admise par le premier ministre et par moi-même. C'est à partir de là que nous saurons ce qui se passera. Monsieur giscard d'estaing a fait ses comptes, il a fait assez large. Euh, il semble qu'il s'attende à une forte majorité de trois cents députés, la majorité absolue, aurait-il pu vous préciser, est de deux cent, euh, quarante-six, suffrages. Il pense donc qu'il n'aura pas d'accident parlementaire. En vérité, le trouble qui, consécutif à la mort du président pompidou, les disputes, euh, très profonde, de la majorité, entre monsieur giscard d'estaing et monsieur chaban-delmas, notamment, euh, les séquelles, enfin, ce qui reste, ce sont des cicatrices mal fermée. Cela signifie que il n'y a plus véritablement de majorité pour personne dans cette assemblée nationale. Mais, enfin, il appartiendra aux députés de choisir. Le gouvernement fera confiance aux députés pour entamer le dialogue, abandonné depuis trop longtemps, et, naturellement, un président de la république. Si je suis celui-là, signifiera comme l'a fort bien dit monsieur giscard d'estaing, une capacité de changement. C'est vrai que ce ne sera pas la même chose. C'est vrai que il y aura, sans doute, plus, certainement, plus de monsieur messmer. C'est vrai qu'il n'y a aucune chance, avec moi, qu'il y ait un quatrième gouvernement messmer. C'est vrai qu'il n'y aura plus de la petite valse qui consiste, d'une part, à avoir, comme hier, une majorité udr, républicains et indépendants, pour avoir, demain, une majorité. Tout à fait transformée cela, le changement sans risque, euh, républicain, indépendant, euh, euh, udf. C'est vrai que, euh, nous n'avons pas la même conception de l'avenir immédiat de la France. C'est vrai qu'après avoir constaté que, pendant trop longtemps, euh, certaines catégories sociales minoritaires ont reçu l'essentiel du profit du travail de tous. C'est vrai qu'il faut maintenant que la majorité des français reçoive son dû dans la production nationale, mais, de cela, nous aurons le temps de reparler. Il est évident que, si l'assemblée nationale ne devait pas accepter ces propositions, elle serait dissoute. VG : C'est le point important. C'est ça que nous attendions, parce que il est certain que l'assemblée nationale ne pourra pas soutenir le programme que vous proposerez. Vous avez dit que votre gouvernement serait composé à l'image de votre majorité du second tour. Il se trouve que, en venant ici, j'écoutais la radio dans mon auto, et monsieur marchais parlait très clairement, et indiquait qu'il y aurait selon lui sept ministres communistes dans votre gouvernement. Je serait d'ailleurs intéressé de savoir, puisque vous avez déjà choisi votre premier ministre, vous êtes en effet en avance sur moi, mais j'attends le résultat du suffrage universel, de savoir si ces sept ministres communistes, vous avez une idée des fonctions que vous allez leur donner, ou pas leur donner. Parce que, ceci, euh, intéresse directement les grandes catégories de français. Mais alors, de façon beaucoup plus précise. Il faut que vous disiez, si vous avez l'intention de faire approuver votre politique, le programme commun, que j'ai apporté. J'ai apporté ici deux textes, la constitution et le programme commun. Si vous avez l'intention de faire approuver ce programme commun par l'actuelle majorité, aucun français ne le croira. Le débat sur le programme commun, nous l'avons eu l'année dernière, au moment des élections législatives, et on a demandé aux français d'élire des députés, dont certains étaient pour le programme commun, dont certains étaient contre ce programme commun. Ils ont envoyé une majorité, vous le savez très bien, qui est contre le programme commun. Donc, vous n'allez pas demander à la majorité élue contre le programme commun, de l'approuver. Il faut être net. Vous serez conduits à demander la dissolution de l'assemblée nationale. D'ailleurs, vous y serez conduit, en raison d'un engagement qui figure dans le programme commun, car il est écrit dans ce programme commun ceci. C'est que les parties, par le contrat de législature, c'est-à-dire les partis qui se sont engagés, en mille neuf cent soixante-treize, à agir ensemble, s'opposeront, par le vote négatif de leurs élus, à la constitution d'un gouvernement s'appuyant sur une autre majorité que la majorité de gauche, issue du suffrage universel. Donc, votre premier gouvernement devra, nécessairement, c'est son engagement, ne s'appuyer que sur la majorité de gauche issue du suffrage universel, et vous savez que cette majorité n'existe pas à l'assemblée nationale. Donc, il faut être clair. Un gouvernement avec sept ministres communistes et une dissolution, voulant dire qu'il ne pourra y avoir de travail parlementaire, et, donc, de programmes de lutte contre l'inflation, monsieur mitterrand, qu'au plus tôt, à la fin du mois de juillet. FM : Il semble que vous ayez besoin de relire la constitution que vous avez apportée. Je l'ai, moi aussi, d'ailleurs. Elle pourra vous servir, le cas échéant. Elle comporte des explications qui vous seront utiles. Pour ce qui concerne, euh, la constitution, il semble que vous n'ayez pas une notion très exacte du rôle du président de la république. Le président de la république n'a pas à présenter un programme de gouvernement. D'ailleurs, vous l'aviez dit vous-même en commençant votre campagne, il y a maintenant quatre semaines. VG : C’est pour ça que j'ai dit, le gouvernement. FM : De telle sorte que le président de la république, pour l'instant, il s'agit de cela, a pour mission essentielle de proposer des grandes orientations, de grandes directions, des options à long terme, de dessiner le type de société à laquelle il est attaché, qu'il propose aux français, à propos desquels ils demandent leurs suffrages. C'est mon rôle, ou ce sera mon rôle, comme ce serait le vôtre. Tout le reste, déjà, on veut nous entraîner, mais j'y suis pris, naturellement, euh, sur la base de la petite politique, à chercher à savoir de quelle façon les gouvernements auront à s'opposer ou à s'accorder avec les parlements au cours des mois prochain. Je vais préciser tout cela, afin que vous sachiez bien, vous aussi, quelles sont les forces sur lesquelles je compte m'appuyer, et ce que j'entends faire. Vous avez observé, depuis le début de