{ "id": 89, "Transcript": "VG : Monsieur Mitterrand, j'ai compris, il a fallu du temps pour le comprendre. Ça me paraît pas un point essentiel que, pour vous, le changement se réduisait à me voir partir du ministère de l'Economie et des Finances. C'est un changement. Ce n'est pas un changement considérable, et, pour ma part, je pense que le changement, ça consiste à conduire l'économie, le développement, le progrès social français, dans d'autres directions. Alors, je note, parce que c'est très important. Il est impossible, avec vous, d'avoir un débat sur l'avenir. C'est impossible, c'est un débat de contentieux sur le passé. Vous êtes un homme qui êtes lié au passé par toutes vos fibres, et, lorsqu'on parle de l'avenir, on ne peut pas vous intéresser. En tous cas, vous n'acceptez pas de porter le débat sur ce terrain. C'est le seul qui m'intéresse, monsieur mitterrand. Le changement, avec moi, c'est que, si je suis élu président de la république, on cessera de parler du passé, y compris avec vous-même, que j'aurais, j'espère, le plaisir de rencontrer, et qu'on parlera des problèmes d'avenir de la France. Parce que c'est cela qui m'intéresse, et je crois que les français, à l'heure actuelle, ça les passionne en effet, de savoir ce que vous auriez fait, comme ministre des finances en mille neuf cent soixante. C'est très intéressant comme sujet, mais ça n'est pas ce sur quoi ils comptent pour organiser leur vie future. Alors, lorsque je dis le changement sans risque, qu'est ce que je veux dire ? Je veux dire que, par rapport à ce qui a été accompli, il est certain que nous devons, à l'heure actuelle, ouvrir de nouvelles perspectives. Mais, au lieu d'ouvrir ces nouvelles perspectives par le renversement de la société française, par le bouleversement de la société française, nous devons le faire en donnant une nouvelle dimension à ce qui a été entrepris. Or, vous avez parlé du programme commun à plusieurs reprises. Incidemment, c'est toujours moi qui vous en fait parler. Je vous ai parlé des ministres communistes au gouvernement. Nous seront le seul pays d'europe occidentale à en avoir. Vous ne l'avez même pas relevé le propos, vous n'avez pas répondu sur ce sujet. c'est-à-dire, les grands changements que vous vous proposez d'introduire. Vous n'en parlez pas. C’est simplement vous contenter de dire que vous auriez fait un peu plus de smic que nous, ou un peu plus de développement de telle ou telle prestations ou allocations sociales. Alors, moi, je vais dire ce que je voudrais faire. Je crois que la france souhaite une nouvelle dimension de son progrès économique et social. C'est ça qui l'intéresse. Que cette nouvelle dimension, cela veut dire d'abord, que l'on continue la croissance de la france, et on ne continuera pas la croissance de la france, en lui faisant subir une vague de nationalisations et de bureaucratie. D'ailleurs, les grands pays socialistes voisins l'ont parfaitement compris, puisqu'ils ont rayé de leur programme, partout, euh, ces objectifs. Et d'ailleurs vous le maintenez donc dans le vôtre. C'est tout à fait clair que, sous la pression insistante de vos grands alliés communistes. Parce que vous savez très bien que dans une économie moderne, ouverte, européenne, la nationalisation ou la bureaucratisation ne font pas progresser l'économie ou le progrès social, vous le savez autant que moi. Alors, nous voulons continuer dans la même direction, c'est-à-dire maintenir la croissance et l'économie française, en même temps, lui donner une dimension beaucoup plus humaine, parce que, ce qui est vrai, c'est que nous venons, en effet, au point de vue du développement économique français, nous venons de loin. Nous avions un pays dont le niveau de vie, dont les ressources, dont l'industrie, était du fait de la guerre le fait du retard accumulé, de l'entre-deux guerres. Euh, un pays ou une économies faibles, et nous avons mis, à l'heure actuelle, sur un pied, euh, plus vigoureux, l'économie française, ce qui permet d'ouvrir la dimension, euh, du croix, du, euh, du progrès social et de l'humanisation de notre société. Et dans quelle direction ? Ce qui m'intéresse, moi, c'est de dire ceci, c'est que il est fondamental, par exemple, de développer l'égalité des chances pour les jeunes français. C'est fondamental. C'est beaucoup plus intéressant que de savoir ce qui s'est passé en mille neuf cent soixante-deux. Monsieur mitterrand FM : Ce dont je parle depuis le début. VG : Vous en parlez mezzo voce, parce que je ne l'ai pas entendu. FM : Le changement c’est de faire autre chose que ce que vous avez fait pour rétablir la justice sociale. VG : Il faut dire quoi. FM : Donc il faut faire une politique de justice sociale. VG : Je suis encore en retard sur vous, monsieur mitterrand, laissez-moi parler. Donc, c'est de développer l'égalité des chances pour les jeunes français, ce qui veut dire que le problème de l'éducation, le problème de la formation, par exemple, sera au centre des préoccupations du futur président de la république si je suis élu. Et d'ailleurs, la semaine prochaine, à amiens je consacrerai un discours d'ensemble au problème de l'éducation, ou la formation. Vous avez parlé du problème de l'emploi des jeunes, problème fondamental, et j'ai proposé un certain nombre de mesures concernant, précisément, le statut à donner aux jeunes pour ce qui est de leur premier emploi, et, je dirais, même, de leur premiers emplois, parce que, je, je crois, qu'il est normal de reconnaître une sorte de droit au risque, de droit à erreur pour quelqu'un qui prend un premier emploi. Je crois également, qu'il faut maintenir en france, et développer la liberté d'initiative et d'établissement. Je crois qu'il est très important, pour des travailleurs individuels, pour des petites entreprises, en france, de pouvoir grandir et se développer dans une atmosphère qui ne soit pas bureaucratique et contraignante. Vous parliez des cadres. Je n'ai pas voulu entrer dans les débats polémiques. Vous avez passé des revues, des catégories en revue. Je note que, dans le programme commun, sur deux sujets qui touchent les cadres, et qui sont, pour, euh, je dirais, vitaux, qui sont le problème du quotient familial, vous proposez de revenir sur le quotient familial et sur le problème de la retraite des cadres, et de l'autonomie de la retraite des cadres. Vous proposez également de revenir sur cette autonomie. Donc, sur des sujets qui touchent des catégories sociales essentielles. Vous proposez des mesures qui vont fondamentalement, contre leurs préoccupations, contre leurs aspirations. P2 : Je vous indique simplement qu'il vous reste vingt-sept minutes. VG : Au total, ou ? P1 : Au total. VG : Nous allons partager ces vingt-sept minutes. P1 : Est ce que vous souhaitez continuer dans ce domaine économique et social ? FM : Je voudrais dire à monsieur giscard d'estaing que toute, l'explication, que je cherche à donner, est celle-ci. Je cherche à comprendre les raisons de la politique qu'il a faite. Je cherche à la comprendre. Je vois, et je suis d'accord avec lui, qu'il convenait de donner à la france la structure industrielle qui lui permettait de prendre rang parmi les grandes puissances, bref, d'épouser son temps. Vous êtes un peu plus jeune que moi. On pourrait dire que, depuis, euh, la fin de la dernière guerre mondiale, nous avons connu deux périodes. La première est, l'histoire de la jugera. La première a été, essentiellement, de tenter de réparer les dommages de la guerre. C'était difficile. Ce régime a fait beaucoup, c'était la quatrième république, et, puis, il a sombré. La cinquième république, sur ces bases, a cherché à donner à la France sa structure industrielle. Elle n'a pu le faire, indépendamment des qualités de chacun, que par un formidable mouvement de travail et de grands sacrifices, supportés par ceux qui ont accompli ce travail. Des salaires, euh, assez bas, une progression très lente, une hausse des prix très vive, un nombre d'heures de travail très long, des logements sociaux, en trop petit nombre. Des écoles, fournir à des enfants, paysans, ouvriers, ou de la petite bourgeoisie, de bourgs ruraux, dans des conditions très rares, je pense surtout à l'école maternelle. Bref, dans la difficulté. Cependant, on a bâti tout ça. Nous, les français, on a bâti tout ça. C'est ce que vous appelez, avec juste titre, la croissance. Encore faut-il donner un sens humain à cette notion de croissance, c'est-à-dire que la France est devenue plus riche, et la France est devenue plus riche, parce que, on peut le dire, là, c'est pas de la polémique entre nous, on s'y est tous mis. Et, quand je dis, on s’y est tous mit. Nous pensons surtout à tous ceux qui ont mis la main à la pâte, qui ont été les véritables artisans, ouvriers, travailleurs, cadres, agriculteurs, commerçants. Ils ont tous travaillé pour que la france vive mieux, beaucoup d'intelligence, la recherche, la science. Le moment est venu, monsieur Giscard d'estaing, depuis longtemps, où il aurait fallu utiliser cette richesse, créée par tous, afin que le plus grand nombre vivent. C'est ça, je, je dirais, c'est presque une question, naturellement, d'intelligence, c'est aussi une affaire de cœur. Il est pas acceptable qu'il y ait une petite catégorie de privilégiés, qui sont, qui sont servies par toute vouloir, en particulier par vouloir fiscale, qui se tirent de tout, qui reçoivent des, des jetons de présence, des tantièmes, des bénéfices dans les conseils d'administration, des sommes énormes et scandaleuse que la plupart des des, des grandes sociétés, et des bénéfices sans comparaison possible avec qui que ce soit d'autre, tandis que tant de millions de gens vivent difficilement. Alors, je crois que c'est la troisième époque de notre histoire. Je parle de l'avenir, monsieur Giscard d’Estaing. VG : Oui, mais vous parlez de l’avenir en prenant sur mon temps Monsieur Mitterrand. FM : C’est précisément, vous aurez le temps de répondre. VG : Non, non, c’est important, j'ai beaucoup de choses à dire sur ce que vous venez de dire. FM : C’est de répartir, plus justement, les fruits de l'effort national. C'est là que j'engage ma candidature, et on sait bien que ce sont les forces politiques