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Je viens en paix… et j’espère que vous aussi !  Voilà un sujet au moins aussi explosif que le   débat sur la chocolatine. J’aimerais parler avec  vous, le plus sereinement possible d’écriture   inclusive… qui ne se résume pas au fameux point  médian, c’est plus vaste que ça. Et j’aimerais   en parler via un spectre particulier, celui  de la recherche scientifique — vous le savez,   c’est mon dada. Qu’est-ce qu’elle dit,  la recherche ? Plutôt pour ? Plutôt   contre ? Plutôt ne se prononce pas ? Eh ben  c’est pas si simple. Evidemment, c’est jamais   aussi simple. Sur un sujet aussi houleux, je me  dois d’être transparente pour que vous sachiez   avec quels biais j’aborde le sujet : j’ai une  éducation française de France. C’est ma langue   maternelle. Mon niveau est moyen, c'est-à-dire  que mon français est plein d’imperfections mais   je me fais très bien comprendre, du moins je  pense. Ça fait 13 ans que je vis au Québec. Ici,   le débat sur l’écriture inclusive ou écriture  épicène (c’est plutôt comme ça qu’on l’appelle   ici) est beaucoup moins virulent qu’en France, et  dans mon entourage professionnel, c’est en train   d’être mis en place presque partout. Au cours des  dernières années, personnellement je suis passée   par tous les stades : depuis le refus de changer  ma façon d’écrire parce que je trouvais ça moche   et chiant (en toute honnêteté) à une utilisation  quasi systématique aujourd’hui, où je fais ma   petite tambouille personnelle en picorant dans les  règles qui me conviennent le plus. Et évidemment,   travailler sur cette vidéo m’a encore fait  évoluer, on en reparle à la fin. Voilà,   vous connaissez mon positionnement personnel mais  je ferai de mon mieux pour ne pas orienter la   vidéo. En fait, c’est difficile de demander  à toute une population de changer sa façon   d’écrire tellement c’est ancré en nous. Il faut  une sacré bonne raison pour le justifier. Alors   on va parler de ça. Déjà, quel est le problème que  l’écriture inclusive essaie de résoudre ? Est-ce   que ce problème est si important que ça ?  Mais aussi… Est-ce que cette écriture est   une solution qui marche ? (Y’en a plein des  mauvaises solutions, est-ce que celle là est   la bonne ?) Et est-ce que ça ne crée pas d’autres  problèmes en chemin ? Grosso modo, est-ce que le   jeu en vaut la chandelle ? Le fond du problème,  moi je l’analyse comme ça. C’est qu’en Français,   on a des règles de grammaire qui ne sont pas  cohérentes avec la façon dont notre cerveau   fonctionne. Si je vous montre cette image. Vous  allez voir soit une dame âgée avec son nez ici,   son menton là et sa bouche. Soit une jeune dame  qui nous tourne presque les dos. Son nez est là,   et ça c’est son oreille. Votre perception  peut changer au fil du temps mais vous ne   pouvez pas voir les deux en même temps. Vous  pouvez d’ailleurs fermer les yeux puis les   rouvrir plusieurs fois d’afilée, et une fois de  temps en temps vous verrez que votre perception   va changer. Allez-y, faites le test. Mettez la  vidéo sur pause si vous voulez prendre le temps   de le faire. Notre cerveau, le petit coquinou,  a joué au “déducteur précoce”. Il a tiré une   conclusion alors même qu’il n’a aucun élément pour  justifier une interprétation ou une autre. Là,   c’est avec une image. Mais avec du texte, ça  donne quoi ? Notamment, quand on met une phrase   au masculin. “Les spectateurs commentent la vidéo  de Scilabus sans agressivité”. “Les spectateurs”,   c’est qui ? Est-ce que c’est que des hommes,  donc le masculin est particulièrement adapté ? Ou   est-ce que c’est un groupe au genre inconnu ou  qui contient plusieurs genres où on applique la   règle “le masculin l’emporte sur le féminin”. Que  fait notre cerveau dans cette situation ? Est-ce   qu’il se fixe sur un seul de ces sens quand il  entend une formulation au masculin ? Et si oui,   lequel ? C’est là qu’on fait appel à la recherche.  Tada ! En vrai ça c’est de la mise en scène,   j’ai tout lu en numérique. L’essentiel de ce qui  est là c’est ma comptabilité des dernières années.   Pour déterminer vers quelle interprétation  notre cerveau se dirige quand il entend la   forme masculine, il faut arriver à attraper la  représentation mentale qu’on se fait, au moment où   on l’entend. Et pour ça, y'a plein de méthodes. En  voici une première. Et je vous mets dans la peau   des personnes ayant participé à l’étude. Je vais  vous montrer une phrase, puis une seconde phrase.   Et juste après avoir fini de lire, vraiment du tac  o tac, il faut que vous me disiez si la phrase 2   est une possible suite logique à la phrase 1.  Je vous donne un exemple : (1) les footballeurs   ont gagné, (2) il l’a bien mérité. Ça, ce n’est  pas une suite logique parce que les footballeurs   correspondent à un groupe, et qu’ensuite on ne  parle plus que d’une seule personne. Donc là on   aurait dit non. C’est bon ? On y va pour de vrai.  (1) “Les infirmiers sont sortis de l’hôpital”. (2)   “Du beau temps étant prévu, plusieurs femmes  n’avaient pas de veste”. Paf ! Qu’est-ce que   vous avez répondu ? Évidemment, vous êtes un peu  biaisé.e.s parce que vous connaissez le sujet de   la vidéo, mais il fallait répondre que oui, ça  marche. Le masculin pluriel peut représenter un   groupe de personnes qui contient des femmes. Ce  que vous venez de vivre, c’est une expérience qui   a été faite sur 35 personnes, avec 36 phrases  dans le même style que celles-ci. Parfois avec   des noms de rôles stéréotypés. Donc au masculin,  techniciens, policiers, aviateurs ; au féminin,   esthéticiens, infirmiers, assistants maternels,  qu’on mettait quand même au masculin, et encore   d’autres fois des noms neutres comme voisins,  musiciens, promeneurs. Et la suite de la phrase   changeait aussi. Parfois, c’était au féminin comme  ici, parfois c’était au masculin. Si le masculin   active réellement le neutre dans la tête des gens,  alors 100% des réponses auraient dû être “oui,   c’est une suite logique”. *Fait non de  la tête* Voici les résultats. Avec les   stéréotypes masculins, à peine plus de la moitié  des gens trouvaient que la présence du féminin   (qui est en orange ici) était une suite logique  à un rôle au masculin. Alors même que tout le   monde connaît la règle “le masculin l’emporte sur  le féminin”. Et quand on avait des stéréotypes   féminins ? Même chose. Et sans stéréotypes ?  Même chose aussi. Donc en orange, c’est quand   la seconde partie de la phrase est au féminin  quand la première est au masculin. Et en rouge,   c’est quand la deuxième partie de la phrase est au  masculin quand la première est au masculin aussi.   Cette étude n’a pas été faite qu’en français. Elle  a aussi été faite en allemand, qui est aussi une   langue grammaticalement genrée et qui a les mêmes  problématiques que nous. Et comme vous le voyez,   ça c’est les résultats pour l’allemand. Les  résultats sont très similaires : on a les mêmes   tendances. Ce qu’on peut retenir de cette étude,  c’est que la présence du féminin dans la seconde   partie de la phrase a semblé moins cohérente  que lorsque c’était du masculin. Le masculin,   bien qu’il soit voulu comme générique, est souvent  interprété de façon spécifiquement masculine.   Alors ce genre d’études s’intéresse à des  processus mentaux qui sont déjà élaborés : on a   lu le texte, on a intégré son sens, et on a quand  même eu le temps d’avoir une mini réflexion sur   ce qu’on vient de lire. On est assez conscient.  Qu’est-ce qui se passe avant ça ? Comment notre   cerveau gère le masculin au moment où il le lit  ? Ça se mesure. Cette étude date de 2019, c’est   très récent. Elle a été faite en allemand mais  je vous en parle quand même puisque, à ce sujet,   l’allemand et le français amènent a priori à  des résultats similaires, on l’a vu. Ici les   chercheuses ont placé 32 électrodes sur le crâne  des personnes participantes pour capter l’activité   électrique du cerveau. Pour faire simple, plus le  cerveau charbonne pour comprendre quelque chose,   plus l’activité électrique sera forte. Ensuite,  elles ont affiché une phrase et ont mesuré   l’activité électrique pendant que les personnes  lisaient une phrase. Voici un exemple de phrase.   Les étudiants sont allés à la cantine parce que  quelques-unes des femmes avaient faim. Mais aussi.   