la campagne, euh, sur ce plan-là, une grande discrétion. C'est normal, puisque vous avez limité, votre objectif, à continuer comme avant, c'est-à-dire, comme vous l'avez dit vous-même, le changement, sans risque. Pour ce qui me concerne, en effet, je me trouve responsable, et suivi, et j'en profite pour remercier, à mon tour, les onze millions et quarante-six mille femmes et hommes de france qui ont voté pour moi dès le premier tour de scrutin. Je me trouve porteur et je ressens toute la responsabilité, euh, d'espoir, très puissant. Et je sais fort bien que l'assemblée nationale, élue en mille neuf cent soixante-treize, il y a un peu plus d'une année, ne correspond pas aux schémas politiques que je souhaite. Je suis un démocrate. Je me suis incliné. Demain, président de la république, cela voudrait dire que le peuple, que la masse des citoyens, n’ont pas changé d'opinion sur tout, mais ne supporte plus l'actuelle majorité, ses contradictions, ses méfaits. N'accepte plus d'être traitée comme elle l'est, n'acceptent plus que, euh, des catégories sociales nombreuse représentant l'immense majorité des millions, des millions. VG : Expliquez que vous allez dissoudre l’assemblée nationale FM : Je vous l’ai déjà dit. Je l'ai déjà dit, chacun en est témoin. Si l'assemblée nationale renverse ce gouvernement, ce qui n'est pas sûr après tout, quand je vois certains ralliement, euh, de part et d'autre. Après tout, euh, qui sait ? Lorsque je vois cela, je dis, et bien, aux députés de prendre leurs responsabilités, et à vous-même, puisqu'à ce moment-là, vous serez, vous serez plus député, provisoirement, mais, enfin, vos amis seront dans l'opposition. Vous ferez ce que vous voudrez. Ce qui est certain, c'est qu'à partir de là, sur la base des orientations du programme commun, que j'ai traduite avec beaucoup de précision, dans un plan qui comporte trois étapes, et que j'ai présenté à la presse et à l'opinion publique, cela n'est pas nouveau, et, vous le savez, un plan de six mois, qui prétend, en effet, redresser les erreurs économiques et les drames financiers, que vous avez supporté, parce que, sans doute, désireux d'être candidat à la présidence de la république, vous n'avez pas voulu assumer vos responsabilités véritable de ministres des finances. Il nous appartient en effet, de réparer tous les dommages subis par la france à cause de votre politique. VG : Alors Monsieur Miterrand nous allons parler de politique économique. FM : Vous me posez des questions. Je suis. VG : Vous avez déjà de l’avance dans le temps. Laissez-moi maintenir une certaine égalité. FM : Vous me posez des questions sur ce que je ferai, j'aurai fini dans trente secondes. Un plan, en trois étapes. La première étape sera nécessaire pour compenser les dommages de votre politique, et, puis, ensuite, j'espère, bien, que nous nous attaquerons aux structures, afin de permettre une politique de progrès, celle qui n'a pas été faite pendant trop longtemps. VG : Alors, je commence par noter. C'était la première question que je vous avais posé. C’était assez long pour obtenir la réponse, il faut le reconnaître. FM : J'en prends en témoin ceux qui nous ont écoutés, j'ai tout de suite dit que l'assemblée nationale serait dissoute si elle renversait le gouvernement ! VG : Vous avez dit ensuite, que cette assemblée nationale ne correspondait plus, pas à la volonté des français. Vous avez flétri, en termes sévères, l'attitude de ses membres, et je pense que vous êtes respectueux de la représentation nationale. Après l'avoir condamné dans ces termes, vous n'allez pas imaginer, ou demander à cette assemblée nationale de soutenir une politique contraire. Vous avez dit que la représentation nationale ne correspondait plus à ce que vous souhaitiez ou à ce que souhaitait la majorité de l'opinion française ? FM : Si je suis élu, ce sera évident. VG : Si vous êtes élu, ce sera évident, et, donc, vous dissoudrez l'assemblée nationale. FM : Si elle renverse le gouvernement, faut-il vous le répéter une fois de plus ? C’est la constitution, relisez la. Vous devriez, vous devriez moderniser vos lectures. Lisez la constitution. VG : Alors, s'il fallait lire la constitution, je vous indique que ce n'est pas le cas, car le président de la république a le droit de dissoudre l'assemblée nationale. Il n'en a pas l'obligation. Et, donc, ne dites pas s'il renverse le gouvernement. Dites, si je décide de dissoudre l'assemblée nationale, ne me donnez pas encore droit constitutionnel. J’ai lu la constitution autant que vous, avec cette différence que comme je l'ai adoptée, je la connais par l'intérieur, alors que vous l'avez combattu. Vous la connaissez par l’extérieur. FM : Vous ne l’avez pas toujours respectée, je peux le montrer. VG : En ce qui concerne donc l'exercice du pouvoir en France, les fonctions gouvernementales en france, j'ai dit quelque chose de simple. Si je suis élu président de la république, la france aura un gouvernement dans la semaine qui suivra l'élection présidentielle. Ce gouvernement aura une majorité, parce que je ne répudie pas la majorité actuelle, et je compte travailler avec elle. Vous avez dit que je ne proposait pas de changement à cet égard, monsieur mitterrand, je l’ai dit dès le début de ma campagne électorale, que vous n'avez peut-être pas suivie non plus, que je proposait de faire participer à cette majorité le centre démocrate et les réformateurs, et j'ai donc étendu la majorité présidentielle française plus loin qu'elle n'a jamais été étendue jusqu'ici. Effectivement, ça correspond à peu près à trois cents députés, euh, dans le parlement actuel, ce qui veut dire, donc, au début juin, la france aura un président de la république, un gouvernement, un parlement, alors que j'ai noté que, dans l'hypothèse, votre élection, l'hypothèse où votre élection, la france aura un président de la république, elle aura un gouvernement. Le conflit entre le gouvernement et la majorité, tel que vous l'avez décrite, veut dire qu'il y aura de nouvelles élections, que ces nouvelles élections prennent, vous le savez, aux alentours d'un mois et demi, d'après nos textes constitutionnels, et, donc, on ne pourra se mettre au travail en france qu'à la fin du mois de juillet. C'était le point que je voulais indiquer très