et syndicales qui se sont rassemblées derrière moi, et que c'est ma candidature et mon programme d'action, qui permettront, demain, à la france, d'engager la grande aventure, l'admirable aventure, non seulement de la réussite économiques, mais aussi du progrès social. C'est là tout notre débat. VG : Monsieur mitterrand, si on vous a écouté, comme je vous ai écouté avec intérêt. On est convaincu que ce qu'il faut faire, ça n'est pas ce que vous proposez. D'abord, je dois vous dire quelque chose. Je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du coeur. Vous n'avez pas, monsieur mitterrand, le monopole du cœur, vous ne l'avez pas. J'ai un cœur, comme le vôtre, qui bat sa cadence, et qui est le mien. Vous n'avez pas le monopole du cœur, et ne parlez pas aux français de cette façon. Euh, si blessante pour les autres. Concernant ce qui a été fait au cours des dernières années. Nous avons, nous avons, la collectivité française a travaillé. Vous avez reconnu vous-même qu'elle avait travaillé dans la bonne direction, puisque, en quelques années, nous avons fait de notre pays un pays moderne. Vous avez dit, je crois, que, puissance industrielle moderne. Alors, le reproche que je vous fais, c'est, à l'heure actuelle, à cause de votre alliance avec le parti communiste, vous êtes si discret sur tous ces sujets, c'est de proposer aux français de briser l'instrument. Si vous disiez, l'instrument, on s'en est bien servi pour la croissance, mais on pouvait peut-être aller plus vite dans la correction des inégalités sociales, je dirais que c'est une querelle historique. Pouvait-on aller plus vite ? Fallait-il, au contraire, développer nos moyens de, de production et d'activités ? C'est une discussion qu'on pouvait avoir, mais, à l'heure actuelle, ce que je propose de faire, c’est de servir les mêmes objectifs de justice sociale que vous. Je suis convaincu que si je suis élu président de la république, les personnes âgées, les travailleurs au smic, euh, les, euh, jeunes, en ce qui concerne la formation scolaire, rurale ou citadine, monsieur mitterrand, ils connaîtront exactement les mêmes réalisations que celle que vous ambitionnez de faire, selon moi. Je ferais ces réalisations à partir d'une économie en progrès, alors que vous, vous avez l'idée, étrange, en réalité, de vouloir faire ces réalisations à partir d'une économie brisée. Il n'y a pas de progrès social en france, si nous ne continuons pas à développer une économie moderne. Et l'erreur, à mon avis, fondamentale, de la politique que vous proposez, parce que, enfin, nous sommes un peu dans l'avenir, dans ce point du débat. L'erreur fondamentale, c'est de briser l'instrument, c'est à dire de proposer aux français un programme de gestion économique dont aucun pays comparables ne veut. Parce que ils ont observé le, le, la mise en oeuvre de pareille solution, de pareilles technique, et ils savent très bien que ça arrête le progrès économique. Moi, mon ambition, parce que, en effet, vous avez dit que je suis un homme jeune. Un homme jeune, il a des ambitions de faire quelque chose, et vous dites toujours que mon ambition c’est la croissance, pas du tout. Mon ambition, c'est de servir la justice monsieur mitterrand. Et, je dirais, c'est de la servir autant que vous. Je pense souvent, ce qui se passera si je suis élu, puisque je serai peut-être élu à votre place. C'est possible, vous n'en parlez pas. Et, bien sûr, je suis élu, et que je pense à ce que je voudrais avoir fait, je voudrais avoir amélioré le sort des français. C'est ça, mon idée de base. Bah, je me dis, pour améliorer le sort des français, je ne commencerais pas par jouer avec l'instrument, pour des raisons électorales. Moi, je ferai en sorte que l'instrument productif français, celui qui a utilisé, canalisé, orienté le travail physique, manuel, effectivement pénible, des français, cet instrument, ne soit pas désorganisé dans les premières semaines de ma gestion. Donc, monsieur mitterrand, personne n'a le monopole du cœur, monsieur mitterrand, personne n'a le monopole de la justice. Nous discutons des moyens, parce que, les objectifs de justice, je crois que ce sont les mêmes, et je crois que, pour servir la justice en france, il faut poursuivre dans la direction que nous avons prises. Il faut amplifier le mouvement, il faut développer le dialogue, car je crois que la justice, ça n'est pas seulement une question de distribution de ressources, c'est une question de contacts, d'échanges, de jus, pour savoir ce que chacun aspire à faire, aspire à être, et que c’est dans cette atmosphère nouvelle, qui sera, pour moi, le changement, c'est-à-dire une démocratie sociale en france, mais bâtie sur la poursuite du progrès économiques. C'est là que réside, à mes yeux, le changement. Ça n'est pas dans un simple changement de personne. FM : Naturellement, ce n'est pas qu'un simple changement de personne. Naturellement. Encore faut-il expliquer une politique, et je regrette que vous ne m'ayez pas écouté davantage au cours de ces dernières semaines. Il est vrai que vous aviez vous-même beaucoup de choses à faire, car vous auriez observé que j'ai été le seul, parmi les candidats, outre monsieur monsieur chaban-delmas qui s’y est essayé, à avoir présenté un plan, un plan anti-inflation. Je suis le seul à avoir gager les déclarations VG : Parlons de ce plan anti inflation. FM : Je vous en prie, je ne vous ai pas interrompu. VG : Je suis encore en retard sur vous. Monsieur Mitterrand, parlons de ce plan anti inflation. FM : Je voudrais vous répéter que je suis le seul à avoir présenté un plan anti-inflation et à avoir gagé les dépenses par des ressources correspondantes. Mais je suis le seul à l’avoir fait. J'affirme, après que vous ayez affirmé, et je prétends continuer mon bref exposé, en vous disant que ce plan de travail ne concerne pas seulement, en effet, les revendications matérielles, il y a des aspects moraux et spirituels qui comptent. VG : Nous sommes dans la fin de notre débat, il faut que l’on respecte les temps de paroles. Je m'excuse, comme on approche de la fin du débat, vous êtes toujours en avance sur moi, et je voulais, à propos de votre plan anti-inflation, vous poser des questions, parce que je l'ai sous les yeux, votre plan anti-inflation. D'abord, vous avez dit que pour stopper l'inflation, j’ai votre papier sous les yeux car vous me l’avez même envoyé. FM : Vous m’avez encore interrompu. VG : Je vous ai interrompu, monsieur mitterrand, parce que vous parlez toujours plus que moi, et que j'ai droit à l'égalité des temps de paroles. Alors, vous avez dit, dans votre plan pour stopper l'inflation, un blocage temporaire des prix, auquel aucun gouvernement ne peut échapper. Est-ce que ce blocage temporaire des prix comporte le blocage des prix alimentaires ? FM : Vous savez bien, parce que, je l'ai précisé que Il n'y avait pas de blocage des prix agricoles. Cela fait partie de mes déclarations publiques, que ce blocage serait sélectif, qu'il serait temporaire, et qu'après tout, j'aurais pu m'inspirer de la façon dont monsieur debré s'était comporté, avant que vous ne reveniez au ministère des finances, lors de la généralisation de la tva, et, là, à ce moment-là, appliqué des dispositions quant au contrôle des prix, qui ont été très efficace. VG : Elles sont en vigueur actuellement. FM : Vous avez battu tous les records de la hausse des prix. Mais je voudrais revenir à mon sujet, lorsque vous aurez rattrapé votre temps de parole. VG : Monsieur Mitterrand, je prends votre plan. D'une part, il y a un blocage temporaire des prix, mais vous dites aux françaises et aux français que ça ne comporte pas les prix alimentaires, ce que je comprends d'ailleurs parfaitement, parce que le problème des prix agricoles se pose. Mais vous savez très bien, pour les ménagères, et pour les françaises, auxquelles vous dites que ça ne concerne pas les prix alimentaires, dès à présent, votre programme de lutte contre l'inflation est singulièrement écornée, parce que, pour les prix industriels, vous proposer de mettre en oeuvre, pratiquement, la politique que nous pratiquons. Ensuite, vous proposez une réduction du taux de tva, c'est-à-dire une perte de recettes fiscales. Je comprends très bien cette perte de recettes fiscales, si vous la compensez par d'autres ressources. J'ai lu votre programme, je l’ai sous les yeux. Il n'y a aucune autre ressource, du moins, dans, votre premier plan. Donc, dans votre plan de six mois, il y a des dépenses, c'est-à-dire un déficit budgétaire, l'apparition d'un déficit budgétaire, dont tous les français savent, qu'ils soient économistes, ou qu'ils ne le soient pas, que c'est un facteur d'accélération de l'inflation. Alors, vous accélérez l'inflation à l'intérieur, par l'apparition d'un déficit budgétaire, et vous organisez, ce qui est tout à fait surprenant, la déflation extérieure, par la réévaluation du franc. Et je voudrais bien savoir qui vous pensez servir. Est-ce que ce sont les exportateurs ? Est-ce que ce sont les agriculteurs, en procédant à cette revalorisation de notre monnaie ? Si j'ajoute que, dans le programme commun, vous proposez également la mise en place immédiate d'un contrôle renforcé d’échange, alors je me demande comment vous imaginez, à la fois que vous allez isoler la france, au point de vue monétaire, par un contrôle renforcé d'échanges, organisé le déficit intérieure, le déficit budgétaire, et prétendre réévaluer notre monnaie. FM : Le déficit budgétaire résultat de l'inflation. Vous avez des sommes, monsieur chaban-delmas me les a confirmé, aux alentours de quatorze milliards, qui représente, à l'heure actuelle, un excédent utilisable. J'ajoute que votre propre programme, que j'ai fait chiffrer pour la première année, à vingt-cinq milliards, n’est gagé par aucune ressource. Je continue de préciser, mais, moi, je ne vous ai pas interrompu. Je continue de préciser, que le programme, que j'ai présenté, anti- inflation, atteint neuf milliards de francs et reste intérieur à l'excédent budgétaire, que je limite, par prudence, à environ dix milliards, selon les informations que je possède, qui viennent de votre ministère. J'ajoute qu'en vérité, la diminution de la tva