Les étudiants sont allés à la cantine parce que  quelques-uns des hommes avaient faim. Les deux   phrases sont correctes grammaticalement puisque  “les étudiants” étant sous la forme masculine,   son sens est aussi neutre. Mais, avec ces mesures,  on sera capable de dire si l’une des deux formes   a demandé plus d’effort au cerveau. Vous vous  souvenez, le cerveau est un “déducteur précoce”,   et quand il lit “les étudiants”, il s’est déjà  formé une image mentale de ce groupe. Si la   suite de la phrase où on précise le genre  du groupe ne génère pas de pic d’activité,   c’est que sa déduction était la bonne. Si ça  génère un pic d’activité au contraire, c’est   que son interprétation du départ n’était pas bonne  et qu’il doit se réajuster. Avec ce genre d’étude,   on peut affiner les résultats (je trouve ça  trop cool) au point de savoir s’il s’agit d’un   problème de règle de grammaire (de la syntaxe) ou  de sens (de sémantique). Exemple. Si je vous donne   une recette : “dans mon gâteau, j’ai mis de la  farine, des oeufs, du chocolat et du béton”. Là,   pioup, sur le mot béton, vous avez eu une activité  électrique dans votre cerveau, environ 400ms après   avoir entendu le mot. En fait, vous avez détecté  une erreur de sens, de sémantique. On ne met pas   de béton dans un gâteau, a priori. Et si je  vous dis “dans mon gâteau, j’ai mis des oeufs,   du chocolat et farinons”. Là, pioup, sur le  mot farinons, vous avez eu une autre activité   électrique, cette fois-ci environ 600ms après  avoir entendu le mot. Vous avez détecté une erreur   grammaticale, ce n’est pas un verbe conjugué  qui devrait être là, c’est un nom commun. Là   on a un problème syntaxique. Dans cette étude en  particulier, les personnes participantes n’avaient   qu’à lire les 236 phrases qui leur étaient données  pendant que les chercheuses mesuraient l’activité   électrique de leur cerveau. Elles ont surtout  détecté de la difficulté au niveau de la syntaxe   (celle qui se fait à 600ms) quand la seconde  partie de la phrase était au féminin. C'est-à-dire   que leurs cerveaux ont détecté une erreur  grammaticale. C’est là que le cerveau charbonnait   le plus. Ça veut dire que le féminin était alors  une surprise pour le cerveau qui s’attendait à   du masculin. Là on a vu que deux études, mais ce  pavé, c’est vraiment pas que de la mise en scène   (toute la biblio est en description évidemment).  La littérature est vraiment fournie ! Et étude   après étude, elles arrivent toutes inlassablement  à la même conclusion : le masculin dans sa forme   neutre, n’est jamais neutre. Parce que le masculin  crée une image masculine dans la tête des gens peu   importe l’intention qu’on avait au moment de  l’écriture. Mais il reste encore des choses à   déterminer du point de vue de la recherche, mais  c’est des points plus de détail. Est-ce que ça   crée des pics dans le cerveau N400 ou P600 ou les  deux, dans des analyses de tracking de nos yeux,   quels sont les mots sur lesquels on passe le plus  de temps, quelle est l’influence des formules   anaphoriques, et si on met tel pronom plutôt  que celui-là, quelle est la part des processus   online ou offline, comment ça se passe selon les  langues etc etc. Oui, le détail est hyper complexe   mais l’idée générale, elle, est assez claire  : le masculin neutre n’est pas neutre. Notre   langue a un biais masculin. Vous ferez attention  la prochaine fois que vous lirez quelque chose.   Quelle est votre image mentale au moment où  vous le lisez ? Est-ce que vous voyez un groupe   d’hommes ? Un groupe mixte ? Alors, qu’est-ce que  ça peut faire tout ça ? Il y a un biais masculin,   ok. Et alors ? Est-ce qu’on va changer notre  grammaire pour 600ms ? Là aussi, on a des réponses   avec la recherche. Par exemple, cet article “un  ministre peut-il tomber enceinte”. Cet article   est vraiment assez fou. Je vous conseille sa  lecture, déjà parce qu’il est en français, ça aide   beaucoup. Et là les auteurs présentent plusieurs  études, 5, où ils comparent le comportement des   personnes testées quand elles sont exposées à du  masculin, par exemple “informaticien” ou à une   formulation en doublon comme informaticien  / informaticienne. Dans une des études,   ils demandent à des passantes et des passants de  citer des personnes qu’ils ou elles pensent aptes   à occuper le poste de premier ministre. Dans un  cas, ils posaient la question : “Citez tous les   candidats de droite ou de gauche que vous verriez  au poste de premier ministre”. Dans l’autre,   c’était la même question mais en remplaçant “les  candidats” par “les candidats/candidates”. Le   résultat est assez fou. 3 fois plus de femmes  ont été citées quand la question était posée   avec le doublon. Sérieux, je trouve ça juste fou :  juste le fait que l’on prononce le mot candidate,   au féminin donc, ça ouvre une porte mentale  qui permet de penser aussi à l’autre moitié   de la population. Autre étude, toujours issue du  même article. Cette fois-ci on leur donnait un   nom de métier au masculin (par exemple avocat)  ou avec le doublon (avocat/avocate). Et on leur   demandait d’inventer un personnage typique de  ce métier. Comment cette personne s’appelle,   ce qu’elle fait, ses goûts, etc. Et là, le  résultat est encore assez troublant. Il y a eu   4.5 fois plus de récits de femmes avec le doublon  qu’avec le masculin. On est toujours loin du 50%   quand même. Je prends une autre étudem cette  fois-ci faite sur des enfants. Quand on présente   une description de métier réputée masculine  (pilote, pompier, mécanicien) écrite au masculin,   les enfants considèrent que les hommes auront plus  de succès que les femmes dans ce métier… effet qui   est atténué si la description du métier est donnée  dans un langage inclusif. Et on a le même résultat   chez les ados. Autre élément intéressant mais  un peu différent. On peut noter une corrélation   (j’emploie bien le terme corrélation) entre  les pays qui ont des langues grammaticalement   genrées — la nôtre, l’allemand, l’espagnol. Ces  pays sont associés à de plus grandes inégalités   hommes-femmes que ceux dont les langues ne sont  pas, ou moins, genrées. Intéressant quand même.   Et c’est hyper insidieux en fait. Parce que si  à chaque fois qu’on entend parler d’un métier,   d’un trait de caractère ou d’un statut social,  il est évoqué au masculin, on renforce alors   cette vision masculine des choses. Je m’arrête  ici, mais la recherche en a encore bien sous le   pied. Alors on en arrive à la question : est-ce  que le jeu en vaut la chandelle ? Est-ce que ce   problème justifie que l’on change notre langue ?  Ça c’est à vous de le décider. Si c’est l’égalité   entre les genres que l’on recherche, puisque des  inégalités peuvent être créées ou en tout cas sont   véhiculées par notre langue, alors, on peut se  dire qu’il y a quelque chose à faire là-dessus,   histoire d’ouvrir la porte à quasiment 50% de la  population. Mais est-ce que l’écriture inclusive   est une bonne solution pour ça ? Je suis sûre  que je peux planter un clou dans mon mur avec   un marteau piqueur, mais c’est peut-être pas  la bonne idée. Ça donne quoi pour l’écriture   inclusive ? Alors déjà, il y a un petit prérequis  : il faut qu’on se mette d’accord sur ce qu’est   l’écriture inclusive. Grosso modo, ça repose sur  deux grands principes : la féminisation et la   neutralisation. La féminisation, c’est par exemple  de mettre les métiers au féminin (chirurgienne,   enseignante, mécanicienne, autrice…) quand  il s’agit d’une femme, évidemment. Et la   neutralisation c’est comme remplacer le mot  Homme avec un grand H par le mot humain,   ou encore de formuler ses phrases sans notions de  genre ; comme au lieu de dire “ceux qui aiment le   chocolat” par “si vous aimez le chocolat”. Là on  fait disparaître la notion de genre. Et bien sûr,   ça me semble évident mais je le précise : tout ça  ne s'applique qu’à des humains. C’est pas proposé   de dire un ou une table. C’est une table. On  s’entend que la table ne va pas s’empêcher de   postuler à une offre d'emploi parce qu'on  recherche un tabouret. Je vous affiche une   liste de techniques d’écriture inclusive  qui me semblent pertinentes, mais je vous   avoue que selon l’institution, ou le groupe à  qui vous demandez, la liste des techniques va   varier. Donc ne prenez pas cela comme un guide.  Mais donc, déjà vous remarquerez qu’il y a pas   mal de choses qu’on utilise déjà au quotidien  et qui sont vraiment acceptées. Les doublons,   la féminisation des métiers… l’écriture inclusive  ne se résume vraiment pas aux controversés point   médian et au pronom iel, pas du tout. Ça en  fait partie, mais c’est pas que ça. Donc,   la question c’était : est-ce que ça marche, cette  écriture inclusive ? En fait j’ai déjà répondu à   la question avec mes exemples sur les passants  qui devaient choisir les candidats/candidates,   l’invention des personnages, l’évaluation du  succès par les enfants et les ados, tout ça.   Ces études-là montraient l’efficacité du doublon,  qui est une forme d’écriture inclusive. A noter   que je n’ai jamais trouvé d’article contradictoire  à ce sujet. L’usage du doublon conduit à beaucoup   plus de représentations féminines. Et pour les  autres techniques, me direz-vous ? Eh ben écoutez,   c’est pas mal là que l’abondance de la littérature  s’arrête. Le reste est assez peu évalué pour   l’instant, particulièrement pour les formes les  plus récentes, sans surprise. Pour ce qui est des   formes abrégées dont le fameux point médian fait  partie, l’essentiel de la recherche s’intéresse   plutôt à la lisibilité, la compréhensibilité et  à l’esthétisme des textes. Ce qui nous amène en   fait à notre dernière grosse section. L’écriture  inclusive, ça a l’air de marcher sous certaines   formes qui ont été évaluées, on ne sait pas pour  les autres ; mais est-ce que ça ne crée pas de   nouveaux problèmes ? Là encore, on ne croule  pas sous les études : on a environ une dizaine   d’études dont plusieurs publiées en allemand,  langue que je ne parle pas personnellement.   