clairement, à l'origine de notre débat. FM : Il me semble, euh, monsieur giscard d'estaing, que, depuis quatre semaines, en tant que ministre des finances, vous ne faites plus grand chose. VG : Vous me reprochez, en tous cas, de faire ce que je fais, puisque j'ai noté que vous me critiquez pour recevoir qui je recevais. FM : Je n'ai rien dit, je n'ai rien dit de tout cela, je ne suis pas intervenu sur ces choses. Je constate simplement qu'après avoir averti les français, à la veille de la campagne présidentielle, sans savoir, naturellement, euh, ce, que, ce, qui résulterait de l'état de santé du président pompidou, vous aviez indiqué qu'il fallait beaucoup de courage, beaucoup d'esprit de décision, et des mesures absolument nécessaire et importante. Depuis ce moment-là, quand vous êtes candidat, vous n'avez plus rien fait. VG: Il y a là erreur totale, j’ai fais des séries de mesures. FM : Attendez, vous allez voir. VG : J’invoque la charte des libertés Monsieur mitterrand, pour vous répondre. Vous mettez en cause je réponds, c'est la moindre des choses. Je ne sais pas quelle idée vous avez de la vie publique, mais, lorsque je met en cause quelqu'un, je lui laisse le temps de me répondre. Vous m’avez mis en cause. Concernant le programme de lutte contre l’inflation, il contient deux séries de dispositions. Certaines de ces dispositions devraient être législatives, donc, il fallait les faire voter par le parlement. Il est évident que nous ne pouvons pas faire voter par le parlement, qui ne siège pas à l'heure actuelle, des dispositions législatives. Les autres dispositions étaient administratives, elles sont en cours. En quoi consistaient-elles ? Elle consistait à passer un certain nombre de contrats avec des organisations représentant les producteurs, ou avec les organisations représentant les distributeurs, de façon à modérer la hausse des prix. Et bien, ces négociations, ces conversations, ont eu lieu, ces accords ont été passés, ou sont en train d'être passés. Concernant des problèmes très importants, monsieur mitterrand, nous, nous, nous nous en occupons quotidiennement. Je vous citerai le cadre de l'agriculture. Nous avons pris, avec le ministre de l'agriculture, récemment, et, encore ce matin, c'est vous qui me le faites évoquer, des mesures, qui intéressent, par exemple, la situation des producteurs de lait, ou la situation des producteurs de viande, parce que ce sont les secteurs en difficulté, pour lesquels des mesures devaient être prises. Concernant, euh, les décisions qui ont été prises par l'italie, car l'europe, vous savez, est, à l'heure actuelle, en crise. Euh, l'italie, le danemark, ont pris des mesures restrictives à l'importation. Nous nous en sommes occupés aussitôt, et j'ai fait savoir au président du conseil des ministres en exercice, qui est mon collègue d’allemagne fédérale, que, s'il souhaitait réunir les ministres des finances, j'étais sa dispositions pour le faire, et, notamment, mais, mardi dernier, si il nous avait convoqué. Donc je m'occupe activement de ces affaires. FM : Vous irez à cette réunion. VG : Bien évidemment. FM : Ce que vous avez négligé de faire, lorsqu'on a discuté de la revalorisation de l'or récemment VG : Erreur, monsieur Mitterrand, c’était une réunion qui n’était pas officielle. Ça, n'était pas une réunion officielle des ministres des finances, c'était une réunion privée, à laquelle le gouvernement français est représenté par le gouverneur de la banque de france et par le directeur d'utrecht. FM : Et puis vous aviez autre chose à faire. Mais, pour ce qui concerne le changement, au fond, après vous avoir écouté, il me semble qu'il se borne à l'acquisition de monsieur lecanuet. VG : Et des réformateurs. FM : Monsieur lecanuet était réformateur me semble t’il. De l'extrême-droite, vous n'avez plus d'ennemis à droite. Très bien, mais c'est bon à savoir. Vous êtes en effet, le candidat qui recherche l'accord de monsieur lecanuet, qui est un homme tout à fait respectable, afin d'élargir votre majorité, et, après avoir fait le plein des voix, de la droite, de l'extrême-droite. Une extrême droite qui est en effet inquiétante pour un républicain. VG : Aux élections présidentielles. L'extrême droite était représentée. Elle était représentée par monsieur le pen, par certains, au centre. FM : Elle vous a facilement rejoint. VG : Je n’ai jamais négocié, eu aucun contact avec ses représentants. FM : En tous cas, votre majorité est élargie des deux bouts, vers monsieur lecanuet, qui attendaient cela, et, d'autre part, vers l'extrême droite. La mienne, repose, elle a été franche, dès le premier jour, sur un certain nombre d'organisations politiques et syndicales. Beaucoup, beaucoup de français, qui se sont retrouvés, dès le premier tour de scrutin, et davantage encore, si j'en juge par l'évolution de l'opinion publique, telle qu'on me l'a traduit. Alors, peut-être pourrions-nous avancer, et pourrais-je, à mon tour, poser des questions. VG : Volontiers.", |
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"Abstractive_1": "Dans ce débat, Valéry Giscard D'estaing et François Mitterrand discutent de leur majorité gouvernementale. Valéry Giscard D'estaing débute en expliquant que l'assemblée nationale a déjà une majoritée de députés qui soutiennent sa candidature, contrairement à François Mitterrand. Valéry Giscard D'estaing explique que François Mitterrand devra dissoudre l'assemblée nationale. François Mitterrand explique qu'il choisira un premier ministre et organisera un vote de confiance. François mitterrand explique que si le vote de confiance est rejeté, il dissoudra l'assemblée nationale. Valéry Giscard d'Estaing explique que François Mitterrand aura besoin de ministres communistes. Valéry giscard d'estaing demande aussi si François Mitterrand appliquera le programme commun, et explique que dans tous les cas, le gouvernement ne pourra pas travailler avant un moment. François Mitterrand explique qu'il appliquera le programme commun, qui commence avec un plan de six mois pour redresser les erreurs économiques faites par le gouvernement de Valéry Giscard D'estaing. Valéry Giscard d'Estaing explique que si il est élu, il pourra commencer à gouverner immédiatement, alors que François Mitterrand devra attendre la fin des élections législatives. Après les invectives de François Mitterrand sur le délaissement de son poste de ministre des finances de Valéry Giscard d'Estaing, il justifie que le programme de lutte contre l'inflation est déjà en cours d'une point de vue administratif, mais qu'il est impossible de les régler d'un point de vue legislatif. Valéry Giscard d'estaing parle entre autre des mesures pour améliorer la situation des producteurs de lait et de viandes, ce à quoi François Mitterrand répond que Valéry Giscard d'Estaing s'allie avec l'extrême droite ", |