atteint trois milliards, et non point douze, comme vous l'aviez prétendu dans un précédent débat, puisque vous aviez compté parmi les produits de première nécessité, le homard, et le caviar. VG : Monsieur Mitterrand, soyons sérieux. Le homard et le caviar ne font pas 9 milliards de francs. FM : Ne détournes pas la conversation, les produits de première nécessité représentent six milliards par an, donc trois milliards pour les six mois, et je tiens à ce que, dès que l'on parle de chiffres, vous n'ayez pas des affirmations qui sont contraires à la vérité. VG : vous n’allez pas nous expliquer que le homard et le caviar font tout le calcul. FM : Vous les avez englobés, de façon très spécieuse, mais peut-être avez-vous cru que c'était, euh, aussi nécessaire, que la brioche, en mille sept cent quatre-vingt-neuf. Vous m'avez parlé tout à l'heure, des ministres communistes, et je ne voudrais pas vous laisser le sentiment que c'est une discussion que je fuis. J'ai fait beaucoup de réunions publiques, beaucoup de déclarations publiques, plus qu'il aurait fallu, sans doute, au cours de ces euh, quatre dernières semaines, et j'ai toujours dit, très clairement, que la majorité présidentielle que je représenterai, qui se serait rassemblée derrière moi, non seulement le cinq, mais aussi le dix-neuf mai, comprendrait toutes les formations politiques qui m'ont soutenu, en particulier le parti communiste. C'est donc bien clair, il y aura, si je l'emporte, des ministres qui représenteront l'ensemble des formations politiques, y compris le parti communiste. Le problème est de savoir s'il y a un interdit. Le problème est de savoir s'il est interdit, aujourd'hui, de faire, en france, ce qui est fait en finlande, ce qui est fait en islande, ce qui est fait par le général de gaulle, je l'ai déjà très souvent répété, en france, en mille neuf cent quarante-quatre mille neuf cent quarante-cinq, ce qui a été fait en italie, en belgique, au danemark en hollande. Il sagit, de savoir si les alliances entre socialistes et communistes qui existent dans les provinces du piémont ou de l'emilie, en italie. Il s'agit de savoir si c'est interdit, alors que cela se fait au japon, simplement parce que c'est moi, et parce que ce sont les communistes français. Je trouve que s'adresser aux français en leur disant, je veux être le président de tous, je veux réaliser l'unité nationale, et exclure, à priori, cinq millions d'entre eux, simplement parce qu'ils votent communiste, tandis qu'il existe un grand parti, qui s'appelle le parti communiste, qui n'est pas le mien, que je combats sur bien des points, mais que j'ai estimé nécessaire de contribuer à réintégrer dans la vie nationale, parce qu'il représente une puissante force du travail, de production et des valeurs patriotiques, que l'histoire a montré. Alors, je vous réponds, mais, oui, c'est comme cela et j'en prends la responsabilité. Je suis le seul candidat qui ait dit à toute la france, je ne récuse aucun français, et je me permets, monsieur Giscard d'estaing, parce que le débat est vraiment grave là-dessus, l'anticommunisme, vraiment, euh, il faut s'en débarrasser. Les tragiques périodes du temps de staline, les grandes divisions qui ont séparées l'europe. Vraiment, monsieur giscard d'estaing, pensez à l'avenir, ne chassez aucune des forces de la production. Ne coupez pas la france en deux. Chaban-delmas, euh, tout récemment, euh, s'est exprimé là-dessus, mais j'ai retrouvé un de ses anciens textes, au moment de la mort de maurice thorez, lorsqu'on est descendu à la mine, à douze ans, et qu'on est déficient, ni de corps, ni d'esprit, ni de coeur, comment ne pas prendre une profonde conscience de classe ? Comment ne pas prendre parti. Maurice thorez nous laisse le souvenir d'un homme de talent, ayant le sens de l'état, et voulez-vous que je vous lise, et ce sera fini, euh, la lettre qu'a adressé le général de gaulle au fils de maurice thorez, après la mort de ce dernier. Pour ma part, je n'oublie pas qu'à une époque décisive pour la france, le président, maurice thorez, quelle qu'ait pu être son action, avant et après, a un mot d'appelle, comme membre de mon gouvernement, contribué à maintenir l'unité nationale. P1 : Messieurs, il faut qu'on vous précise ce qui se passe. Monsieur mitterrand a parlé quarante-cinq minutes, monsieur giscard d'estaing a un retard de cinq minutes. Il va donc pouvoir répondre. Et, euh, en principe, il faudrait que vous puissiez conclure. Nous constatons que vous n'avez pas eu le temps de parler de politique étrangère. Qu'est-ce que vous souhaitez ? Est-ce que vous souhaitez dire quelques mots de politique étrangère ? Peut-être Monsieur giscard d'estaing veut-il répondre maintenant à monsieur mitterrand ? Il a droit à cinq minutes, et est-ce que vous voulez, euh, quelques minutes, l'un et l'autre, parler de politique étrangère, et donner votre conclusion ensuite ? Mais nous débordons. Mais il est vrai que, ce débat, étant un débat exceptionnel nous devons pouvoir le faire. VG : Je suis à votre disposition. Je suis en retard, parce que monsieur mitterrand parle plus que moi, et je m'efforce, de temps en temps, d'avoir accès au droit à la parole. Alors, je dirais à monsieur mitterrand qu'il s'agit pas du tout, cette théorie, de couper la france en deux. Euh, qu'est-ce que cela signifie ? Nous sommes là pour parler simplement des choses. Il y a une élection présidentielle, il y a deux candidats, il y aura toujours deux candidats, l’un sera élu, l'autre ne sera pas élu. Je n'emploi, même pas l'expression, vous le voyez, sera battu, il ne sera pas élu, et ce sera vous, ou ce sera moi, et je ne considère pas du tout que la france sera coupée en deux. Il y aura les français, qui auront choisi leur président de la république. Je suis très frappé de voir que ce qu'ils veulent, c'est choisir leur président de la république. Tous les hommes politiques, et, je dirais, votre façon de de vous exprimer, vous classe, à mes yeux, dans cette catégorie, cherche à faire croire que les français vont se classer dans cette circonstance, ils ne vont pas se classer. Ils vont choisir leur président de la république. Ils vont choisir l'homme qui leur donnera l'impression d'une certaine sincérité, d'une certaine simplicité et d'une certaine sécurité. C'est comme ça qu'ils vont se prononcer. Pourquoi voulez-vous que cet homme, une fois élu, si c'est vous, monsieur mitterrand, ou si c'est moi, ait l'idée qu'il lui faut, couper la france en deux, je pense que ce sera un homme de réconciliation. Moi, je serais un homme de réconciliation, je ne serai pas un homme de revanche. Il est frappant de voir, euh, la percée de l'ouverture politique que j'ai pu faire en quelques semaines. Vous faisiez l'ironie sur le soutien du centre démocrate, ou sur le soutien des réformateurs, que vous auriez bien aimé avoir pourtant. Et bien, en quelques semaines, malgré les divergences d'opinion, malgré les souvenirs que pouvaient avoir les uns ou les autres, on a pu organiser, déjà, en france, un large rassemblement, qui va, en effet, plus loin que ce rassemblement n'est jamais allé, et, moi, je souhaite, un jour, mener ce rassemblement au plus loin. Je considère, monsieur mitterrand, que les, euh, les, les électeurs communistes, sont les français comme les autres. Mais, je l'ai dit, le parti communiste, ça n'est pas un parti comme les autres. Et dire, vous le savez très bien, parce que vous nous citez les exemples intéressants de l'islande ou de la Finlande, mais, enfin, la france, ce n'est pas l’islande, ce n’est pas la finlande. D’abord, la Finlande a une frontière commune avec l'union soviétique, nous n'en avons pas. Quant à l'islande, elle n'a pas les mêmes problèmes, euh, économiques, sociaux et internationaux. FM : Elle fait partie de l’otan. VG : Elle fait partie de l'otan. Mais je répète qu’aucun pays, qu'aucun pays du marché commun, même élargi, n'a, à l'heure actuelle, de communistes au gouvernement, même, un pays dans lequel le parti communiste est très actif et très influents, comme l'Italie, n'a jamais eu de ministres communistes au gouvernement. Non pas qu'il s'agisse d'hommes qui ne puissent pas faire partie de la représentation nationale. J'ai reçu, à mon ministère, récemment, une délégation du parti communiste, qui venait m’entretenir des problèmes de l'inflation. J'ai trouvé tout à fait normal d’avoir cette discussion avec eux. Mais, installés au gouvernement, et, dans votre texte, cela veut dire, pour la législature, c'est-à-dire, s'il y a une dissolution, pour cinq ans, installé, au gouvernement suivant, monsieur marchais, sept ministres communistes, qui auront des secteurs, dont certains seront importants, qui seront bien l'éducation, ou bien l'agriculture, ou bien le commerce. Je n'en sais rien, parce que vous exclurez peut-être l'intérieur, les forces armées ou des affaires étrangères. Installer pendant cinq ans en france, à la tête des grandes administrations nationales, sept ministres communistes, c'est, à mon avis, un risque qu'un homme d'état français ne peut pas prendre. Il peut parfaitement, comme vous, avoir des négociations avec le parti communiste. Il peut demander le soutien du parti communiste dans telle ou telle circonstance, ou pour telle ou telle partie de son programme. Par contre, installer à des leviers de commande, de responsabilité et de formation, six ou sept ministres communistes pendant cinq ans, c'est un risque qu'un homme d'état français ne doit pas prendre. FM : C’est le risque qu'a pris le général de gaulle. VG : Dans une circonstance nationale complètement différente. FM : La circonstance nationale dans laquelle nous sommes est très importante aussi. VG : Rappelez-vous mai soixante-huit, monsieur mitterrand, lorsque vous avez déjà voulu faire la même tentative, en mai mille neuf cent soixante-huit, parce que vous aviez songé également à faire un gouvernement avec les communistes. Rappelez-vous les termes. Ils sont présents dans la mémoire de tous les français. Je les ai là, d'ailleurs, dans lequel le président, le général de gaulle, s'est exprimé à propos de cette tentative, la sévérité avec laquelle il en a parlé, avec laquelle il a parlé de ceux qui menaient