Donc je me réfère en partie au résumé de la  littérature réalisé par Frie… Friedrich (je   parle pas allemand, ça se voit ?)... par Marcus,  et cette étude-là est en anglais, donc celle-là je   peux la lire. Certaines des études s’intéressent  à la barre oblique, d’autres au tiret,   et je vous avoue que les résultats ne sont pas  concordants d’après cet article de Marcus. Par   exemple. On a un groupe de personnes qui a été  exposé à 3 versions d’un même texte : au masculin,   au neutre (donc en changeant les formulations pour  ne pas avoir la présence du genre), et en écriture   inclusive avec des barres obliques pour montrer  la présence du feminin et du masculin. Il leur   a été demandé d’évaluer entre autres la lisibilité  des formulations. Il s’est avéré que la lisibilité   était réduite dans la formulation avec les barres  obliques, mais pas dans la formulation neutre.   Même principe avec une autre étude en allemand  encore. Cette fois-ci, on utilisait la majuscule   plutôt que la barre oblique ou le point médian.  Cette fois-ci le questionnaire n’a montré aucun   problème pour aucun des deux textes. À noter  qu’en allemand, ils utilisent beaucoup plus   souvent la majuscule que nous, donc ils y sont  plus habitués. Puisque l’essentiel des études   à ce sujet sont basées sur des questionnaires,  évidemment, il y a plusieurs limites. Notamment,   je pense que vous pouvez le deviner mais  l’habitude a probablement un grand rôle. La   première fois que moi j’ai été exposée à un point  médian, mes yeux ont évidemment buté sur cette   graphie différente, mais maintenant franchement  je n’y fais plus attention… D’ailleurs,   je vous parle de cette impression personnelle,  mais à ce sujet, il y a une étude qui ne se   base pas sur des questionnaires mais sur le fait  de mesurer des temps de lecture. Ça, ça permet   de voir si on bloque sur un mot qui aurait une  graphie différente par exemple. En l'occurrence,   ce qui a été testé, c’est de faire lire un texte  rédigé au masculin (avocats, ils, etc), au féminin   (avocates, elles), en écriture inclusive avec des  tirets, ou encore avec l’écriture inclusive mais   avec des doublons. Toutes les formes ont créé un  ralentissement de la lecture par rapport au texte   écrit au masculin, qui était le plus rapide. Mais  à la première occurrence seulement. Une fois la   première occurrence passée, la vitesse de lecture  devenait la même dans toutes les situations. La   première fois, ça fait bizarre… mais on s’habitue  vite ! Donc pour les techniques qui impliquent de   changer la graphie du texte, la question de  la lisibilité des textes, son esthétisme,   sa compréhensibilité… franchement, aujourd’hui  en recherche c’est pas tranché, mais si je devais   tirer une tendance et essayer de deviner quel  est le sens du vent, j’ai l’impression que ça   se dirige vers le fait que c’est avant tout une  question d’habitude… Pour terminer, je soulèverais   deux points qui reviennent souvent dans les débats  mais que je ne développe pas parce qu’il n’y a   pas ou peu de recherche. Par exemple, est-ce que  l’écriture inclusive implique des difficultés de   lecture pour les personnes dyslexiques ? Vous  pourrez trouver beaucoup de papiers d'opinion   mais en recherche, je n’ai absolument rien vu  passer. La question reste en suspens. Enfin,   pour le pronom neutre iel, c’est très récent.  Il y a un tout petit peu de recherche sur son   équivalent suédois qui a été mis en place en 2012.  Mais pour le français, c’est trop frais, il n’y   a pas encore, à ma connaissance, de recherches  là-dessus… d’autant que si on veut mesurer des   effets à long terme, il faut d’abord que ce  soit mis en place. Il y a aussi le fait que   la question du iel est à l’intersection entre  l’écriture inclusive et l’écriture non genrée.   Ce qui amène à d’autres questionnements  pour lesquels je ne suis pas allée lire   la littérature. C’est donc là que moi j’arrête la  vidéo. En résumé, si on s’en tient à la recherche,   notre langue a un biais masculin, ce biais est  préjudiciable aux femmes. L’écriture inclusive   atténuent ces problèmes notamment via l’usage du  doublon. On ne sait pas encore vraiment ce que ça   donne sur les formes les plus récentes comme le  point médian ou le pronom iel. C’est ça que la   recherche nous dis. Pour terminer, je me permets  d’ajouter une petite note sur ma façon de faire,   pas pour vous dire quoi faire mais plus parce  que je me souviens de la première fois que j’ai   ouvert un guide d’écriture inclusive ou épicène.  Ma réflexion à la fin de ma lecture c’était,   “Mais voyons ! Ça va être hyper chiant à  écrire, ça va être redondant, désagréable,   moche…” et puis j’ai essayé. Et le contraste  entre la liste des règles et la mise en place   en situation réelle est quand même vraiment fort  et je trouve que ça vaut la peine d’entrer dans le   concret. Tout ce script, j’ai essayé de l’écrire  en écriture inclusive, évidemment. Mais comme   ça ne me vient pas forcément du tac o tac d’avoir  les bonnes formulations, j’ai pu noter tout ce   que j’ai consciemment modifié dans mon texte. Et  voici toutes mes modifs conscientes. Vous voyez,   toutes ces minutes de vidéo pour juste ça comme  modifications ? Je trouve personnellement que   ça ne casse pas 3 pattes à un canard. Est-ce que  ça vous a gêné.e à l’écoute ? Peut-être que oui,   peut-être que non, peut-être que c’est une  question d’habitude aussi. Je vous avouerais   que moi quand j’écris, je ne pense pas aux  règles d’écriture inclusive, je pense plutôt   aux problèmes. Parce que quand je me surprends à  écrire au masculin, je le détecte (enfin des fois,   je suis sûre que j’en laisse passer plein,  je ne suis pas infaillible). Mais je sais   que le masculin que je laisse passer, que je  voudrais comme générique, est préjudiciable pour   les femmes, chose qu’évidemment je ne veux pas  entretenir. Une fois que j’ai pu identifier le   problème, je passe en mode solution et là je fais  ma tambouille avec les règles qui m’arrangent.   Perso, ma préférée, c’est la forme épicène où  il n’y a pas de mention de genre. Mais des fois,   ça donne des formules compliquées, ou alors ça me  fait utiliser la voix passive que je n’apprécie   pas beaucoup. Dans ces cas-là, je change pour  utiliser des doublons. Et quand j’ai trop de   doublons d’affilée et que je trouve ça un peu  trop lourd (à mon goût, c’est très subjectif),   ben je mets un point (et je ne m’occupe pas  qu’il soit médian ou le point normal du clavier,   peu importe pour moi). Toute cette tambouille  devient assez rapidement automatique, à mon sens.   C’est pas un gros effort par rapport au gain  que cela amène. Moi je considère que le jeu en   vaut la chandelle. Peut-être pas vous. C’est à  vous de voir, ça vous appartient. Sauf que là,   vous le voyez, il y a très peu voire pas du tout  de points médians dans mon texte pour 3 raisons.   Premièrement, c’est un texte qui se destine à  l’oral et le point médian ne se prononce pas   donc si on veut que ça s’entende, il faut d’autres  techniques comme celle du doublon. Deuxièmement,   j’ai décidé de ne pas l’utiliser publiquement,  ou du moins le moins possible, parce que c’est   une forme qui est malheureusement chargée  politiquement et idéologiquement (en France   surtout). Et je sais que si je mets un point  médian, je vais changer l’attention du public   sur ça, alors que je cherchais à faire passer un  message scientifique, donc mon objectif ne serait   plus rempli. Et troisièmement, parce que je n’ai  pas beaucoup de plaisir à me faire insulter, pour   tout vous dire. Les rares fois où j’ai essayé,  ça ne s'est pas bien très passé. Je n’utilise   pas non plus le iel pour désigner un groupe, mais  pas par conviction, c’est plutôt que je n’ai pas   l’habitude, je sais pas encore trop comment faire.  On verra comment ça évolue, je suis ouverte à ce   que mon usage de la langue soit fluide, s’ajuste  et évolue avec le temps, comme une langue vivante   en fait. Voilà, j’espère que cette vidéo vous aura  informé.e, c’était son but premier, et que vous   avez maintenant quelques clés pour déterminer si,  selon vous, le jeu en vaut la chandelle. Si jamais   vous avez des critiques, l’espace commentaires est  fait pour cela. Mais, vous le savez, la courtoisie   est une très jolie qualité. J’ai fait de mon mieux  pour appuyer mes propos de papier de recherche,   j’apprécierais que vous fassiez de même si vous  voulez montrer qu’un passage de la vidéo est faux.   Si jamais j’ai fait une erreur, ce sera précisé  dans le commentaire épinglé sous la vidéo et dans   la description si ça venait à arriver. Je vous  souhaite une bonne journée, à la prochaine, bye.