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"Abstractive_2": "Le débat entre Valéry Giscard D'Estaing et François Mitterrand porte sur la majorité présidentielle. Selon Valéry Giscard D'Estaing, son gouvernement a déjà une majorité pour gouverner et appliquer son programme, ce qui n'est pas le cas de François Mitterrand, qui devra dissoudre l'assemblée nationale, et attendre plusieurs mois avant de mettre en place son programme. De son côté, François Mitterrand explique avoir déjà choisis que son premier ministre sera du parti socialiste, et qu'il organisera un vote de confiance, et que le cas échéant, il dissoudra l'assemblée nationale. C'est une certitude pour Valéry Giscard D'estaing, qui explique que l'assemblée n'acceptera jamais un gouvernement avec des ministres communistes et qui appliquera le programme commun. ", |
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"Abstractive_3": "Dans ce débat, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand discutent de leur majorité présidentielle et de la dissolution de l'assemblée nationale. Pour Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand n'as pas de majorité à l'assemblée nationale, contrairement à lui. Il conjecture que Mitterrand devra dissoudre l'assemblée nationale, et ne pourra donc pas mettre en place son programme avant un certain temps, contrairement à lui. François Mitterrand, lui, explique avoir déjà décidé qu'il aura un premier ministre socialiste, et qu'il consituera un gouvernement basé sur la majorité présidentielle qui l'aura soutenu au deuxième tour du scrutin. François Mitterrand nuance, le gouvernement ne soutiendra pas forcément Valéry giscard d'Estaing; il n'y a plus de majoroité pour personne à l'assemblée. Il propose cependant de dissoudre l'assemblée si elle ne viendrait pas à soutenir son programme. Valéry Giscard d'Estaing rappelle que François mitterrand souhaite nommer sept ministres communistes et mettre en place le programme commun, qui ne trouvera pas de majorité. Pour lui, François Mitterrand est contraint de dissoudre, et ne pourra pas commencer à combattre l'inflation avant la fin du mois de juillet. Ce n'est pas un problème pour françois mitterrand, dans l'optique où les français l'élisent, c'est qu'ils ne sont plus d'accord avec l'assemblée nationale, et les nouvelles élections lui rapporteraient la majorité. Cela ne change pas le fait qu'il faudra attendre plusieurs mois pour mettre en place le programme de François Mitterrand pour Valéry Giscard d'Estaing, ce qui est déplorable car les français espèrent avoir des résolutions rapides. ", |
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"Extractive_1": "VG : J'ai fait le compte des députés qui soutiennent la candidature, monsieur françois mitterrand, de ceux qui soutiennent la mienne, et, à l'heure actuelle, la majorité, dans le cadre de mon élection, représente à peu près trois cents députés, contre environ cent quatre-vingts députés pour monsieur françois mitterrand. VG : Donc, pas besoin de dissolution, la majorité sera en place, nous pourrons gouverner tout de suite, et je demanderai au gouvernement de proposer, dans le courant du mois de juin, un programme économique et social, garantissant l'emploi, organisant le développement économiques, et traduisant, dans les faits, les premières décisions de justice sociale et de réformes sociales, que nous avons annoncé au cours de cette campagne présidentielle. VG : Alors, la question que je pose à françois mitterrand est la suivante. VG : S'il est élu président de la république, à quelle date la France aura-t-elle à la fois un gouvernement et une majorité permettant à ce gouvernement de travailler ? FM : élu le dix-neuf mai, j'aurais donc à choisir un premier ministre. FM : J'ai déjà dit, plus avancé que vous dans cette affaire, que je choisirais un député socialiste. FM : Ensuite, il appartiendra au premier ministre de présenter la liste de ses ministres, de constituer le gouvernement. FM : Ce gouvernement sera constitué sur la base de la majorité présidentielle, c'est-à-dire de toutes les forces politiques qui auront soutenu ma candidature au deuxième tour de scrutin. FM : Ce gouvernement, il devra présenter un programme. FM : Et là intervient un élément nouveau, dans ce sens que, depuis de longues années, les chefs du gouvernement, monsieur messmer, notamment, et ses prédécesseurs avant lui, n’ont plus jamais présenté de programmes à l'assemblée nationale, assortie d'un vote, comme on pourrait dire, pour bien faire comprendre, de confiance. FM : Essentiellement, puisque nous serons, euh, à la fin du mois de mai, il conviendra de s'attaquer d'abord à ce que monsieur giscard d'estaing, a jusqu'ici beaucoup négligé, je veux dire, à l'inflation, à la hausse des prix. FM : Les députés accepteront, ou refuseront, la majorité que je présenterai, la composition du gouvernement, qui aura été pratiquement admise par le premier ministre et par moi-même. FM : Il est évident que, si l'assemblée nationale ne devait pas accepter ces propositions, elle serait dissoute. VG : Vous avez dit que votre gouvernement serait composé à l'image de votre majorité du second tour. VG : Il se trouve que, en venant ici, j'écoutais la radio dans mon auto, et monsieur marchais parlait très clairement, et indiquait qu'il y aurait selon lui sept ministres communistes dans votre gouvernement. VG : Il faut que vous disiez, si vous avez l'intention de faire approuver votre politique, le programme commun, que j'ai apporté. VG : Le débat sur le programme commun, nous l'avons eu l'année dernière, au moment des élections législatives, et on a demandé aux français d'élire des députés, dont certains étaient pour le