cette tentative. Alors, je vous conseille, sur un sujet de cette nature, de ne pas invoquer le précédent du général de Gaulle. Mais je termine sur ce point. Autant l'ouverture politique est souhaitable en france, et autant elle est souhaitable, je dirais, le plus tôt possible, que des hommes de formation et d'inspiration socialiste puissent participer à des responsabilités de gouvernement, autant il est très grave, pour un homme d'état, et pour l'homme d'état comme vous dont, je mesure, je le dis franchement, euh, la sincérité et l'esprit national, j'en suis sûr, mais combien il est dangereux de prendre le risque, à l'occasion d'une élection présidentielle, d'installer, pour cinq ans, dans des postes de responsabilité, des ministres communistes. Enfin, je vous le dirai franchement, c'est un risque que, personnellement, de toute façon, pensant à la france et pensant aux français, je ne prendrai jamais. ", "Abstractive_1": "Dans ce débat, François Mitterrand et Valéry Giscard D'estaing discutent des progrès sociaux en france. Valéry Giscard D'Estaing débute en expliquant que François Mitterrand ne fait rien de plus que lui. Valéry Giscard D'estaing explique que le progrès social passe par le progrès économique, qui ne peut pas passer par la bureaucratisation et la nationalisation. Valéry Giscard D'Estaing explique qu'il souhaite développer l'égalité des chances pour les jeunes, en améliorant les problèmes liés à la formation et à l'emploi des jeunes, en reconnaissant un droit à l'erreur pour le premier emploi. François Mitterrand s'accorde sur le fait qu'il fallait donner à la france la structure industrielle lui permettant de prendre rang parmis les plus grandes puissances, et explique que le progrès économique de la france est lié au travail des français. François mitterrand explique que la richesse crée par les français doit être partagées avec tous les français, au lieu d'avantager une catégorie priviliégiée. Valéry Giscard D'Estaing explique que le travail des français serait brisé par l'alliance avec les communistes proposée par François Mitterrand, et que les français connaîtront les mêmes progrès sociaux si il est élu que si François Mitterrand l'est. Valéry Giscard D'estaing accuse François Mitterrand de vouloir briser l'économie française, rendant impossible la justice sociale. Valéry Giscard D'estaing continue en demandant à François Mitterrand des informations sur son plan anti inflation, sur le blocage des prix. François Mitterrand explique que le blocage des prix ne sera pas agricole mais qu'il sera sélectif et temporaire, il explique aussi que Valéry Giscard d'Estaing a battu les records de hausse de prix. Valéry Giscard D'estaing explique que le blocage des prix, la réduction du taux de la tva, et la création d'un déficit budgétaire accélèreront l'inflation. François Mitterand explique que son programme est entièrement financé par l'excédent budgétaire, y compris la baisse de la TVA et le plan anti-inflation, contrairement au programme de Valéry Giscard d'Estaing. François Mitterrand justifie ensuite ses alliances avec le parti communiste, en expliquant que de nombreux pays européens ont des communistes dans leur gouvernements. François Mitterrand explique que l'on ne peut pas être le président de l'unité nationale en excluant les communites. Valéry Giscard D'Estaing répond qu'il a réunit plus de partie que quiconque, et qu'il peut travailler avec des communistes, bien qu'il ne considère pas le parti comme les autres, il justifie aussi que les pays qui ont des communistes au gouvernement ont des circonstances particulières. Valéry Giscard D'Estaing explique ensuite qu'avoir des communistes au gouvernement est un trop grand risque. ", "Abstractive_2": "Le débat entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand a porté sur les grands changements politiques et sociaux souhaités pour la France. Valéry Giscard d'Estaing souhaite introduire des changements sans risque, et critique l'approche de François Mitterrand, qui est de simplement proposer plus d'aides sociales que lui. Il souhaite une nouvelle dimension de progrès économique et social, et qu'il n'y aura pas de progrès avec des nationalisations et de la bureaucratie. Il souhaite développer les égalités des chances entre les jeunes français, créant des mesures pour aider l'emploi des jeunes. Il critique l'approche de françois mitterrand, qui souhaite changer les privilèges des cadres. François Mitterrand explique que la france a été industrialisée à l'aide du travail des français et à travers de nombreux sacrifices, qu'il y a eu une progression des salaires très lente et une grande hausse des prix. François Mitterrand parle du travail des français pour la modernisation de la france, et explique qu'il est temps d'utiliser la richesse créee pour aider les catégories les plus pauvres au lieu des privilégiés. Valéry Giscard d'Estaing déplore l'alliance communiste de François Mitterrand, qu'il estime brisera l'outil de croissance français. Valéry Giscard d'Estaing souhaite travailler sur la justice française. François Mitterrand rappelle avoir été le seul à avoir présenté un plan, vivement critiqué par Valéry Giscard d'Estaing, qui explique que le blocage coûte trop cher et ne bloques pas les prix alimentaires et agricoles. François Mitterrand explique que c'est une nécessité et que c'est le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing qui a battu les records de la hausse des prix. Valéry Giscard d'Estaing explique que l'inflation empirera avec la baisse de la TVA qui créera un déficit budgétaire qui n'est pas compensé. François Mitterrand explique que son programme est chiffré et est contenu dans l'excédent budgétaire, car les calculs fait par Valéry Giscard d'Estaing sont faux. Il parle ensuite des ministres communiste et prends l'exemple d'autres pays, et considère que c'est diviser les français que d'écarter les communistes. Valéry Giscard d'Estaing explique que le parti communiste n'est pas comme les autres, et réponds aux exemples de François mitterrand, et qu'on peut avoir le soutien du parti communiste sans le mettre aux commandes. François Mitterrand rappelle que c'est ce qu'à fait le général de gaulle.", "Abstractive_3": "Dans ce débat Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand parlent des grands changements politiques et sociaux souhaités pour la France. Pour Valéry Giscard d'Estaing, il faut se tourner vers l'avenir. Il accuse Mitterrand de ne rien proposer de nouveau, seulement de donner plus d'argent. Pour lui, la france souhaite une nouvelle dimension de son progrès économique et social, et que ça ne pourra pas se passer avec des vagues de nationalisations et de bureaucratie, qui vont à l'encontre d'une économie moderne. Il rappelle que la france était en retard à cause de l'entre-deux guerres, et que la france est maintenant un pays avec une économie vigoureuse qui permet d'ouvrir la dimension du progrès social. Il souhaite de plus développer l'égalité des chances pour les jeunes. Il propose la mise en place de droit à l'erreur pour les premiers emplois. Il veut de plus développer la liberté d'initiative et d'établissement, et fustige le programme commun, qui propose de revenir sur le quotient familial et sur la retraite des cadres. François Mitterrand rappelle que la cinquième république a donné à la france sa structure industrielle, mais que c'est grâce au sacrifice des travailleurs, qui ont eu des salaires bas avec une progression lente, que la france a pu arriver jusqu'à là. Il est donc maintenant le moment de partager la richesse, pour lui, il est inacceptable d'avoir une petite catégorie de privilégiés. Valéry Giscard d'Estaing reproche à Mitterrand de vouloir briser l'instrument de production à cause de l'alliance avec le parti communiste. Pour lui, il est questionnable de savoir si la france aurait pu être plus juste, mais pour lui, les personnes âgées, les travailleurs au smic et les jeunes ne seront pas mieux servi avec François Mitterrand qu'avec lui. Le progrès social est conditionné au développement d'une économie moderne. Pour François Mitterrand, le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing n'a pas aidé avec l' inflation. Valéry critique cependant cette annonce en expliquant que François Mitterrand ne pourra pas bloquer les prix alimentaires agricoles, et que l'effet ne sera pas grand sur les français. Il critique aussi la baisse de la tva, qui crée une perte de recette fiscales, et fait apparaître un déficit budgétaire, ce qui créera de l'inflation. François Mitterrand rappelle cependant que ses annonces sont financées par l'excédant du budget du gouvernement. François Mitterrand continue sur les ministres communistes; pour lui, il faut rassembler les français, et il fustige les accusations de Giscard d'Estaing sur les communistes. De nombreux autres pays ont des ministres communistes sans problèmes. Pour Valéry Giscard d'Estaing, le parti communiste n'est pas un parti comme les autres, et qu'aucun pays du marché commun n'a de ministres communistes, ce qui est un grand risque. Mitterrand nuance cependant en rappellant que le général de gaulle avait des ministres communistes. ", "Extractive_1": "VG : c'est-à-dire, les grands changements que vous vous proposez d'introduire. VG : C’est simplement vous contenter de dire que vous auriez fait un peu plus de smic que nous, ou un peu plus de développement de telle ou telle prestations ou allocations sociales. VG : Je crois que la france souhaite une nouvelle dimension de son progrès économique et social. VG : Que cette nouvelle dimension, cela veut dire d'abord, que l'on continue la croissance de la france, et on ne continuera pas la croissance de la france, en lui faisant subir une vague de nationalisations et de bureaucratie. VG : Parce que vous savez très bien que dans une économie moderne, ouverte, européenne, la nationalisation ou la bureaucratisation ne font pas progresser l'économie ou le progrès social, vous le savez autant que moi. VG : Ce qui m'intéresse, moi, c'est de dire ceci, c'est que il est fondamental, par exemple, de développer l'égalité des chances pour les jeunes français. VG : Donc, c'est de développer