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en
food is arguably the best thing about being alive no other bodily pleasure is enjoyed multiple times every day and never gets old it's an expression of culture our parents love and a means of Celebration or Comfort that's why it hits a special nerve when we're told we should change what and how we eat to fight rapid climate change one of the most delicious foods meat gets the worst press it doesn't help that the topic is really hard to properly research yourself and that debates get emotional quickly but clearly science can give us an answer the reality is well it's complicated let's take a look at three climate arguments against meat that are used a lot and see what [Music] happens one does our diet really play that bigger role in climate change feeding billions of people is impossible without causing emissions even if someday we have zero carbon tractors refrigerators and cookers running on renewable energy and electric trucks to move our food there are still unavoidable emissions rice emits methane we cut down forests to make room for pastures and crops and we emit nitrous oxide when we use fertilizers and manure worldwide food production is responsible for about 26% of all human-made greenhouse gas emissions which is unfortunate since food is not optional while 26% doesn't sound that bad it means that even if we extinguished all other sources of emissions today the emissions from food alone would still use up our entire carbon budget by 2,100 so no matter how we twist and turn it food is a real driver of climate change still emissions from different food items vary a lot how do things look when we compare their Footprints separately food's climate impact is most often based on life cycle assessments an analysis that looks at all the emissions of a product throughout its existence from production to Transportation packaging use and waste management in the most detailed meta analysis of life cycle assessments to date beef emissions stand out at the top on average a kilogram of beef emits 71 kg of CO2 equivalent lamb is also high at 40 k pork emits 12 and poultry 10 kg at the bottom we have lots of plant-based Foods potatoes for example emit around 150 times less than beef the most important aspect of food isn't weight though it's nutrient density a kilogram of beef would keep you alive much longer than a kilogram of potatoes so how does the ranking change if we compare emissions per calorie or protein not much animal protein is still the most costly for the environment and beef and lamb are also outliers in emissions per calorie but is this Fair after all not all beef is the same there are all sorts of ways to rear cattle from Pure grass-fed to factory farming the worst beef comes in at 105 kg of emissions per 100 g of protein the best at only 9 a 10-fold difference in contrast most other Foods especially plant-based have a much narrower Spectrum still the best beef is worse than the worst plant okay but this seems promising can we buy the right beef and lower our emissions Maybe by buying locally produced beef to minimize our footprint two does buying local food actually matter let's stick with beef since it's such an outlier by buying locally you are trying to avoid emissions from transportation and packaging but it turns out these only account for 0.5 to 2% of beef's total emissions actually transport and packaging combined are only about 11% of all food emissions nearly all food transport emissions are produced over the last few miles the regional travel on the road supplying the markets and shops in your area International Food transport happens mostly on freight ships which are insanely efficient for example shipping 1 kg of avocados from South America to Europe generates about Z 0.3 kg of CO2 equivalent in transport emissions and around 2.5 kg overall while 1 kg of beef from your local butcher will come in at 18 kg in CO2 equivalence at least so even when shipped great distances emissions from almost all plant-based foods cause lower emissions than locally produced animal products okay so if transport doesn't play a big role what causes the vast amounts of emissions from beef then by far the largest share of beef emissions consists of methane released directly by The Animals while CO2 hangs around for centuries methane only stays in the atmosphere for decades but in these short periods it is very powerful all in all methane has already caused 23 to 40% of human-made warming so far there's controversy about how bad this is exactly and we don't want to Dive In Too Deep here but the way things stand any kind of extra emissions are not great still all cows burp and fart to similar degrees what explains the spectrum of beef emissions there are a couple of things it makes a difference if the beef comes from a dairy herd or one dedicated to beef production 44% of the world's beef comes from dairy cows sharing its footprint with dairy products dairy cows tend to get higher quality feed which makes them grow faster and emit less methane geography also plays a role because it determines which farming methods are possible the worst Factor by far is the destruction of forests for Farmland not only does this release the CO2 that was bound in the Flora it sets free Carbon that was stored in the soil and destroys its ability to store it in the future this aspect accounts for much of the range of emissions in beef the worst emitters are farms burning down rainforest for Farmland especially in Brazil there is a Sinister truth hidden here the more animals suffer the better they are in terms of climate change because they are way more efficient they use less land and their food is brought right to them and so they grow faster and don't expand energy on things like walking cattle in a factory farm that never get to roam pastures can sometimes be less destructive for the climate than cattle grazing peacefully on a formerly Lush piece of rainforest but isn't it a bit out of touch with reality to demonize cows so much some of the land these animals are grazing on isn't suitable for crops Anyway by grazing on pastures they can turn things we can't digest into food isn't farming animals just a smart way to make the best use of unused resources three don't cows mainly use land that we can't use for agriculture or other things about half of the world's ice and desert free land is used for agriculture an area the size of the entire Americas plus China half of all agriculturally used land is dedicated to animals most of it is grassland 65% of which cannot be converted to cropland so pasturing animals is actually a very efficient way to use those areas since we can't grow human food there anyway there are a couple of catches here though while the idea of cows turning useless grass into steak is nice it is part of a marketing lie even though it is so massive pasture land alone can't support the ruminant living on it globally grazing systems sustain only 133% of beef production so if we were to switch to 100% grass-fed we'd simply have to eat much less beef in the US beef production would crash by some 70% if it were to exclusively rely on grass the only way to sustain our high demand for meat is by growing crops and feeding them to our cattle and we haven't even talked about chicken and pig which exclusively eat feed crops because of this feed demand less than half of the world's cereals are used directly as human food 41% is fed to animals the same is true for soy there's a lot of talk about Amazon deforestation for soy production which makes us think of soy milk and tofu but only 19% of global soy production goes towards products for humans about 77% is used to feed animals besides land without food crops isn't automatically ecologically useless a beefree diet would free up around 2 billion hectares a vegan diet would free up around 3 billion hectares of land we could use this land to grow forests or restore wild grasslands basically anything that could suck carbon out of the atmosphere if we sped 3 billion hectares of land it could remove about 8 billion tons of CO2 from the air per year by comparison we emit about 50 billion tons of CO2 equivalent per year at the moment that means we could save 16% of emissions by eating a vegan diet okay to summarize food is a huge driver of emissions meat but especially beef is the worst food in terms of emissions buying locally does not have a big impact on food emissions compared to the type of food you're consuming when it comes to Beef Cattle that are grass-fed can sometimes even be counterproductive because they just need much more land even if you find the most environmentally friendly beef in the world your burger still comes with a significantly higher carbon footprint than a veggie patty you can decide for yourself what you want to do with this information
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Si tu es comme la plupart des gens, il y a un écart entre la personne que tu es et la personne que tu rêves d'être. Il y a de petites choses que tu penses devoir faire et de grandes choses que tu devrais accomplir. Qu'il s'agisse de s'entraîner régulièrement, de manger sainement, d'apprendre une langue, de travailler sur votre roman, de lire plus ou simplement de faire ton passe-temps au lieu de scroller sur Reddit. Mais il semble parfois que pour atteindre tes objectifs, tu devrais devenir une personne différente. Quelqu'un d'assidu, de discipliné, qui fait plus d'efforts, et qui a de la volonté. Peut-être as-tu fait de votre mieux pour être comme ça. Et ça a marché... pendant un certain temps. Jusqu'à ce que tu te retrouves en train de retomber dans tes anciennes habitudes. En fin de compte, tu sembles toujours échouer. Et à chaque tentative ratée, tu deviens de plus en plus frustré et ennuyé par toi-même. Si tu crois dans les "histoires de succès" sur internet, tout est entièrement de ta faute: si tu ne réussis pas, c'est que tu ne le voulais pas assez et que le problème vient de toi-même. Mais le fait de changer est en réalité difficile. Et comme pour la plupart des choses dans la vie, comprendre le pourquoi rend les choses plus faciles. La jungle Imagine ton cerveau comme une luxuriante et dense jungle. "Parcourir" ton cerveau, par exemple afin de décider de faire quelque chose, c'est comme se déplacer dans une vraie jungle : C'est dur et ça coûte de l'énergie. Ton cerveau déteste dépenser de l'énergie, il a donc trouvé une astuce : toutes tes actions et comportements laissent des traces dans la jungle de votre cerveau. Lorsque tu commences à faire quelque