programme commun, dont certains étaient contre ce programme commun. VG : Ils ont envoyé une majorité, vous le savez très bien, qui est contre le programme commun. VG : Vous serez conduits à demander la dissolution de l'assemblée nationale. VG : Donc, votre premier gouvernement devra, nécessairement, c'est son engagement, ne s'appuyer que sur la majorité de gauche issue du suffrage universel, et vous savez que cette majorité n'existe pas à l'assemblée nationale. VG : Un gouvernement avec sept ministres communistes et une dissolution, voulant dire qu'il ne pourra y avoir de travail parlementaire, et, donc, de programmes de lutte contre l'inflation, monsieur mitterrand, qu'au plus tôt, à la fin du mois de juillet. FM : Le président de la république n'a pas à présenter un programme de gouvernement. FM : De telle sorte que le président de la république, pour l'instant, il s'agit de cela, a pour mission essentielle de proposer des grandes orientations, de grandes directions, des options à long terme, de dessiner le type de société à laquelle il est attaché, qu'il propose aux français, à propos desquels ils demandent leurs suffrages. FM : Et je sais fort bien que l'assemblée nationale, élue en mille neuf cent soixante-treize, il y a un peu plus d'une année, ne correspond pas aux schémas politiques que je souhaite. FM : Demain, président de la république, cela voudrait dire que le peuple, que la masse des citoyens, n’ont pas changé d'opinion sur tout, mais ne supporte plus l'actuelle majorité, ses contradictions, ses méfaits. FM : N'accepte plus d'être traitée comme elle l'est, n'acceptent plus que, euh, des catégories sociales nombreuse représentant l'immense majorité des millions, des millions. FM : Ce qui est certain, c'est qu'à partir de là, sur la base des orientations du programme commun, que j'ai traduite avec beaucoup de précision, dans un plan qui comporte trois étapes, et que j'ai présenté à la presse et à l'opinion publique, cela n'est pas nouveau, et, vous le savez, un plan de six mois, qui prétend, en effet, redresser les erreurs économiques et les drames financiers, que vous avez supporté, parce que, sans doute, désireux d'être candidat à la présidence de la république, vous n'avez pas voulu assumer vos responsabilités véritable de ministres des finances. FM : Un plan, en trois étapes. FM : La première étape sera nécessaire pour compenser les dommages de votre politique, et, puis, ensuite, j'espère, bien, que nous nous attaquerons aux structures, afin de permettre une politique de progrès, celle qui n'a pas été faite pendant trop longtemps. VG : Vous avez dit que la représentation nationale ne correspondait plus à ce que vous souhaitiez ou à ce que souhaitait la majorité de l'opinion française ? FM : Si elle renverse le gouvernement, faut-il vous le répéter une fois de plus ? VG : En ce qui concerne donc l'exercice du pouvoir en France, les fonctions gouvernementales en france, j'ai dit quelque chose de simple. VG : Si je suis élu président de la république, la france aura un gouvernement dans la semaine qui suivra l'élection présidentielle. VG : Le conflit entre le gouvernement et la majorité, tel que vous l'avez décrite, veut dire qu'il y aura de nouvelles élections, que ces nouvelles élections prennent, vous le savez, aux alentours d'un mois et demi, d'après nos textes constitutionnels, et, donc, on ne pourra se mettre au travail en france qu'à la fin du mois de juillet. FM : Il me semble, euh, monsieur giscard d'estaing, que, depuis quatre semaines, en tant que ministre des finances, vous ne faites plus grand VG : Concernant le programme de lutte contre l’inflation, il contient deux séries de dispositions. VG : Certaines de ces dispositions devraient être législatives, donc, il fallait les faire voter par le parlement. VG : Il est évident que nous ne pouvons pas faire voter par le parlement, qui ne siège pas à l'heure actuelle, des dispositions législatives. VG : Les autres dispositions étaient administratives, elles sont en cours. VG : Elle consistait à passer un certain nombre de contrats avec des organisations représentant les producteurs, ou avec les organisations représentant les distributeurs, de façon à modérer la hausse des prix. VG : Je vous citerai le cadre de l'agriculture. VG : Nous avons pris, avec le ministre de l'agriculture, récemment, et, encore ce matin, c'est vous qui me le faites évoquer, des mesures, qui intéressent, par exemple, la situation des producteurs de lait, ou la situation des producteurs de viande, parce que ce sont les secteurs en difficulté, pour lesquels des mesures devaient être prises. FM : Vous êtes en effet, le candidat qui recherche l'accord de monsieur lecanuet, qui est un homme tout à fait respectable, afin d'élargir votre majorité, et, après avoir fait le plein des voix, de la droite, de l'extrême-droite. FM : La mienne, repose, elle a été franche, dès le premier jour, sur un certain nombre d'organisations politiques et syndicales. ", |
|
"Extractive_2": "VG : Naturellement, dans le déroulement de la campagne présidentielle, on est amené, quelquefois à évoquer toutes sortes de sujets, et, à propos de ces sujets, l’attention se disperse, mais c'est un choix fondamental, car, suivant que l'un ou l'autre sera désigné, la france et les français ne vivront pas de la même manière pendant les sept prochaines années. VG : Si je suis élu président de la république, que ferais-je ? VG : D'abord, je déciderai d’un premier ministre. VG : J'attends de connaître le résultat de l'élection pour choisir le premier ministre. VG : Ce gouvernement sera composé, pour l'essentiel, d'hommes nouveaux, d'hommes jeunes, et il devra comporter également un certain nombre de femmes, et ce gouvernement se mettra au travail tout de suite. VG : Il travaillera, avec la majorité parlementaire. VG : J'ai fait le compte des députés qui soutiennent la candidature, monsieur françois mitterrand, de ceux qui soutiennent la mienne, et, à l'heure actuelle, la majorité, dans le cadre de mon élection, représente à peu près trois cents députés, contre environ cent quatre-vingts députés pour monsieur françois mitterrand. VG : Donc, pas besoin de dissolution, la majorité sera en place, nous pourrons gouverner tout de suite, et je demanderai au