l'égalité des chances pour les jeunes français, ce qui veut dire que le problème de l'éducation, le problème de la formation, par exemple, sera au centre des préoccupations du futur président de la république si je suis élu. VG : Vous avez parlé du problème de l'emploi des jeunes, problème fondamental, et j'ai proposé un certain nombre de mesures concernant, précisément, le statut à donner aux jeunes pour ce qui est de leur premier emploi, et, je dirais, même, de leur premiers emplois, parce que, je, je crois, qu'il est normal de reconnaître une sorte de droit au risque, de droit à erreur pour quelqu'un qui prend un premier emploi. VG : Je note que, dans le programme commun, sur deux sujets qui touchent les cadres, et qui sont, pour, euh, je dirais, vitaux, qui sont le problème du quotient familial, vous proposez de revenir sur le quotient familial et sur le problème de la retraite des cadres, et de l'autonomie de la retraite des cadres. VG : Vous proposez également de revenir sur cette autonomie. FM : Je vois, et je suis d'accord avec lui, qu'il convenait de donner à la france la structure industrielle qui lui permettait de prendre rang parmi les grandes puissances, bref, d'épouser son temps. FM : Elle n'a pu le faire, indépendamment des qualités de chacun, que par un formidable mouvement de travail et de grands sacrifices, supportés par ceux qui ont accompli ce travail. FM : Des salaires, euh, assez bas, une progression très lente, une hausse des prix très vive, un nombre d'heures de travail très long, des logements sociaux, en trop petit nombre. FM : Des écoles, fournir à des enfants, paysans, ouvriers, ou de la petite bourgeoisie, de bourgs ruraux, dans des conditions très rares, je pense surtout à l'école maternelle. FM : Nous, les français, on a bâti tout ça. FM : C'est ce que vous appelez, avec juste titre, la croissance. Encore faut-il donner un sens humain à cette notion de croissance, c'est-à-dire que la France est devenue plus riche, et la France est devenue plus riche, parce que, on peut le dire, là, c'est pas de la polémique entre nous, on s'y est tous mis. FM : Ils ont tous travaillé pour que la france vive mieux, beaucoup d'intelligence, la recherche, la science. FM : Le moment est venu, monsieur Giscard d'estaing, depuis longtemps, où il aurait fallu utiliser cette richesse, créée par tous, afin que le plus grand nombre vivent. FM : Il est pas acceptable qu'il y ait une petite catégorie de privilégiés, qui sont, qui sont servies par toute vouloir, en particulier par vouloir fiscale, qui se tirent de tout, qui reçoivent des, des jetons de présence, des tantièmes, des bénéfices dans les conseils d'administration, des sommes énormes et scandaleuse que la plupart des des, des grandes sociétés, et des bénéfices sans comparaison possible avec qui que ce soit d'autre, tandis que tant de millions de gens vivent difficilement. VG : Nous avons, nous avons, la collectivité française a travaillé. VG : Vous avez reconnu vous-même qu'elle avait travaillé dans la bonne direction, puisque, en quelques années, nous avons fait de notre pays un pays moderne. VG : Alors, le reproche que je vous fais, c'est, à l'heure actuelle, à cause de votre alliance avec le parti communiste, vous êtes si discret sur tous ces sujets, c'est de proposer aux français de briser l'instrument. VG : Je suis convaincu que si je suis élu président de la république, les personnes âgées, les travailleurs au smic, euh, les, euh, jeunes, en ce qui concerne la formation scolaire, rurale ou citadine, monsieur mitterrand, ils connaîtront exactement les mêmes réalisations que celle que vous ambitionnez de faire, selon moi. VG : Je ferais ces réalisations à partir d'une économie en progrès, alors que vous, vous avez l'idée, étrange, en réalité, de vouloir faire ces réalisations à partir d'une économie brisée. VG : Il n'y a pas de progrès social en france, si nous ne continuons pas à développer une économie moderne. VG : L'erreur fondamentale, c'est de briser l'instrument, c'est à dire de proposer aux français un programme de gestion économique dont aucun pays comparables ne veut. VG : Mon ambition, c'est de servir la justice monsieur mitterrand. VG : Bah, je me dis, pour améliorer le sort des français, je ne commencerais pas par jouer avec l'instrument, pour des raisons électorales. VG : Donc, monsieur mitterrand, personne n'a le monopole du cœur, monsieur mitterrand, personne n'a le monopole de la justice. FM : Il est vrai que vous aviez vous-même beaucoup de choses à faire, car vous auriez observé que j'ai été le seul, parmi les candidats, outre monsieur monsieur chaban-delmas qui s’y est essayé, à avoir présenté un plan, un plan anti-inflation. VG : Je m'excuse, comme on approche de la fin du débat, vous êtes toujours en avance sur moi, et je voulais, à propos de votre plan anti-inflation, vous poser des questions, parce que je l'ai sous les yeux, votre plan anti-inflation. VG : Alors, vous avez dit, dans votre plan pour stopper l'inflation, un blocage temporaire des prix, auquel aucun gouvernement ne peut échapper. VG : Est-ce que ce blocage temporaire des prix comporte le blocage des prix alimentaires ? FM : Vous savez bien, parce que, je l'ai précisé que Il n'y avait pas de blocage des prix agricoles. FM : Cela fait partie de mes déclarations publiques, que ce blocage serait sélectif, qu'il serait temporaire, et qu'après tout, j'aurais pu m'inspirer de la façon dont monsieur debré s'était comporté, avant que vous ne reveniez au ministère des finances, lors de la généralisation de la tva, et, là, à ce moment-là, appliqué des dispositions quant au contrôle des prix, qui ont été très efficace. FM : Vous avez battu tous les records de la hausse des prix. VG : Monsieur Mitterrand, je prends votre plan. VG : D'une part, il y a un blocage temporaire des prix, mais vous dites aux françaises et aux français que ça ne comporte pas les prix alimentaires, ce que je comprends d'ailleurs parfaitement, parce que le problème des prix agricoles se pose. VG : Mais vous savez très bien, pour les ménagères, et pour les françaises, auxquelles vous dites que ça ne concerne pas les prix alimentaires, dès à présent, votre programme de lutte contre l'inflation est singulièrement écornée, parce que, pour les prix industriels, vous proposer de mettre en oeuvre, pratiquement, la politique que nous pratiquons. VG : Ensuite, vous proposez une réduction du taux de tva, c'est-à-dire une perte de recettes fiscales. VG : Il n'y a aucune autre ressource, du moins, dans, votre premier plan. VG : Donc, dans votre plan de six mois, il y a des dépenses, c'est-à-dire un déficit budgétaire, l'apparition d'un déficit budgétaire, dont tous les français savent, qu'ils soient économistes, ou qu'ils ne le soient pas, que c'est un facteur d'accélération de l'inflation. VG : Alors, vous accélérez l'inflation à l'intérieur, par l'apparition d'un déficit budgétaire, et vous organisez, ce qui est tout à fait surprenant, la déflation extérieure, par la réévaluation du franc. FM : Vous avez des sommes, monsieur chaban-delmas me les a confirmé, aux alentours de quatorze milliards, qui représente, à l'heure actuelle, un excédent utilisable. FM : J'ajoute que votre propre programme, que j'ai fait chiffrer pour la première année, à vingt-cinq milliards, n’est gagé par aucune ressource. FM : Je continue de préciser, que le programme, que j'ai présenté, anti- inflation, atteint neuf milliards de francs et reste intérieur à l'excédent budgétaire, que je limite, par prudence, à environ dix milliards, selon les informations que je possède, qui viennent de votre ministère. FM : J'ajoute qu'en vérité, la diminution de la tva atteint trois milliards, et non point douze, comme vous l'aviez prétendu dans un précédent débat, puisque vous aviez compté parmi les produits de première nécessité, le homard, et le caviar. FM : Vous m'avez parlé tout à l'heure, des ministres communistes, et je ne voudrais pas vous laisser le sentiment que c'est une discussion que je fuis. FM : J'ai fait beaucoup de réunions publiques, beaucoup de déclarations publiques, plus qu'il aurait fallu, sans doute, au cours de ces euh, quatre dernières semaines, et j'ai toujours dit, très clairement, que la majorité présidentielle que je représenterai, qui se serait rassemblée derrière moi, non seulement le cinq, mais aussi le dix-neuf mai, comprendrait toutes les formations politiques qui m'ont soutenu, en particulier le parti communiste. FM : Le problème est de savoir s'il est interdit, aujourd'hui, de faire, en france, ce qui est fait en finlande, ce qui est fait en islande, ce qui est fait par le général de gaulle, je l'ai déjà très souvent répété, en france, en mille neuf cent quarante-quatre mille neuf cent quarante-cinq, ce qui a été fait en italie, en belgique, au danemark en hollande. FM : Il s'agit de savoir si c'est interdit, alors que cela se fait au japon, simplement parce que c'est moi, et parce que ce sont les communistes français. FM : Je trouve que s'adresser aux français en leur disant, je veux être le président de tous, je veux réaliser l'unité nationale, et exclure, à priori, cinq millions d'entre eux, simplement parce qu'ils votent communiste, tandis qu'il existe un grand parti, qui s'appelle le parti communiste, qui n'est pas le mien, que je combats sur bien des points, mais que j'ai estimé nécessaire de contribuer à réintégrer dans la vie nationale, parce qu'il représente une puissante force du travail, de production et des valeurs patriotiques, que l'histoire a montré. FM : Alors, je vous réponds, mais, oui, c'est comme cela et j'en prends la responsabilité. Je suis le seul candidat qui ait dit à toute la france, je ne récuse aucun français, et je me permets, monsieur Giscard d'estaing, parce que le débat est vraiment grave là-dessus, l'anticommunisme, vraiment, euh, il faut s'en débarrasser. VG : Moi, je serais un homme de réconciliation, je ne serai pas un homme de revanche. VG : Et bien, en quelques semaines, malgré les divergences d'opinion, malgré les souvenirs que pouvaient avoir les uns ou les autres, on a pu organiser, déjà, en france, un large rassemblement, qui va, en effet, plus loin que ce