chose, tu piétines des plantes et crées des sentiers improvisés et rugueux à travers les sous-bois. Plus tu fais cette chose souvent, plus le sentier devient prononcé. Au fil du temps, il se transforme en un chemin plus facile à suivre, tu l'empruntes donc plus souvent et ça devient une rue. En répétant ce que tu fais, encore et encore pendant des années, la rue se transforme en autoroute. La traversée devient sans effort, familière et confortable. Plus tes autoroutes cérébrales sont prononcées, plus tu t'habitues à leur confort. Nous continuons donc à les utiliser, ce qui signifie que nous avons tendance à faire ce que nous avons toujours fait. C'est pourquoi le changement est difficile, surtout à l'âge adulte lorsque votre jungle est sillonnée par de nombreuses rues et autoroutes établies. Pour comprendre comment ces autoroutes sont construites, nous devons faire la distinction entre deux concepts : Les routines et les habitudes. Les choses que vous faites : les routines et les habitudes Une routine est une séquence d'actions que tu effectues de la même manière à chaque fois parce qu'elles ont bien fonctionné pour toi. Par exemple, tu achètes les mêmes ingrédients pour ton plat préféré et tu les cuisines dans un certain ordre, car tu aimes bien le goût du résultat. Ou, avant d'aller au lit, tu règles une alarme à 6h30 parce que c'est quand tu souhaites te lever. Imagine les routines comme étant exécutées par un planificateur avisé. Il est lent et analytique, responsable de l'élaboration de stratégies et de calculs mentaux. Le planificateur est conscient de l'avenir et considère attentivement quel genre de résultat tu veux. Sur cette base, il choisit des actions pour atteindre des résultats spécifiques, même s'ils sont inconfortables, comme prendre une douche après s'être levé. Les routines peuvent éventuellement se transformer en habitudes, qui semblent beaucoup plus faciles parce qu'il s'agit essentiellement d'une séquence d'actions exécutées sans même y penser. Tu les as fait si souvent auparavant que ton cerveau les considère comme gratifiants et comme une excellente réponse à une situation. Ainsi, une habitude peut donner l'impression que vous êtes en pilote automatique. Tu n'as pas à te convaincre de faire quelque chose qui est une habitude - tu le fais simplement. L'important avec les habitudes, c'est qu'elles sont activées par des éléments déclencheurs, des indices, qui peuvent être des choses simples ou des situations entières, qui donnent à votre cerveau le signal pour commencer le comportement ou l'action. Tu as déjà beaucoup de déclencheurs dans ta vie : comme lorsque tu vois ton téléphone, tu déverrouilles presque à chaque fois l'écran. Ou tu attaches ta ceinture de sécurité lorsque tu es assis dans une voiture. Ou quand tu achètes ton café avant le travail, tu prends également un cookie, même si tu n'as pas vraiment faim. Les habitudes sont exécutées par un tout-petit impulsif. Il répond à tes désirs immédiats, en fonction sur ce qui t'entoure. Et sans tenir compte des objectifs à plus long terme. Pour le tout-petit, l'avenir n'existe pas, et il déteste le travail acharné. Ainsi, lorsqu'il détecte un déclencheur, il te dirige vers une route facile à l'intérieur de votre cerveau qui mène à un résultat familier et gratifiant. Si tu prends du café, le tout-petit veut aussi le cookie, simplement parce que c'est ce que tu fais tous les matins. ​Ce sentiment gratifiant est aussi à l'origine de la plupart de tes mauvaises habitudes : le chocolat est savoureux, naviguer sur reddit est parfois légèrement divertissant. C'est pourquoi tu répètes ces actions, même si elles sont mauvaises pour toi. Les sentiments gratifiants associés à une action exigent d'être répétés et ainsi une mauvaise habitude est née. Alors que le tout-petit ressemble à un mécanisme de sabotage intégré, il est aussi important que le planificateur avisé et en fait ils travaillent ensemble la plupart du temps ! Tu as besoin de ton planificateur avisé pour avoir de grandes idées, pour le stationnement en créneau, et pour faire tes impôts. Mais laisser ton sage planificateur tout faire coûterait trop d'énergie. Laisser les habitudes, gérées par le tout-petit, s'occuper des tâches répétitives et banales, permet à ton cerveau de facilement gérer ta vie quotidienne, tout en faisant face à des défis mentaux plus complexes en même temps. Donc, si nous voulons changer et introduire un nouveau comportement dans nos vies, nous pouvons en fait utiliser ces mécanismes d'économie d'énergie pour le rendre plus facile. Nous nous concentrerons sur les petites choses, pas sur les grandes. Améliorer un peu sa vie, c'est tellement mieux que de viser haut et de ne rien changer. Surtout parce que de petits changements peuvent faire beaucoup au fil des mois et des années. Comment créer une habitude Si tu souhaites faciliter le changement, la meilleure façon n'est peut-être pas de se forcer avec volonté, mais de convaincre ton cerveau que ce n'est pas si difficile. En créant de nouvelles routines puis en les transformant en habitudes. Tu cherches à ce que ton sage planificateur construise ce premier sentier, puis à ce que ton tout-petit t'aide à lancer l'action sans effort. Disons que tu veux faire du sport pour être en forme, un objectif très commun. La première chose à faire est de décomposer cet objectif assez vague en actions claires et distinctes, car l'idée est de faire de l'action elle-même un seuil aussi facile à atteindre que possible : si petit qu'il est gérable et si spécifique que tu n'as pas à trop y penser. Par exemple, une action tangible et contrôlable peut être "faire dix squats" tous les matins. Tu peux donc commencer par essayer de créer une routine mais en y incluant des déclencheurs clairs que le tout-petit peut récupérer plus tard. N'oublie pas qu'un déclencheur n'est rien de plus qu'un signal que tu associes toujours à l'action. Ils peuvent être des pointeurs visuels comme voir un objet particulier, par exemple votre tenue de sport. Ou une certaine heure de la journée, ou un endroit donné, comme un parc à proximité - ou mieux encore, les trois éléments combinés. L'important est que tu commences toujours à faire ton action dans un contexte spécifique. Ce déclencheur est le bouton de démarrage qui déclenchera éventuellement l'action automatiquement. Donc, pour établir une habitude d'entraînement à domicile avec dix squats pour commencer, tu peux t'assurer de toujours les faire avec ta tenue de sport, au même endroit et au même moment, disons dans ton salon à 20h. Une fois que tu as ton déclencheur et ton action, il te suffit de les répéter régulièrement, idéalement tous les jours. Si tu continues, ils passeront d'une routine à une habitude, d'un sentier à une autoroute. Bien sûr, les squats te demanderont toujours de l'énergie, mais la décision de les faire ressemblera beaucoup moins à une corvée, et plus comme une partie ordinaire de ta journée. Bien que ce soit simple, ce n'est pas facile. Beaucoup de choses que tu souhaites transformer en habitudes n'offrent pas autant de gratification instantanée que de gaspiller son temps sur reddit. Pour rendre ta nouvelle action plus facile à répéter et plus susceptible d'être reprise par le tout-petit, essayez de la rendre agréable. Pas forcément en se récompensant après l'avoir fait, mais en rendant l'action ou le comportement lui-même plus agréable. Comme écouter ton podcast préféré exclusivement en t'entraînant, ou en se débarrassant de tes impôts pendant que tu attendes que la civilisation charge le prochain tour. Tu dois ainsi déterminer ce qui fonctionne pour toi. En principe, voilà tout. D'une simplicité frustrante, comme la plupart des choses que tu peux faire pour améliorer ta vie. Le temps qu'il faut pour que ton tout-petit prenne le relais et établisse une habitude varie considérablement. Cela dépend du comportement auquel tu essayes de t'habituer, à quel genre de personne tu es, ton niveau de stress et bien d'autres choses. Il faut entre 15 et 250 jours pour qu'une nouvelle habitude soit lancée automatiquement par son déclencheur. Tu ne sauras pas combien de temps cela te prendra. Démarrer est la partie la plus facile, surtout les unes ou deux premières semaines. Continuer à s'exercer tous les jours est la partie la plus difficile. Mais cela devient plus facile à mesure que tu continues. Il n'y a pas de solution miracle pour le changement. Mais la science des habitudes est un rappel que c'est possible, peu importe ton âge. Même si tu finis par faire un tout petit peu plus de bonnes choses, ou quelques nouvelles choses, cela reste toujours un succès. Être un peu plus sain ou bien informé est un million de fois mieux que d'être mécontent de une chose et rien changer. En fin de compte, le changement est une direction, pas une destination. Alors maintenant que nous espérons vous avoir donné un peu de perspicacité et de motivation, c'est le moment de vous vendre une chose! Mais sachez que vous n'avez pas besoin d'acheter quoi que ce soit pour travailler sur vous-même. Cela dit, nous luttons avec le changement autant que n'importe qui d'autre, nous avons donc créé notre propre journal des habitudes, autant pour nous que pour vous. Avant d'imprimer quoi que ce soit, nous l'avons testé sur nous-mêmes et avons reçu des commentaires de l'équipe Kurzgesagt. L'idée est que vous suiviez la progression de vos habitudes pour le comportement souhaité. Il y a une partie tutoriel qui vous guide étape par étape à travers la partie la plus difficile du processus. Vous obtiendrez des conseils utiles, réfléchirez à vos progrès et à la façon dont vous pourriez faciliter les choses pour vous-même. Une fois que vous avez terminé la partie tutoriel, la journalisation des habitudes commence, régulièrement entrelacée par des exemples, des pauses scientifiques et des réflexions qui, espérons-le, rendront le voyage intéressant. Comme notre Journal de Gratitude, il est relié, avec une couverture rigide en relief et imprimé sur papier de haute qualité. Agréable au toucher et avec beaucoup de belles illustrations, ce livre est vptre compagnon dans votre voyage de changement personnel, aussi petit ou grand soit-il. Obtenir des choses de notre boutique est la meilleure façon de soutenir Kurzgesagt et ce que nous essayons de faire ici sur la chaîne. Merci d'avoir regardé. (Sous-titres par Adam S.)