gouvernement de proposer, dans le courant du mois de juin, un programme économique et social, garantissant l'emploi, organisant le développement économiques, et traduisant, dans les faits, les premières décisions de justice sociale et de réformes sociales, que nous avons annoncé au cours de cette campagne présidentielle. VG : Si je suis élu président de la république, dans la semaine qui suivra, la France aura un gouvernement, et ce gouvernement, disposant d'une majorité à l'assemblée nationale, pourra travailler tout de suite. VG : S'il est élu président de la république, à quelle date la France aura-t-elle à la fois un gouvernement et une majorité permettant à ce gouvernement de travailler ? FM : J'ai déjà dit, plus avancé que vous dans cette affaire, que je choisirais un député socialiste. FM : Ce gouvernement sera constitué sur la base de la majorité présidentielle, c'est-à-dire de toutes les forces politiques qui auront soutenu ma candidature au deuxième tour de scrutin. FM : Essentiellement, puisque nous serons, euh, à la fin du mois de mai, il conviendra de s'attaquer d'abord à ce que monsieur giscard d'estaing, a jusqu'ici beaucoup négligé, je veux dire, à l'inflation, à la hausse des prix. FM : Les députés accepteront, ou refuseront, la majorité que je présenterai, la composition du gouvernement, qui aura été pratiquement admise par le premier ministre et par moi-même. FM : En vérité, le trouble qui, consécutif à la mort du président pompidou, les disputes, euh, très profonde, de la majorité, entre monsieur giscard d'estaing et monsieur chaban-delmas, notamment, euh, les séquelles, enfin, ce qui reste, ce sont des cicatrices mal fermée. FM : Cela signifie que il n'y a plus véritablement de majorité pour personne dans cette assemblée nationale. FM : Il est évident que, si l'assemblée nationale ne devait pas accepter ces propositions, elle serait dissoute. VG : C'est ça que nous attendions, parce que il est certain que l'assemblée nationale ne pourra pas soutenir le programme que vous proposerez. VG : Il se trouve que, en venant ici, j'écoutais la radio dans mon auto, et monsieur marchais parlait très clairement, et indiquait qu'il y aurait selon lui sept ministres communistes dans votre gouvernement. VG : Si vous avez l'intention de faire approuver ce programme commun par l'actuelle majorité, aucun français ne le croira. VG : Vous serez conduits à demander la dissolution de l'assemblée nationale. VG : Un gouvernement avec sept ministres communistes et une dissolution, voulant dire qu'il ne pourra y avoir de travail parlementaire, et, donc, de programmes de lutte contre l'inflation, monsieur mitterrand, qu'au plus tôt, à la fin du mois de juillet. FM : Demain, président de la république, cela voudrait dire que le peuple, que la masse des citoyens, n’ont pas changé d'opinion sur tout, mais ne supporte plus l'actuelle majorité, ses contradictions, ses méfaits. FM : Ce qui est certain, c'est qu'à partir de là, sur la base des orientations du programme commun, que j'ai traduite avec beaucoup de précision, dans un plan qui comporte trois étapes, et que j'ai présenté à la presse et à l'opinion publique, cela n'est pas nouveau, et, vous le savez, un plan de six mois, qui prétend, en effet, redresser les erreurs économiques et les drames financiers, que vous avez supporté, parce que, sans doute, désireux d'être candidat à la présidence de la république, vous n'avez pas voulu assumer vos responsabilités véritable de ministres des finances. FM : La première étape sera nécessaire pour compenser les dommages de votre politique, et, puis, ensuite, j'espère, bien, que nous nous attaquerons aux structures, afin de permettre une politique de progrès, celle qui n'a pas été faite pendant trop longtemps. VG : Vous avez dit que la représentation nationale ne correspondait plus à ce que vous souhaitiez ou à ce que souhaitait la majorité de l'opinion française ? FM : Si je suis élu, ce sera évident. VG : Si je suis élu président de la république, la france aura un gouvernement dans la semaine qui suivra l'élection présidentielle. VG : Ce gouvernement aura une majorité, parce que je ne répudie pas la majorité actuelle, et je compte travailler avec elle. VG : Vous avez dit que je ne proposait pas de changement à cet égard, monsieur mitterrand, je l’ai dit dès le début de ma campagne électorale, que vous n'avez peut-être pas suivie non plus, que je proposait de faire participer à cette majorité le centre démocrate et les réformateurs, et j'ai donc étendu la majorité présidentielle française plus loin qu'elle n'a jamais été étendue jusqu'ici. VG : Le conflit entre le gouvernement et la majorité, tel que vous l'avez décrite, veut dire qu'il y aura de nouvelles élections, que ces nouvelles élections prennent, vous le savez, aux alentours d'un mois et demi, d'après nos textes constitutionnels, et, donc, on ne pourra se mettre au travail en france qu'à la fin du mois de juillet. VG : Concernant le programme de lutte contre l’inflation, il contient deux séries de dispositions. VG : Certaines de ces dispositions devraient être législatives, donc, il fallait les faire voter par le parlement. VG : Elle consistait à passer un certain nombre de contrats avec des organisations représentant les producteurs, ou avec les organisations représentant les distributeurs, de façon à modérer la hausse des prix. VG : Et bien, ces négociations, ces conversations, ont eu lieu, ces accords ont été passés, ou sont en train d'être passés. ", |
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"Community_1": [ |
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"abstractive": { |
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"text": "Valéry Giscard D'estaing débute en expliquant que l'assemblée nationale a déjà une majoritée de députés qui soutiennent sa candidature, contrairement à François Mitterrand." |
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"text": "J'ai fait le compte des députés qui soutiennent la candidature, monsieur françois mitterrand, de ceux qui soutiennent la mienne, et, à l'heure actuelle, la majorité, dans le cadre de mon élection, représente à peu près trois cents députés, contre environ cent quatre-vingts députés pour monsieur françois mitterrand." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "VG", |