rassemblement n'est jamais allé, et, moi, je souhaite, un jour, mener ce rassemblement au plus loin. VG : Mais, je l'ai dit, le parti communiste, ça n'est pas un parti comme les autres. VG : Et dire, vous le savez très bien, parce que vous nous citez les exemples intéressants de l'islande ou de la Finlande, mais, enfin, la france, ce n'est pas l’islande, ce n’est pas la finlande. VG : D’abord, la Finlande a une frontière commune avec l'union soviétique, nous n'en avons pas. VG : Quant à l'islande, elle n'a pas les mêmes problèmes, euh, économiques, sociaux et internationaux. VG : Mais je répète qu’aucun pays, qu'aucun pays du marché commun, même élargi, n'a, à l'heure actuelle, de communistes au gouvernement, même, un pays dans lequel le parti communiste est très actif et très influents, comme l'Italie, n'a jamais eu de ministres communistes au gouvernement. VG : Par contre, installer à des leviers de commande, de responsabilité et de formation, six ou sept ministres communistes pendant cinq ans, c'est un risque qu'un homme d'état français ne doit pas prendre. VG : Il peut demander le soutien du parti communiste dans telle ou telle circonstance, ou pour telle ou telle partie de son programme. FM : C’est le risque qu'a pris le général de gaulle. ", "Extractive_2": "VG : Le changement, avec moi, c'est que, si je suis élu président de la république, on cessera de parler du passé, y compris avec vous-même, que j'aurais, j'espère, le plaisir de rencontrer, et qu'on parlera des problèmes d'avenir de la France. VG : Alors, lorsque je dis le changement sans risque, qu'est ce que je veux dire ? VG : Mais, au lieu d'ouvrir ces nouvelles perspectives par le renversement de la société française, par le bouleversement de la société française, nous devons le faire en donnant une nouvelle dimension à ce qui a été entrepris. VG : Vous ne l'avez même pas relevé le propos, vous n'avez pas répondu sur ce sujet. c'est-à-dire, les grands changements que vous vous proposez d'introduire. VG : C’est simplement vous contenter de dire que vous auriez fait un peu plus de smic que nous, ou un peu plus de développement de telle ou telle prestations ou allocations sociales. VG : Je crois que la france souhaite une nouvelle dimension de son progrès économique et social. VG : Que cette nouvelle dimension, cela veut dire d'abord, que l'on continue la croissance de la france, et on ne continuera pas la croissance de la france, en lui faisant subir une vague de nationalisations et de bureaucratie. VG : D'ailleurs, les grands pays socialistes voisins l'ont parfaitement compris, puisqu'ils ont rayé de leur programme, partout, euh, ces objectifs. VG : Parce que vous savez très bien que dans une économie moderne, ouverte, européenne, la nationalisation ou la bureaucratisation ne font pas progresser l'économie ou le progrès social, vous le savez autant que moi. VG : Nous avions un pays dont le niveau de vie, dont les ressources, dont l'industrie, était du fait de la guerre le fait du retard accumulé, de l'entre-deux guerres. VG : Euh, un pays ou une économies faibles, et nous avons mis, à l'heure actuelle, sur un pied, euh, plus vigoureux, l'économie française, ce qui permet d'ouvrir la dimension, euh, du croix, du, euh, du progrès social et de l'humanisation de notre société. VG : Ce qui m'intéresse, moi, c'est de dire ceci, c'est que il est fondamental, par exemple, de développer l'égalité des chances pour les jeunes français. FM : Donc il faut faire une politique de justice sociale. VG : Donc, c'est de développer l'égalité des chances pour les jeunes français, ce qui veut dire que le problème de l'éducation, le problème de la formation, par exemple, sera au centre des préoccupations du futur président de la république si je suis élu. VG : Vous avez parlé du problème de l'emploi des jeunes, problème fondamental, et j'ai proposé un certain nombre de mesures concernant, précisément, le statut à donner aux jeunes pour ce qui est de leur premier emploi, et, je dirais, même, de leur premiers emplois, parce que, je, je crois, qu'il est normal de reconnaître une sorte de droit au risque, de droit à erreur pour quelqu'un qui prend un premier emploi. VG : Je crois également, qu'il faut maintenir en france, et développer la liberté d'initiative et d'établissement. VG : Je note que, dans le programme commun, sur deux sujets qui touchent les cadres, et qui sont, pour, euh, je dirais, vitaux, qui sont le problème du quotient familial, vous proposez de revenir sur le quotient familial et sur le problème de la retraite des cadres, et de l'autonomie de la retraite des cadres. FM : La cinquième république, sur ces bases, a cherché à donner à la France sa structure industrielle. FM : Elle n'a pu le faire, indépendamment des qualités de chacun, que par un formidable mouvement de travail et de grands sacrifices, supportés par ceux qui ont accompli ce travail. FM : Des salaires, euh, assez bas, une progression très lente, une hausse des prix très vive, un nombre d'heures de travail très long, des logements sociaux, en trop petit nombre. FM : Des écoles, fournir à des enfants, paysans, ouvriers, ou de la petite bourgeoisie, de bourgs ruraux, dans des conditions très rares, je pense surtout à l'école maternelle. FM : Cependant, on a bâti tout ça. FM : Encore faut-il donner un sens humain à cette notion de croissance, c'est-à-dire que la France est devenue plus riche, et la France est devenue plus riche, parce que, on peut le dire, là, c'est pas de la polémique entre nous, on s'y est tous mis. FM : Le moment est venu, monsieur Giscard d'estaing, depuis longtemps, où il aurait fallu utiliser cette richesse, créée par tous, afin que le plus grand nombre vivent. FM : Il est pas acceptable qu'il y ait une petite catégorie de privilégiés, qui sont, qui sont servies par toute vouloir, en particulier par vouloir fiscale, qui se tirent de tout, qui reçoivent des, des jetons de présence, des tantièmes, des bénéfices dans les conseils d'administration, des sommes énormes et scandaleuse que la plupart des des, des grandes sociétés, et des bénéfices sans comparaison possible avec qui que ce soit d'autre, tandis que tant de millions de gens vivent difficilement. VG : Alors, le reproche que je vous fais, c'est, à l'heure actuelle, à cause de votre alliance avec le parti communiste, vous êtes si discret sur tous ces sujets, c'est de proposer aux français de briser l'instrument. VG : Si vous disiez, l'instrument, on s'en est bien servi pour la croissance, mais on pouvait peut-être aller plus vite dans la correction des inégalités sociales, je dirais que c'est une querelle historique. VG : C'est une discussion qu'on pouvait avoir, mais, à l'heure actuelle, ce que je propose de faire, c’est de servir les mêmes objectifs de justice sociale que vous. VG : Je suis convaincu que si je suis élu président de la république, les personnes âgées, les travailleurs au smic, euh, les, euh, jeunes, en ce qui concerne la formation scolaire, rurale ou citadine, monsieur mitterrand, ils connaîtront exactement les mêmes réalisations que celle que vous ambitionnez de faire, selon moi. VG : Il n'y a pas de progrès social en france, si nous ne continuons pas à développer une économie moderne. VG : L'erreur fondamentale, c'est de briser l'instrument, c'est à dire de proposer aux français un programme de gestion économique dont aucun pays comparables ne veut. VG : Mon ambition, c'est de servir la justice monsieur mitterrand. FM : Il est vrai que vous aviez vous-même beaucoup de choses à faire, car vous auriez observé que j'ai été le seul, parmi les candidats, outre monsieur monsieur chaban-delmas qui s’y est essayé, à avoir présenté un plan, un plan anti-inflation. VG : Alors, vous avez dit, dans votre plan pour stopper l'inflation, un blocage temporaire des prix, auquel aucun gouvernement ne peut échapper. VG : Est-ce que ce blocage temporaire des prix comporte le blocage des prix alimentaires ? FM : Vous savez bien, parce que, je l'ai précisé que Il n'y avait pas de blocage des prix agricoles. FM : Cela fait partie de mes déclarations publiques, que ce blocage serait sélectif, qu'il serait temporaire, et qu'après tout, j'aurais pu m'inspirer de la façon dont monsieur debré s'était comporté, avant que vous ne reveniez au ministère des finances, lors de la généralisation de la tva, et, là, à ce moment-là, appliqué des dispositions quant au contrôle des prix, qui ont été très efficace. VG : Mais vous savez très bien, pour les ménagères, et pour les françaises, auxquelles vous dites que ça ne concerne pas les prix alimentaires, dès à présent, votre programme de lutte contre l'inflation est singulièrement écornée, parce que, pour les prix industriels, vous proposer de mettre en oeuvre, pratiquement, la politique que nous pratiquons. VG : Ensuite, vous proposez une réduction du taux de tva, c'est-à-dire une perte de recettes fiscales. VG : Donc, dans votre plan de six mois, il y a des dépenses, c'est-à-dire un déficit budgétaire, l'apparition d'un déficit budgétaire, dont tous les français savent, qu'ils soient économistes, ou qu'ils ne le soient pas, que c'est un facteur d'accélération de l'inflation. VG : Alors, vous accélérez l'inflation à l'intérieur, par l'apparition d'un déficit budgétaire, et vous organisez, ce qui est tout à fait surprenant, la déflation extérieure, par la réévaluation du franc. FM : Vous avez des sommes, monsieur chaban-delmas me les a confirmé, aux alentours de quatorze milliards, qui représente, à l'heure actuelle, un excédent utilisable. FM : Je continue de préciser, que le programme, que j'ai présenté, anti- inflation, atteint neuf milliards de francs et reste intérieur à l'excédent budgétaire, que je limite, par prudence, à environ dix milliards, selon les informations que je possède, qui viennent de votre ministère. FM : J'ajoute qu'en vérité, la diminution de la tva atteint trois milliards, et non point douze, comme vous l'aviez prétendu dans un précédent débat, puisque vous aviez compté parmi les produits de première nécessité, le homard, et le caviar. FM : Vous m'avez parlé tout à l'heure, des ministres communistes, et je ne voudrais pas vous laisser le sentiment que c'est une