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Tout le monde se sent seul de temps en temps. Quand nous n'avons personne à côté de qui nous asseoir a la cantine, quand nous déménageons dans une autre ville, ou quand personne n'a de temps pour nous le week-end. Mais ces dernières décennies, ce sentiment occasionnel est devenu chronique pour des millions de personnes. Au Royaume-Uni, 60% des 18-34 ans disent se sentir souvent seuls Aux États-Unis, 46% de la population se sent seule régulièrement. Nous vivons dans l'ère la plus connectée de l'histoire de l'humanité. Pourtant, un grand nombre d'entre nous se sent isolé. Être seul et se sentir seul ne sont pas la même chose. Vous pouvez être rempli de bonheur par vous-même et détester chaque seconde entouré d'amis. La solitude est une expérience purement subjective et individuelle Si vous vous sentez seul, vous êtes seul. Selon une idée reçue, ce sentiment n'arrive qu'aux personnes qui ne savent pas parler aux gens, ni comment se comporter en société. Mais des études à l'échelle de populations ont montré que nos aptitudes sociales ne changent quasiment pas le nombre de relations sociales chez les adultes. Tout le monde peut se sentir seul. L'argent, la célébrité, le pouvoir, la beauté, les aptitudes sociales, une personnalité extraordinaire, rien ne peut vous protéger de ce sentiment, parce que cela fait partie de votre biologie. Qu'est ce que la solitude ? La solitude est une fonction physiologique comme la faim. La faim nous fait prêter attention à nos besoins physiques, La solitude nous fait prêter attention à nos besoins sociaux. Notre corps fait attention à nos besoins sociaux, car il y a des millions d'années, c'était un bon indicateur de notre capacité à survivre. La sélection naturelle récompensait nos ancêtres, quand ils collaboraient ou se liaient les uns aux autres. Notre cerveau s'est développé et est devenu de plus en plus précis pour reconnaître ce que les autres pensaient ou ressentaient, et pour former et maintenir des liens sociaux. Être social est devenu une partie de notre biologie. Nous sommes nés dans des groupes de 50 à 150 personnes avec lesquels nous restons habituellement jusqu'à la fin de notre vie. Ingérer assez de calories, rester en sécurité et au chaud ou prendre soin de ses descendants étaient quasiment impossible seul. Rester ensemble signifiait survivre, rester seul signifiait mourir. Il était donc crucial que nous avancions ensemble. Pour nos ancêtres, la plus grande menace à la survie n'était pas d'être dévoré par un lion, mais de ne pas s'acclimater à l'ambiance de son groupe et d'être exclu. Pour éviter ça, notre corps a mis au point la "douleur sociale". La douleur de ce type est une adaptation de l'évolution à l'isolement : une sorte de signal d'alarme primaire pour être sûr que nous arrêtons de nous isoler par notre comportement. Nos ancêtres qui ont expérimenté l'isolement le plus douloureusement étaient plus aptes à changer leur comportement quand ils étaient isolés et donc à rester dans la tribu, alors que les autres étaient rejetés et étaient plus susceptibles de mourir. C'est pourquoi l'isolement fait mal, et surtout, pourquoi la solitude est si douloureuse. Ces mécanismes, qui nous ont permis de maintenir des liens sociaux, ont bien marché pendant la majeure partie de notre histoire, jusqu'à ce que les humains commencent à bâtir un nouveau monde pour eux. Le revers du monde moderne La solitude épidémique que nous voyons aujourd'hui a commencé à la fin de la Renaissance. La culture occidentale a commencé à se concentrer sur les individus. Les intellectuels se sont détachés du collectivisme hérité du Moyen-Âge, pendant que la nouvelle théologie protestante a mis l’accent sur la responsabilité individuelle. Cette tendance s'est accélérée pendant la Révolution Industrielle. Les gens ont quitté leurs villages et leurs champs pour les usines. Des communautés qui avaient existé pendant des centaines d'années ont commencé à se dissoudre, pendant que les villes se développaient. Au fur et à mesure que notre monde devenait de plus en plus moderne, cette tendance s'est rapidement accélérée. Aujourd'hui, nous parcourons de grandes distances pour un nouveau travail, l'amour ou l'éducation et laissons notre réseau social de côté. Nous rencontrons moins de gens en personne, et nous les retrouvons moins souvent qu'auparavant. Aux États-Unis, le nombre d'amis proches est passé de 3 en 1985 à 2 en 2011. La plupart des gens basculent dans la solitude chronique par accident : nous devenons adultes et nous sommes occupés par notre travail l'université, l'amour, les enfants, et Netflix. Nous manquons de temps. Avec tout ça, la dernière chose que l'on a envie de faire, c'est de passer du temps avec ses amis. Jusqu'à ce qu'on se réveille un jour et qu'on se rende compte qu'on se sent isolés, qu'on est en manque de relations intimes. Mais c'est dur de trouver de l'intimité en tant qu'adultes. C'est ainsi que la solitude peut devenir chronique. Alors que les humains sont devenus familiers avec les iPhones et les navettes spatiales, nos corps et nos pensées sont sensiblement les mêmes qu'il y a 50 000 ans. Nous sommes toujours biologiquement conçus pour être avec les autres. Comment la solitude tue Des études à grande échelle ont montré que la tension provenant de la solitude chronique fait partie des choses les plus mauvaises pour la santé que nous pouvons connaître en tant qu'humains. Cela nous fait vieillir plus vite, augmente le taux de mortalité du cancer, accélère la progression de la maladie d'Alzheimer, et rend notre système immunitaire plus fragile. La solitude est deux fois plus mortelle que l'obésité et aussi mortelle que fumer un paquet de cigarettes par jour. Ce qui est le plus dangereux, c'est qu'une fois que la solitude devient chronique, elle peut commencer à s'auto-entretenir. La douleur physique et sociale utilisent des mécanismes communs dans notre cerveau. Les deux sont interprétés comme une menace. Ainsi, la douleur sociale provoque une réaction défensive immédiate quand elle nous est infligée. Quand la solitude devient chronique, notre cerveau passe en mode défense. Il commence à voir du danger et de l'agressivité partout. Mais ce n'est pas tout. Des études ont montré que quand on se sent seul, notre cerveau est plus réceptif aux signaux sociaux, alors que dans le même temps, il a plus de mal à les interpréter correctement. On prête plus attention aux autres, mais on les comprend moins. La partie de notre cerveau qui reconnait les visages se désaccorde et considère davantage les visages neutres comme agressifs, ce qui le rend méfiant. La solitude nous fait supposer les pires intentions à notre égard. À cause de cette perception hostile du monde, nous pouvons devenir plus centrés sur notre propre protection, ce qui peut nous faire apparaître plus froid, hostile et asocial que nous le sommes vraiment. Que pouvons-nous y faire ? Si la solitude est devenue très présente dans votre vie, la première chose que vous pouvez faire est de reconnaître le cercle vicieux dans lequel vous êtes coincés. Cela ressemble souvent à cela : un sentiment initial d'isolement amène de la tension et de la tristesse, ce qui te fais te concentrer sélectivement sur les interactions négatives avec les autres. Cela rend vos pensées à propos de vous et des autres plus négatives, ce qui va ensuite changer votre comportement. Vous commencez à éviter les interactions sociales, ce qui amène encore plus ce sentiment d'isolement Il devient à chaque fois plus dur de s'échapper de ce cycle. La solitude te fait asseoir loin des autres en classe, ne pas répondre à ses amis quand ils appellent, refuser les invitations jusqu'à ce qu'elles cessent. Chacun d'entre nous a une histoire différente, et si votre histoire devient que les gens vous excluent, les autres personnes le perçoivent, et alors le monde extérieur commence à ressembler à la vision que vous en aviez. C'est souvent un processus lent qui prend des années, et qui peut finir en dépression, et en une santé mentale qui empêche les connexions, même si vous les réclamez. La première chose que vous pouvez faire pour vous en échapper, est d'accepter que la solitude est un sentiment tout à fait normal et non pas une sentiment dont on doit avoir honte. Littéralement tout le monde se sent seul à un moment de sa vie, c'est une expérience humaine universelle. Vous ne pouvez pas éliminer ou ignorer un sentiment jusqu'à ce qu'il disparaisse, mais vous pouvez accepter de le ressentir et de vous débarrasser de sa cause. Vous pouvez examiner par vous-même ce sur quoi vous concentre votre attention, et vérifier si vous vous concentrez sélectivement sur les choses négatives. Cette interaction avec une collègue était-elle vraiment négative, ou plutôt neutre ou même positive ? Quelle était vraiment le contenu d'une interaction ? Qu'a dit l'autre personne ? Et ont-ils dit des choses mauvaises, ou avez-vous ajouté des significations supplémentaires à leurs propos ? Peut-être quelqu'un n'a-t-il pas mal réagi, mais était-il juste pressé ? Ensuite, il y a vos pensées sur le monde. Supposez-vous le pire dans les intentions d'autrui ? Commencez-vous une situation sociale en savant déjà comment elle va se finir ? Supposez-vous que les autres ne veulent pas vous voir ? Essayez-vous de vous empêcher de souffrir en ne vous ouvrant pas aux autres ? Et, si c'est le cas, pouvez-vous accorder aux autres le bénéfice du doute ? Pouvez-vous juste supposer qu'ils ne sont pas contre vous ? Pouvez-vous risquer d'être ouvert et vulnérable une nouvelle fois ? Et finalement, votre comportement. Évitez-vous des opportunités d'être entouré ? Cherchez-vous des excuses pour refuser des invitations ? Ou rejettez-vous les autres préventivement pour vous protéger ? Vous comportez-vous comme si vous étiez attaqué ? Cherchez-vous vraiment des nouvelles connexions, ou vous satisferiez-vous de ta situation actuelle ? Bien sûr, chaque personne et chaque situation est différente, et une simple introspection ne peux pas être suffisante. Si vous vous sentez incapable de résoudre votre situation par vous-même, essayez de chercher l'aide d'un professionnel. Ce n'est pas un signe de faiblesse, mais de courage. Peu importe si nous regardons la solitude comme un problème individuel qui doit être résolu pour augmenter son bonheur, ou comme une crise médicale publique, c'est quelque chose qui mérite davantage d'attention. Les humains ont construit un monde absolument incroyable, et pourtant, aucune des choses reluisantes que nous avons créées n'est capable de satisfaire ou de se substituer à notre besoin biologique fondamental de connexions. La plupart des animaux ont ce dont ils ont besoin avec leur environnement physique. Nous obtenons ce dont nous avons besoin à partir des autres, et nous avons besoin de construire notre humanité artificielle à partir de cela.