|
"text": "Donc, pas besoin de dissolution, la majorité sera en place, nous pourrons gouverner tout de suite, et je demanderai au gouvernement de proposer, dans le courant du mois de juin, un programme économique et social, garantissant l'emploi, organisant le développement économiques, et traduisant, dans les faits, les premières décisions de justice sociale et de réformes sociales, que nous avons annoncé au cours de cette campagne présidentielle." |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"text": "Valéry Giscard D'estaing explique que François Mitterrand devra dissoudre l'assemblée nationale." |
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"text": "S'il est élu président de la république, à quelle date la France aura-t-elle à la fois un gouvernement et une majorité permettant à ce gouvernement de travailler ?" |
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}, |
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"text": "François Mitterrand explique qu'il choisira un premier ministre et organisera un vote de confiance." |
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"text": "Ensuite, il appartiendra au premier ministre de présenter la liste de ses ministres, de constituer le gouvernement." |
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"text": "Ce gouvernement, il devra présenter un programme." |
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"text": "Et là intervient un élément nouveau, dans ce sens que, depuis de longues années, les chefs du gouvernement, monsieur messmer, notamment, et ses prédécesseurs avant lui, n’ont plus jamais présenté de programmes à l'assemblée nationale, assortie d'un vote, comme on pourrait dire, pour bien faire comprendre, de confiance." |
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}, |
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"text": "Essentiellement, puisque nous serons, euh, à la fin du mois de mai, il conviendra de s'attaquer d'abord à ce que monsieur giscard d'estaing, a jusqu'ici beaucoup négligé, je veux dire, à l'inflation, à la hausse des prix." |
|
} |
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] |
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}, |
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{ |
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"text": "François mitterrand explique que si le vote de confiance est rejeté, il dissoudra l'assemblée nationale." |
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"text": "Les députés accepteront, ou refuseront, la majorité que je présenterai, la composition du gouvernement, qui aura été pratiquement admise par le premier ministre et par moi-même." |
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{ |
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"text": "Il est évident que, si l'assemblée nationale ne devait pas accepter ces propositions, elle serait dissoute." |
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} |
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"text": "Valéry Giscard d'Estaing explique que François Mitterrand aura besoin de ministres communistes." |
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"text": "Vous avez dit que votre gouvernement serait composé à l'image de votre majorité du second tour." |
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"text": "Il se trouve que, en venant ici, j'écoutais la radio dans mon auto, et monsieur marchais parlait très clairement, et indiquait qu'il y aurait selon lui sept ministres communistes dans votre gouvernement." |
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|
] |
|
}, |
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{ |
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"text": "Valéry giscard d'estaing demande aussi si François Mitterrand appliquera le programme commun, et explique que dans tous les cas, le gouvernement ne pourra pas travailler avant un moment." |
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"text": "Le débat sur le programme commun, nous l'avons eu l'année dernière, au moment des élections législatives, et on a demandé aux français d'élire des députés, dont certains étaient pour le programme commun, dont certains étaient contre ce programme commun." |
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"text": "Ils ont envoyé une majorité, vous le savez très bien, qui est contre le programme commun." |
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"text": "Vous serez conduits à demander la dissolution de l'assemblée nationale." |
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"text": "Donc, votre premier gouvernement devra, nécessairement, c'est son engagement, ne s'appuyer que sur la majorité de gauche issue du suffrage universel, et vous savez que cette majorité n'existe pas à l'assemblée nationale." |
|
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{ |
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"speaker": "VG", |
|
"text": "Un gouvernement avec sept ministres communistes et une dissolution, voulant dire qu'il ne pourra y avoir de travail parlementaire, et, donc, de programmes de lutte contre l'inflation, monsieur mitterrand, qu'au plus tôt, à la fin du mois de juillet." |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand explique qu'il appliquera le programme commun, qui commence avec un plan de six mois pour redresser les erreurs économiques faites par le gouvernement de Valéry Giscard D'estaing." |
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"extractive": [ |
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"text": "Le président de la république n'a pas à présenter un programme de gouvernement." |
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"text": "De telle sorte que le président de la république, pour l'instant, il s'agit de cela, a pour mission essentielle de proposer des grandes orientations, de grandes directions, des options à long terme, de dessiner le type de société à laquelle il est attaché, qu'il propose aux français, à propos desquels ils demandent leurs suffrages." |
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}, |
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{ |