discussion que je fuis. FM : J'ai fait beaucoup de réunions publiques, beaucoup de déclarations publiques, plus qu'il aurait fallu, sans doute, au cours de ces euh, quatre dernières semaines, et j'ai toujours dit, très clairement, que la majorité présidentielle que je représenterai, qui se serait rassemblée derrière moi, non seulement le cinq, mais aussi le dix-neuf mai, comprendrait toutes les formations politiques qui m'ont soutenu, en particulier le parti communiste. FM : Le problème est de savoir s'il est interdit, aujourd'hui, de faire, en france, ce qui est fait en finlande, ce qui est fait en islande, ce qui est fait par le général de gaulle, je l'ai déjà très souvent répété, en france, en mille neuf cent quarante-quatre mille neuf cent quarante-cinq, ce qui a été fait en italie, en belgique, au danemark en hollande. FM : Je trouve que s'adresser aux français en leur disant, je veux être le président de tous, je veux réaliser l'unité nationale, et exclure, à priori, cinq millions d'entre eux, simplement parce qu'ils votent communiste, tandis qu'il existe un grand parti, qui s'appelle le parti communiste, qui n'est pas le mien, que je combats sur bien des points, mais que j'ai estimé nécessaire de contribuer à réintégrer dans la vie nationale, parce qu'il représente une puissante force du travail, de production et des valeurs patriotiques, que l'histoire a montré. VG : Pourquoi voulez-vous que cet homme, une fois élu, si c'est vous, monsieur mitterrand, ou si c'est moi, ait l'idée qu'il lui faut, couper la france en deux, je pense que ce sera un homme de réconciliation. VG : Mais, je l'ai dit, le parti communiste, ça n'est pas un parti comme les autres. VG : Mais je répète qu’aucun pays, qu'aucun pays du marché commun, même élargi, n'a, à l'heure actuelle, de communistes au gouvernement, même, un pays dans lequel le parti communiste est très actif et très influents, comme l'Italie, n'a jamais eu de ministres communistes au gouvernement. VG : Installer pendant cinq ans en france, à la tête des grandes administrations nationales, sept ministres communistes, c'est, à mon avis, un risque qu'un homme d'état français ne peut pas prendre. FM : C’est le risque qu'a pris le général de gaulle. VG : Dans une circonstance nationale complètement différente. ", "Community_1": [ { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'Estaing débute en expliquant que François Mitterrand ne fait rien de plus que lui." }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "c'est-à-dire, les grands changements que vous vous proposez d'introduire." }, { "speaker": "VG", "text": "C’est simplement vous contenter de dire que vous auriez fait un peu plus de smic que nous, ou un peu plus de développement de telle ou telle prestations ou allocations sociales." }, { "speaker": "VG", "text": "Je crois que la france souhaite une nouvelle dimension de son progrès économique et social." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'estaing explique que le progrès social passe par le progrès économique, qui ne peut pas passer par la bureaucratisation et la nationalisation." }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "Que cette nouvelle dimension, cela veut dire d'abord, que l'on continue la croissance de la france, et on ne continuera pas la croissance de la france, en lui faisant subir une vague de nationalisations et de bureaucratie." }, { "speaker": "VG", "text": "Parce que vous savez très bien que dans une économie moderne, ouverte, européenne, la nationalisation ou la bureaucratisation ne font pas progresser l'économie ou le progrès social, vous le savez autant que moi." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'Estaing explique qu'il souhaite développer l'égalité des chances pour les jeunes, en améliorant les problèmes liés à la formation et à l'emploi des jeunes, en reconnaissant un droit à l'erreur pour le premier emploi." }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "Ce qui m'intéresse, moi, c'est de dire ceci, c'est que il est fondamental, par exemple, de développer l'égalité des chances pour les jeunes français." }, { "speaker": "VG", "text": "Donc, c'est de développer l'égalité des chances pour les jeunes français, ce qui veut dire que le problème de l'éducation, le problème de la formation, par exemple, sera au centre des préoccupations du futur président de la république si je suis élu." }, { "speaker": "VG", "text": "Vous avez parlé du problème de l'emploi des jeunes, problème fondamental, et j'ai proposé un certain nombre de mesures concernant, précisément, le statut à donner aux jeunes pour ce qui est de leur premier emploi, et, je dirais, même, de leur premiers emplois, parce que, je, je crois, qu'il est normal de reconnaître une sorte de droit au risque, de droit à erreur pour quelqu'un qui prend un premier emploi." }, { "speaker": "VG", "text": "Je note que, dans le programme commun, sur deux sujets qui touchent les cadres, et qui sont, pour, euh, je dirais, vitaux, qui sont le problème du quotient familial, vous proposez de revenir sur le quotient familial et sur le problème de la retraite des cadres, et de l'autonomie de la retraite des cadres." }, { "speaker": "VG", "text": "Vous proposez également de revenir sur cette autonomie." } ] }, { "abstractive": { "text": "François Mitterrand s'accorde sur le fait qu'il fallait donner à la france la structure industrielle lui permettant de prendre rang parmis les plus grandes puissances, et explique que le progrès économique de la france est lié au travail des français." }, "extractive": [ { "speaker": "FM", "text": "Je vois, et je suis d'accord avec lui, qu'il convenait de donner à la france la structure industrielle qui lui permettait de prendre rang parmi les grandes puissances, bref, d'épouser son temps." }, { "speaker": "FM", "text": "Elle n'a pu le faire, indépendamment des qualités de chacun, que par un formidable mouvement de travail et de grands sacrifices, supportés par ceux qui ont accompli ce travail." }, { "speaker": "FM", "text": "Des salaires, euh, assez bas, une progression très lente, une hausse des prix très vive, un nombre d'heures de travail très long, des logements sociaux, en trop petit nombre." }, { "speaker": "FM", "text": "Des écoles, fournir à des enfants, paysans, ouvriers, ou de la petite bourgeoisie, de bourgs ruraux, dans des conditions très rares, je pense surtout à l'école maternelle." }, { "speaker": "FM", "text": "Nous, les français, on a bâti tout ça." } ] }, { "abstractive": { "text": "François mitterrand explique que la richesse crée par les français doit être partagées avec tous les français, au lieu d'avantager une catégorie priviliégiée." }, "extractive": [ { "speaker": "FM", "text": "C'est ce que vous appelez, avec juste titre, la croissance. Encore faut-il donner un sens humain à cette notion de croissance, c'est-à-dire que la France est devenue plus riche, et la France est devenue plus riche, parce que, on peut le dire, là, c'est pas de la polémique entre nous, on s'y est tous mis." }, { "speaker": "FM", "text": "Ils ont tous travaillé pour que la france vive mieux, beaucoup d'intelligence, la recherche, la science." }, { "speaker": "FM", "text": "Le moment est venu, monsieur Giscard d'estaing, depuis longtemps, où il aurait fallu utiliser cette richesse, créée par tous, afin que le plus grand nombre vivent." }, { "speaker": "FM", "text": "Il est pas acceptable qu'il y ait une petite catégorie de privilégiés, qui sont, qui sont servies par toute vouloir, en particulier par vouloir fiscale, qui se tirent de tout, qui reçoivent des, des jetons de présence, des tantièmes, des bénéfices dans les conseils d'administration, des sommes énormes et scandaleuse que la plupart des des, des grandes sociétés, et des bénéfices sans comparaison possible avec qui que ce soit d'autre, tandis que tant de millions de gens vivent difficilement." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'Estaing explique que le travail des français serait brisé par l'alliance avec les communistes proposée par François Mitterrand, et que les français connaîtront les mêmes progrès sociaux si il est élu que si François Mitterrand l'est." }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "Nous avons, nous avons, la collectivité française a travaillé." }, { "speaker": "VG", "text": "Vous avez reconnu vous-même qu'elle avait travaillé dans la bonne direction, puisque, en quelques années, nous avons fait de notre pays un pays moderne." }, { "speaker": "VG", "text": "Alors, le reproche que je vous fais, c'est, à l'heure actuelle, à cause de votre alliance avec le parti communiste, vous êtes si discret sur tous ces sujets, c'est de proposer aux français de briser l'instrument." }, { "speaker": "VG", "text": "Je suis convaincu que si je suis élu président de la république, les personnes âgées, les travailleurs au smic, euh, les, euh, jeunes, en ce qui concerne la formation scolaire, rurale ou citadine, monsieur mitterrand, ils connaîtront exactement les mêmes réalisations que celle que vous ambitionnez de faire, selon moi." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'estaing accuse François Mitterrand de vouloir briser l'économie française, rendant impossible la justice sociale." }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "Je ferais ces réalisations à partir d'une économie en progrès, alors que vous, vous avez l'idée, étrange, en réalité, de vouloir faire ces réalisations à partir d'une économie brisée." }, { "speaker": "VG", "text": "Il n'y a pas de progrès social en france, si nous ne continuons pas à développer une économie moderne." }, { "speaker": "VG", "text": "L'erreur fondamentale, c'est de briser l'instrument, c'est à dire de proposer aux français un programme de gestion économique dont aucun pays comparables ne veut." }, { "speaker": "VG", "text": "Mon ambition, c'est de servir la justice monsieur mitterrand." }, { "speaker": "VG", "text": "Bah, je me dis, pour améliorer le sort des français, je ne commencerais pas par jouer avec l'instrument, pour des raisons électorales." }, { "speaker": "VG", "text": "Donc, monsieur mitterrand, personne n'a le monopole du cœur, monsieur mitterrand, personne n'a le monopole de la justice." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'estaing continue en demandant à François Mitterrand des informations sur son plan anti inflation, sur le blocage des prix." }, "extractive": [ { "speaker": "FM", "text": "Il est vrai que vous aviez vous-même beaucoup de choses à faire, car vous auriez observé que j'ai été le seul, parmi les candidats, outre monsieur monsieur chaban-delmas qui s’y est essayé, à avoir présenté un plan, un plan anti-inflation." }, { "speaker": "VG", "text": "Je m'excuse, comme on approche de la fin du débat, vous êtes toujours en avance sur moi, et je voulais, à propos de votre plan anti-inflation, vous poser des questions, parce que je l'ai sous les yeux, votre plan anti-inflation." }, { "speaker": "VG", "text": "Alors, vous avez dit, dans votre plan pour stopper l'inflation, un blocage temporaire des prix, auquel aucun gouvernement ne peut échapper." }, { "speaker": "VG", "text": "Est-ce que ce blocage temporaire des prix comporte le blocage des prix alimentaires ?" } ] }, { "abstractive": { "text": "François Mitterrand explique que le blocage des prix ne sera pas agricole mais qu'il sera sélectif et temporaire, il explique aussi que Valéry Giscard d'Estaing a battu les records de hausse de prix." }, "extractive": [ { "speaker": "FM", "text": "Vous savez bien, parce que, je l'ai précisé que Il n'y avait pas de blocage des prix agricoles." }, { "speaker": "FM", "text": "Cela fait partie de mes déclarations publiques, que ce blocage serait sélectif, qu'il serait temporaire, et qu'après tout, j'aurais pu m'inspirer de la façon dont monsieur debré s'était comporté, avant que vous ne reveniez au ministère des finances, lors de la généralisation de la tva, et, là, à ce moment-là, appliqué des dispositions quant au contrôle des prix, qui ont été très efficace." }, { "speaker": "FM", "text": "Vous avez battu tous les records de la hausse des prix." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'estaing explique que le blocage des prix, la réduction du taux de la tva, et la création d'un déficit budgétaire accélèreront l'inflation." }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "Monsieur Mitterrand, je prends votre plan." }, { "speaker": "VG", "text": "D'une part, il y a un blocage temporaire des prix, mais vous dites aux françaises et aux français que ça ne comporte pas les prix alimentaires, ce que je comprends d'ailleurs parfaitement, parce que le problème des prix agricoles se pose." }, { "speaker": "VG", "text": "Mais vous savez très bien, pour les ménagères, et pour les françaises, auxquelles vous dites que ça ne concerne pas les prix alimentaires, dès à présent, votre programme de lutte contre l'inflation est singulièrement écornée, parce que, pour les prix industriels, vous proposer de mettre en oeuvre, pratiquement, la politique que nous pratiquons." }, { "speaker": "VG", "text": "Ensuite, vous proposez une réduction du taux de tva, c'est-à-dire une perte de recettes fiscales." }, { "speaker": "VG", "text": "Il n'y a aucune autre ressource, du moins, dans, votre premier plan." }, { "speaker": "VG", "text": "Donc, dans votre plan de six mois, il y a des dépenses, c'est-à-dire un déficit budgétaire, l'apparition d'un déficit budgétaire, dont tous les français savent, qu'ils soient économistes, ou qu'ils ne le soient pas, que c'est un facteur d'accélération de l'inflation." }, { "speaker": "VG", "text": "Alors, vous accélérez l'inflation à l'intérieur, par l'apparition d'un déficit budgétaire, et vous organisez, ce qui est tout à fait surprenant, la déflation extérieure, par la réévaluation du franc." } ] }, { "abstractive": { "text": "François Mitterand explique que son programme est entièrement financé par l'excédent budgétaire, y compris la baisse de la TVA et le plan anti-inflation, contrairement au programme de Valéry Giscard d'Estaing." }, "extractive": [ { "speaker": "FM", "text": "Vous avez des sommes, monsieur chaban-delmas me les a confirmé, aux alentours de quatorze milliards, qui représente, à l'heure actuelle, un excédent utilisable." }, { "speaker": "FM", "text": "J'ajoute que votre propre programme, que j'ai fait chiffrer pour la première année, à vingt-cinq milliards, n’est gagé par aucune ressource." }, { "speaker": "FM", "text": "Je continue de préciser, que le programme, que j'ai présenté, anti- inflation, atteint neuf milliards de francs et reste intérieur à l'excédent budgétaire, que je limite, par prudence, à environ dix milliards, selon les informations que je possède, qui viennent de votre ministère." }, { "speaker": "FM", "text": "J'ajoute qu'en vérité, la diminution de la tva atteint trois milliards, et non point douze, comme vous l'aviez prétendu dans un précédent débat, puisque vous aviez compté parmi les produits de première nécessité, le homard, et le caviar." } ] }, { "abstractive": { "text": "François Mitterrand justifie ensuite ses alliances avec le parti communiste, en expliquant que de nombreux pays européens ont des communistes dans leur gouvernements." }, "extractive": [ { "speaker": "FM", "text": "Vous m'avez parlé tout à l'heure, des ministres communistes, et je ne voudrais pas vous laisser le sentiment que c'est une discussion que je fuis." }, { "speaker": "FM", "text": "J'ai fait beaucoup de réunions publiques, beaucoup de déclarations publiques, plus qu'il aurait fallu, sans doute, au cours de ces euh, quatre dernières semaines, et j'ai toujours dit, très clairement, que la majorité présidentielle que je représenterai, qui se serait rassemblée derrière moi, non seulement le cinq, mais aussi le dix-neuf mai, comprendrait toutes les formations politiques qui m'ont soutenu, en particulier le parti communiste." }, { "speaker": "FM", "text": "Le problème est de savoir s'il est interdit, aujourd'hui, de faire, en france, ce qui est fait en finlande, ce qui est fait en islande, ce qui est fait par le général de gaulle, je l'ai déjà très souvent répété, en france, en mille neuf cent quarante-quatre mille neuf cent quarante-cinq, ce qui a été fait en italie, en belgique, au danemark en hollande." }, { "speaker": "FM", "text": "Euh, en france, en mille neuf cent quarante-quatre mille neuf cent quarante-cinq, ce qui a été fait en italie, en belgique, au danemark en hollande." }, { "speaker": "FM", "text": "Il s'agit de savoir si c'est interdit, alors que cela se fait au japon, simplement parce que c'est moi, et parce que ce sont les communistes français." } ] }, { "abstractive": { "text": "François Mitterrand explique que l'on ne peut pas être le président de l'unité nationale en excluant les communites." }, "extractive": [ { "speaker": "FM", "text": "Je trouve que s'adresser aux français en leur disant, je veux être le président de tous, je veux réaliser l'unité nationale, et exclure, à priori, cinq millions d'entre eux, simplement parce qu'ils votent communiste, tandis qu'il existe un grand parti, qui s'appelle le parti communiste, qui n'est pas le mien, que je combats sur bien des points, mais que j'ai estimé nécessaire de contribuer à réintégrer dans la vie nationale, parce qu'il représente une puissante force du travail, de production et des valeurs patriotiques, que l'histoire a montré." }, { "speaker": "FM", "text": "Alors, je vous réponds, mais, oui, c'est comme cela et j'en prends la responsabilité. Je suis le seul candidat qui ait dit à toute la france, je ne récuse aucun français, et je me permets, monsieur Giscard d'estaing, parce que le débat est vraiment grave là-dessus, l'anticommunisme, vraiment, euh, il faut s'en débarrasser." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'Estaing répond qu'il a réunit plus de partie que quiconque, et qu'il peut travailler avec des communistes, bien qu'il ne considère pas le parti comme les autres, il justifie aussi que les pays qui ont des communistes au gouvernement ont des circonstances particulières." }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "Moi, je serais un homme de réconciliation, je ne serai pas un homme de revanche." }, { "speaker": "VG", "text": "Et bien, en quelques semaines, malgré les divergences d'opinion, malgré les souvenirs que pouvaient avoir les uns ou les autres, on a pu organiser, déjà, en france, un large rassemblement, qui va, en effet, plus loin que ce rassemblement n'est jamais allé, et, moi, je souhaite, un jour, mener ce rassemblement au plus loin." }, { "speaker": "VG", "text": "Mais, je l'ai dit, le parti communiste, ça n'est pas un parti comme les autres." }, { "speaker": "VG", "text": "Et dire, vous le savez très bien, parce que vous nous citez les exemples intéressants de l'islande ou de la Finlande, mais, enfin, la france, ce n'est pas l’islande, ce n’est pas la finlande." }, { "speaker": "VG", "text": "D’abord, la Finlande a une frontière commune avec l'union soviétique, nous n'en avons pas." }, { "speaker": "VG", "text": "Quant à l'islande, elle n'a pas les mêmes problèmes, euh, économiques, sociaux et internationaux." }, { "speaker": "VG", "text": "Mais je répète qu’aucun pays, qu'aucun pays du marché commun, même élargi, n'a, à l'heure actuelle, de communistes au gouvernement, même, un pays dans lequel le parti communiste est très actif et très influents, comme l'Italie, n'a jamais eu de ministres communistes au gouvernement." } ] }, { "abstractive": { "text": "Valéry Giscard D'Estaing explique ensuite qu'avoir des communistes au gouvernement est un trop grand risque" }, "extractive": [ { "speaker": "VG", "text": "Installés pendant cinq ans en france, à la tête des grandes administrations nationales, sept ministres communistes, c'est, à mon avis, un risque qu'un homme d'état français ne peut pas prendre." }, { "speaker": "VG", "text": "Il peut demander le soutien du parti communiste dans telle ou telle circonstance, ou pour telle ou telle partie de son programme." }, { "speaker": "VG", "text": "Par contre, installer à des leviers de commande, de responsabilité et de formation, six ou sept ministres communistes pendant cinq ans, c'est un risque qu'un homme d'état français ne doit pas prendre." }, { "speaker": "FM", "text": "C’est le risque qu'a pris le général de gaulle" } ] } ] }