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facebook twitter snap chatte instagram les critiques se multiplient contre les géants du numérique accusé de vouloir nous rendre accros à leurs applis ton attention c'est de l'argent chaque jour ce sont 720 mille heures de vidéos de plus sur youtube plus de 3,5 milliards de sna et 500 millions de stories sur instagram comment choisir que regarder les réseaux sociaux et les entreprises manipule nos cerveaux pour capter notre attention au milieu de ce fatras et nous rendre accro c'est ce qu'on appelle l'économie de l'attention le but nous faire rester le plus longtemps devant les écrans pour voir le plus de pub possible par exemple avec les notifications vous avez un like machin a vu ce film et les messages qui nous font revenir sans arrêt vers notre smartphone ou de zinfos débile et accrocheuse comme la gélules amaigrissantes miracle et l'affichent son bonheur avec sa nouvelle fiancée qui couvre les pires crash d'avion 15 minutes pour avoir des fesses de rêve à force de zapper d'une proposition à l'autre il devient difficile de se concentrer nous n'arrivons pas à garder notre attention sur un sujet unique plus de 9 secondes au fini donc très vite par penser à autre chose des anciens dirigeants de facebook de twitter ou de google dénonce cette intoxication numérique qui l'ont aidé à mettre en place un première vue c'est une intoxication l'un d'entre eux tristan harris explique ces entreprises nous manipule pour nous faire perdre le plus de temps possible dans leur interface question tout de même de jeter notre smartphone qui nous rend d'énormes services mais 80% des français de 15 16 ans l'utilisent en regardant un film et 76 % des adolescents le consulte doute les 10 minutes et toi as-tu déjà compté test donc pourvoir [Musique] [Musique]
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quel est selon vous le nombre de faux compte que facebook a supprimé de sa plateforme en 2019 inutile de me donner un chiffre précis en terme d'ordre grandeur à combien estimez vous le nombre de faux comptes ainsi enlevé de la plate forme sachant que facebook cherche à avoir un compte par utilisateur humain d'après vous parle t'on de milliers de faux compte retirer de dizaines de milliers de faux comptes 2 millions ou de quelque chose d'autre encore depuis maintenant une bonne décennie les réseaux sociaux font désormais partie de notre quotidien à chaque fois qu'on sort nos téléphones ou couvre nos ordinateurs bon nombre d'entre nous recevons des notifications ou regardons les fils d'actualités de facebook twitter ou youtube de manière parfois instinctive et sans se poser trop de questions pourtant derrière chaque nouveau poste facebook chaque nouveau tweet et chaque nouvelle vidéo que vous voyez il ya en fait une histoire extrêmement complexe qui vient de l'interaction entre de nombreuses entités plus ou moins bienveillante et d'un tri algorithmiques effectuées par des systèmes d'intelligence artificielle les plus sophistiqués qui n'ait jamais existé à chaque fois que vous voyez un message sur ces plateformes il ya eu de nombreuses forces en jeu pour que vous voyez ce message et pas un autre et aujourd'hui j'aimerais insister sur la nature des forces en jeu pour essayer de vous convaincre et qu'elle n'agisse est généralement pas du tout dans votre intérêt ni dans celui de l'humanité et par conséquent à cause de tout cela il me semble devenu urgent de considérer que les réseaux sociaux sont devenus dangereux voire très dangereux dangereux pour les utilisateurs mais aussi et surtout pour la santé publique et la sécurité nationale via le cyber harcèlement la mésinformation médical ou encore la radicalisation idéologique les réseaux sociaux cause déjà d'horribles souffrances de nombre d'essais et des préoccupations majeures pour le futur de l'humanité pour bien mesurer la dangereux des réseaux sociaux il est utile de se rendre compte des enjeux que ces réseaux sociaux représentent désormais pour toutes sortes d'acteurs plus ou moins bienveillants et qui de mieux pour en parler qu'un général quatre étoiles de l'armée américaine interviewé par smart heures everyday numérique depuis maintenant au moins une demi décennie les réseaux sociaux sont devenus un terrain de bataille pour les forces militaires des rapports du congrès américain ont ainsi identifié des campagnes de désinformation organisée par une agence russe appelée linked notes whissell agency ou liera pendant les campagnes présidentielles américaines de 2016 de façon perturbante cette agence a produit et partager des contenus à la fois contre le parti républicain est en faveur du parti républicain aux états unis clairement leur objectif n'était pas de s'allier à l'un des deux grands partis américains l'objectif de lits rassembler davantage d'aggraver la polarisation aux états unis en produisant en partageant et en payant pour la diffusion en temps que publicité de contenu extrêmement clivant qui tantôt caricature le mouvement black ice man et qui tantôt caricature le camp opposé ce faisant l'agencé russe a certainement affaiblir les états unis aussi bien sur le plan politique que sur le plan économique et alors on pourra se dire qu'il s'agit là d'un vestige de la guerre froide entre deux ennemis historiques cependant cette cyberguerre qui vise à modifier les perceptions du grande publique d'un pays c'est très largement généralisée depuis 2016 le dernier rapport du computationnelle propaganda research project d'oxford paru en 2021 liste désormais 81 pays dont des activités de désinformation organisée sur les réseaux sociaux ont été révélés et si vous lisez ce rapport vous verrez que la france et la suisse ne font pas partie de cette liste mais bien sûr ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de campagne de désinformation s'ils n'apparaissent pas dans cette liste c'est probablement davantage parce que les services de désinformation de ces pays ont réussi à ne pas se faire détecter plus généralement il faut bien tenir compte du fait que ces campagnes de désinformation organisée ou d incentive énorme à rester secrète comment par le ce livre du professeur samuel roullé chercheurs sur les propagandes du web l'ampleur de la désinformation est probablement bien plus importante encore que ce que le rapport du computationnelle propagande a witch project révèle de façon inquiétante la désinformation organisée grandit et se professionnalise le rapport liste ainsi 48 pays qui ont fait appel à des entreprises privées pour effectuer ce travail de désinformation ces entreprises vont typiquement alors créé de nombreux faux comptes gérés soit par des bots soit par des fermes de troll humains payer pour amplifier la désinformation mais les gouvernements semblent loin d'être les seuls à s'engager dans ces campagnes de désinformation les entreprises privées ont elles aussi des incentive énorme à favoriser telle ou telle croyance dans l'opinion publique comme cela l'a été révélée dans le cas de l'industrie du tabac d'ailleurs début 2021 le new york times a révélé une campagne de désinformation de l'entreprise huawei qui visait à décrédibiliser un projet de loi belge sur la régulation des antennes 5g huawei avait ainsi créé 14 faux comptes prétendant être des experts en télécommunication qui partageaient des critiques du projet de loi sachant qu'un contrat de milliards de dollars étaient en jeu pour l'entreprise à bien y réfléchir il n'est probablement pas étonnant que huawei a investi dans cette campagne cependant huawei est loin d'être la seule entreprise avec des incentive énorme à influencer l'opinion publique google a récemment cherché à terre la controverse suite au démantèlement de son équipe des tic et est même allé jusqu'à modifier ces algorithmes pour faire disparaître l'onglet news lorsqu'un utilisateur américain recharge timide que brou sachant le contrôle que cette entreprise a déjà sur le web et les incohérences entre ses déclarations publiques et les témoignages de ces chercheurs je parierais centre au flipper google a massivement investi aux aussi dans des campagnes de désinformation notamment pour décrédibiliser l' expertise de timides groupe et de margaret mitchell la désinformation organisée peut alors prendre d'autres formes que la simple génération et le simple partage de contenu pour décrédibiliser des voix discordantes certaines campagnes semble s'appuyer sur du cyber harcèlement pour décourager ou espérer rendre hystériques les opposants à la campagne de désinformation en envoyant des messages en privé ou en public certaines campagnes de désinformation semble toutefois se contenter de systématiquement liker et retweeter tous les messages qui vont dans leur sens ce qui a le gros avantage de diffuser la désinformation sans se mettre soi même en avant et qui permet ainsi d'éviter de s'exposer ou d'être révélée en fait pour bien mesurer l'ampleur des campagnes de désinformation organisée il est utile de se tourner vers les résultats des efforts de facebook pour supprimer les faux comptes alors d'après vous sachant tout cela quel est le nombre de faux comptes retiré par facebook en 2019 quel est votre pari parisien et bien d'après les chiffres de statistiques qui sont tout à fait cohérent avec les chiffres publiés dans d'autres médias facebook a retiré six milliards de faux comptes de sa plateforme en 2010 9 6 milliards de faux comptes c'est énorme c'est presque le nombre d'humains sur terre en particulier c'est beaucoup plus que le nombre d'utilisateurs humain de facebook sur facebook la majorité compte sont des faux comptes et ça c'est facebook qui a une politique d'un compte par hu man qui a désarmé d'ingénieurs pour identifier les faux comptes et les retirer et qui a des incentive important venant des annonceurs pour que les publicités publiées sur facebook conduisent à des achats sur d'autres plateformes comme twitter réside ou par leur la proportion de faux comptes et certainement beaucoup plus importantes sur ces plateformes surtout sur des sujets polarisant et surtout venant de comptes anonymes il faut sans doute s'attendre à ce que la désinformation organisée soit en fait la norme les réseaux sociaux sont sans doute envahit par des campagnes de désinformation et ça ça les rend extrêmement dangereux en fait il semble utile de considérer réseaux sociaux sont une sorte de territoire que beaucoup d'entités veulent conquérir pour bien comprendre la bataille qui a lieu il est nécessaire de comprendre les caractéristiques du terrain sur lequel cette bataille a lieu et s'il y a une caractéristique à comprendre de ce terrain c'est sans doute le fait qu'il ait gouverné par la quête de la tension comme vous voulez dire en introduction à chaque fois que vous ouvrez un réseau social sur votre téléphone ou sur votre ordinateur le contenu que vous y verrez est le résultat d'une histoire très complexe cette histoire implique bien sûr le créateur de ce contenu qui est donc possiblement le résultat d'une campagne de désinformation mais il est aussi et surtout le résultat de l'algorithme qui a choisi de vous montrer ce contenu plutôt que n'importe lequel des milliards de contenu disponible sur le réseau social d'une certaine manière l'algorithme est alors larbitre de la bataille de la tension c'est lui qui décide quel morceau de terrain sera gagné par quels créateurs de contenu et alors on pourrait imaginer des algorithmes qui répartissent le terrain de manière juste où il cherche à offrir du terrain aux contenus de qualité mais en pratique ce n'est pas le cas les algorithmes aujourd'hui déployés pour répartir le terrain de la tension sont conçus quasiment exclusivement pour que les consommateurs des réseaux sociaux restent sur les réseaux sociaux sans tenir compte de la fiabilité informationnel ou de la sécurité des consommateurs si les campagnes de désinformation des agences russes ou des entreprises chinoises permettent de garder les consommateurs sur leurs plateformes les algorithmes vont promouvoir massivement ses campagnes de désinformation les algorithmes veulent que l'attention des utilisateurs soit porté sur leurs plateformes il se contrefoutent de quel parti de la plate forme sera celle qui aura cette attention et ça ça a des conséquences dramatiques par exemple les investigations suite au scandale facebook cambridge indique à nous révéler que de façon perturbante pour la modique somme de seulement 46 mille dollars les campagnes de désinformation de l' agence russe ira où est une