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"speaker": "FM", |
|
"text": "Et je sais fort bien que l'assemblée nationale, élue en mille neuf cent soixante-treize, il y a un peu plus d'une année, ne correspond pas aux schémas politiques que je souhaite." |
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}, |
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{ |
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"text": "Demain, président de la république, cela voudrait dire que le peuple, que la masse des citoyens, n’ont pas changé d'opinion sur tout, mais ne supporte plus l'actuelle majorité, ses contradictions, ses méfaits." |
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}, |
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{ |
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"text": "N'accepte plus d'être traitée comme elle l'est, n'acceptent plus que, euh, des catégories sociales nombreuse représentant l'immense majorité des millions, des millions." |
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}, |
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{ |
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"speaker": "FM", |
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"text": "Ce qui est certain, c'est qu'à partir de là, sur la base des orientations du programme commun, que j'ai traduite avec beaucoup de précision, dans un plan qui comporte trois étapes, et que j'ai présenté à la presse et à l'opinion publique, cela n'est pas nouveau, et, vous le savez, un plan de six mois, qui prétend, en effet, redresser les erreurs économiques et les drames financiers, que vous avez supporté, parce que, sans doute, désireux d'être candidat à la présidence de la république, vous n'avez pas voulu assumer vos responsabilités véritable de ministres des finances." |
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}, |
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{ |
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"text": "Un plan, en trois étapes." |
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"text": "La première étape sera nécessaire pour compenser les dommages de votre politique, et, puis, ensuite, j'espère, bien, que nous nous attaquerons aux structures, afin de permettre une politique de progrès, celle qui n'a pas été faite pendant trop longtemps." |
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} |
|
] |
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}, |
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{ |
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"abstractive": { |
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"text": "Valéry Giscard d'Estaing explique que si il est élu, il pourra commencer à gouverner immédiatement, alors que François Mitterrand devra attendre la fin des élections législatives" |
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"text": "Si elle renverse le gouvernement, faut-il vous le répéter une fois de plus ?" |
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"text": "En ce qui concerne donc l'exercice du pouvoir en France, les fonctions gouvernementales en france, j'ai dit quelque chose de simple." |
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"text": "Si je suis élu président de la république, la france aura un gouvernement dans la semaine qui suivra l'élection présidentielle." |
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"text": "Le conflit entre le gouvernement et la majorité, tel que vous l'avez décrite, veut dire qu'il y aura de nouvelles élections, que ces nouvelles élections prennent, vous le savez, aux alentours d'un mois et demi, d'après nos textes constitutionnels, et, donc, on ne pourra se mettre au travail en france qu'à la fin du mois de juillet." |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"text": "Après les invectives de François Mitterrand sur le délaissement de son poste de ministre des finances de Valéry Giscard d'Estaing, il justifie que le programme de lutte contre l'inflation est déjà en cours d'une point de vue administratif, mais qu'il est impossible de les régler d'un point de vue legislatif." |
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"text": "Il est évident que nous ne pouvons pas faire voter par le parlement, qui ne siège pas à l'heure actuelle, des dispositions législatives." |
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"text": "Les autres dispositions étaient administratives, elles sont en cours." |
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{ |
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"abstractive": { |
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"text": "Valéry Giscard d'estaing parle entre autre des mesures pour améliorer la situation des producteurs de lait et de viandes, ce à quoi François Mitterrand répond que Valéry Giscard d'Estaing s'allie avec l'extrême droite" |
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"text": "Elle consistait à passer un certain nombre de contrats avec des organisations représentant les producteurs, ou avec les organisations représentant les distributeurs, de façon à modérer la hausse des prix." |
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"text": "Je vous citerai le cadre de l'agriculture." |
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"text": "Nous avons pris, avec le ministre de l'agriculture, récemment, et, encore ce matin, c'est vous qui me le faites évoquer, des mesures, qui intéressent, par exemple, la situation des producteurs de lait, ou la situation des producteurs de viande, parce que ce sont les secteurs en difficulté, pour lesquels des mesures devaient être prises." |
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"text": "Vous êtes en effet, le candidat qui recherche l'accord de monsieur lecanuet, qui est un homme tout à fait respectable, afin d'élargir votre majorité, et, après avoir fait le plein des voix, de la droite, de l'extrême-droite." |
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"text": "La mienne, repose, elle a été franche, dès le premier jour, sur un certain nombre d'organisations politiques et syndicales." |
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] |
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} |
|
|