efficacité redoutable affectant ainsi des millions d'américains pourquoi et bien parce que contrairement aux publicités des candidats à la présidentielle les publicités de l' agence russes sont extrêmement aguicheuse et addictives si bien que utilisateurs exposés à ces publicités rester généralement plus longuement sur facebook après avoir consommé ces publicités ou dit autrement les réseaux sociaux ont créé un marché de l'information ou la désinformation coûte beaucoup beaucoup beaucoup moins cher à produire et à diffuser que l'information de qualité et ça malheureusement ça a des conséquences qui vont bien au-delà du cas de la désinformation comme l'expliquent très bien veritas yonne les créateurs de contenu aujourd'hui sont tous énormément influencé par le succès des contenus qu'ils produisent consciemment ou non lorsqu'un type de contenu un énorme succès les créateurs de contenus vont alors en prendre note et vont produire davantage de contenu de ce type or sur youtube en particulier l'influencent de l'algorithme succès d'une vidéo est monumentale de vue sur trois sur youtube résulte de recommandations de l'algorithme si cet algorithme veut qu'une vidéo passable phase 1 millions de vues il lui suffit de la recommander massivement des centaines de millions de fois par exemple mais donc comme les créateurs s'adapte au succès de leur contenu et comme ce succès est en très grande partie déterminée par l'algorithme selon veritas y sommes le contenu et l'algorithme l'ensemble des contenus qui sont vues sur youtube est ce que l'algorithme de recommandations promeut non seulement via son influence directe mais aussi via son influence indirecte sur les créateurs un corollaire de tout cela c'est que les campagnes de désinformation qui lie est réduite les contenus qui vont dans leur sens ou aussi un succès indirect similaires non seulement ce faisant ils vont donner plus de visibilité à certains contenus plutôt qu'à d'autres mais de façon plus importante encore ces campagnes de désinformation vont aussi encourager les utilisateurs des réseaux sociaux à produire davantage de contenus qui vont dans leur sens c'est sans doute ainsi que twitter est devenu extrêmement polarisée et virulent non seulement ces contenus sont plus mis en avant mais en plus leur mise en avant encourage tous les utilisateurs de twitter consciemment ou non à être davantage polarisée et virulent car ces contenus connaissent plus de succès et flatte ainsi les goûts des utilisateurs de twitter et tout cela en tout cas à titre personnel je le sais très bien puisque je fais partie malheureusement de ses utilisateurs c'est ainsi que les réseaux sociaux sont devenus une jungle incontrôlées et incontrôlables et alors si ce n'était qu'une jungle sans effet sur le monde extérieur ça serait peut-être millions cependant de nos jours cette jungle est devenue extrêmement dangereuse non seulement car elle est désormais dominé par des campagnes de désinformation mais aussi parce qu'on y voit triompher le cyber harcèlement mais informations médicales ou la radicalisation idéologique qui eux cause d'horribles souffrances des décès tragique et des préoccupations majeures pour le futur de l'humanité les réseaux sociaux sont dangereux très dangereux sachant tout cela il me semble urgent de protéger l'humanité de ces réseaux sociaux devenus extrêmement dangereux bien sûr à titre personnel vous pouvez vous en éloigner mais comme j'en parle ici je vous conseillerais davantage d'avoir une consommation saine et raisonnée des réseaux sociaux puisque des études suggèrent qu'une telle consommation disons autour d'une heure par jour surtout aussi à les orienter vers la création de liens ouvert de l'information fiable ça semble une utilisation bénéfiques des réseaux sociaux nous avons bien sûr c'est à vous de voir cependant la dangerosité des réseaux sociaux n'est pas un problème uniquement individuelle surtout quand il s'agit de santé publique ou de sécurité nationale la consommation de vos concitoyens peut avoir des conséquences majeures sur votre propre santé ou votre propre sécurité notamment quand il s'agit de maladies contagieuses comme le co vite 19 ou de tensions géopolitiques dès lors il semble urgent de davantage réfléchir à comment rendre les réseaux sociaux bénéfique et pour cela il faut bien se rendre compte que tout réseau social qui deviendra influent attire aura inéluctablement des acteurs malveillants qui souhaiteront promouvoir leur idéologie ou leurs produits le grand défi ce n'est pas de concevoir des réseaux sociaux qui seront bénéfiques si tout le monde se comporte bien le grand défi c'est de concevoir des réseaux sociaux qui persisteront à être bénéfique quand ils seront attaqués de toutes parts par les groupuscules les gouvernements et les entreprises les plus motivés et les plus puissants au monde en particulier pour y parvenir la recommandation ou la modération semble critique d'ailleurs l'exemple récent de par leur une alternative à twitter avec une modération minimes qui a été envahie depuis par des mouvements d'extrême droite américains qui sont derrière les émeutes du capitole cet exemple semble montrer à quel point la modération de contenu est nécessaire c'est en tout cas ce qu'ont conclu google apple et amazon qui ont retirés par leurs de leurs services car par leur n'avait pas suffisamment de modération cependant cette problématique n'est pas restreinte au réseau social par leur une au hajj est ainsi poursuivi apple pour ne pas avoir retiré télégramme une application de messagerie ou semble-t-il la radicalisation est beaucoup plus importante encore de même une grande partie de la campagne de désinformation du désormais président bonnaroo au brésil a eu lieu sur what's app où il n'y a aucune modération ni recommandation de contenus des réseaux sociaux sans modération ni algorithmes de recommandations semble donc très vulnérables aux campagnes de désinformation ou deux dick alisation en tout cas à ce jour il semble difficile d'y voir des solutions robustement bénéfique en fait protéger les réseaux sociaux de telles campagnes de désinformation c'est un immense chantier extrêmement délicat ceci étant dit l'exemple de taiwan nous montre peut-être la voie pour permettre des discussions plus constructives le gouvernement taïwanais a organisé des débats publics sur une plate forme appelée police sur réseau social a la particularité de donner une importance majeure à son algorithme de recommandations et de faire en sorte que cet algorithme promeuvent davantage les positions consensuelles de façon remarquable ceci permet d'avancer beaucoup plus rapidement dans l'élaboration de lois efficaces pour résoudre des problèmes pourtant controversé notez que cette approche ne cache absolument pas les désaccords si beaucoup de gens ne sont pas d'accord avec les positions qui paraissent les plus consensuelles aujourd'hui sur la plateforme ils peuvent tout à fait le faire savoir ce qui va baisser le classement de la position consensuelle et la remplacer par une position davantage consensuel qui plus est et surtout la plateforme fournit de nombreuses analyses statistiques pour permettre de se rendre compte à quel point telle ou telle position et consensuelle et à bien y réfléchir il s'agit peut être là d'une bonne solution pour protéger les réseaux sociaux des campagnes de désinformation plutôt que de constamment cherché à rabaisser la désinformation ce qui semble extrêmement difficile sachant à quel point la désinformation est prépondérante sachant la difficulté de la déconstruire et sachant qu'elle s'adaptera à nos des constructions il pourrait être plus efficace de constamment mettre en avant l'information consensuelle ou au moins quand il s'agit de science l'information davantage fiable et on parlera davantage beaucoup plus en détail dans les prochaines vidéos de cette option et des projets de recherche qui vont dans ce sens pour l'heure malheureusement les réseaux sociaux demeurent dangereux très dangereux probablement beaucoup plus dangereux encore que l'aviation les traitements médicaux et l'énergie nucléaire pour lesquelles d'énormes investissements dans des autorités de certification ou été mise en place il me semble dès lors urgent d'en faire de même pour les réseaux sociaux m 10 km
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le changement climatique c'est comme la Macarena on entend tellement le même refrain qu'on croit connaître tout par cœur mais si maintenant je vous donne une feuille et que je vous demande d'écrire toutes les paroles de la chanson toutes à part et Macarena en fin de phrase je pense que tout le monde panique rapidement allez on fait le test rendez-vous à vos copies quoi mais c'est quoi ça mais c'est pas les paroles non mais on reste sérieux non s'il vous plaît l'encouragez pas non stop bon l'équivalent de cette expérience qu'on parle du changement climatique c'est les sondages c'est parfait pour tester les connaissances partout dans le monde attachez vos ceintures parce que ça va secouer on fait un résumé des plus gros sondages mondiaux sur le climat pour avoir une action de grande amplitude au niveau mondial faudrait que quatre piliers fondamentaux soient valides pour quasiment tout le monde déjà savoir que le changement climatique existe et qu'il est causé par les activités humaines oui on repart de là 2 connaitre l'amplitude des conséquences 3 une fois qu'on sait tout ça avoir la volonté de passer à l'action et 4 enfin savoir quelles actions sont utiles et lesquelles ne sont pas donc connaître les ordres de grandeur le problème c'est comme dans sweet Game c'est qu'on perd du monde à chaque étape pilier numéro 1 les connaissances je pense que aujourd'hui plus personne ne met route se réchauffement climatique bon malheureusement c'est beaucoup plus compliqué que ça voilà les résultats d'un sondage mondial de 2019 pour le World economique forum on pose la question suivante le changement climatique est causé majoritairement par quoi 67% disent que c'est l'homme ok bonne réponse pour deux tiers des personnes donc mes 27 % pensent que c'est majoritairement des phénomènes naturels qui sont à l'oeuvre et 6 % pensent carrément que le changement climatique n'existe pas ça fait donc un tiers de climato-sceptiques dans le monde et en France les résultats ne sont pas bien meilleurs le réchauffement climatique c'est pas juste parce qu'on tire trop la chasse d'eau c'est aussi parce que il y a des interactions de notre tout petit univers dans une configuration impensable avec les autres univers parce que là-bas il y a un truc qui a bougé 10 milliards d'années il y a eu d'années-lumière il y a eu ça ça produit cet effet d'onde gravitationnel on rappelle pourtant la phrase clé du groupe 1 du GIEC il est sans équivoque que l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère les océans et les terres donc ce premier sondage remet les choses mis en place sur les connaissances au niveau mondial aujourd'hui je regarde vraiment les connaissances des citoyens donc l'impact de la somme des individus pour l'impact des gouvernements ou des grosses entreprises j'ai déjà fait plusieurs vidéos dessus et le truc le plus triste c'est qu'à la tête des institutions les plus puissantes justement et bien il y a des citoyens comme le président de la Banque mondiale qui bégaie face à une question pourtant très simple et je précise que tous les sondages que je montre à l'écran sont fiables ils sont dispo en description ils respectent bien sûr les principes de base d'un sondage donc des questions posées de façon neutre un panel représentatif de la population du pays un grand nombre de personnes interrogées pour limiter les marchés erreurs etc on passe au deuxième pilier connaître l'amplitude des conséquences on a la stat du plus gros sondage mené sur le climat de l'Université d'Oxford en collaboration avec les Nations Unies résultat seulement 64% des gens dans le monde considèrent qu'il y a une urgence climatique donc on est à un peu moins des deux tiers une petite bonne nouvelle pour le futur quand même les moins de 18 ans sont plus au fait de l'urgence climatique que les plus de 60 ans mais chose hyper importantes à remarquer l'écart et seulement de 11 points 69% compte 58 c'est pas si important que ça on n'est pas à 100% déjà d'inquiets et 0% des vieux donc plutôt que de présenter la génération climat d'un côté et les boomers de l'autre il faut être un peu plus subtil quand on parle de ce thème un thème qui est même une angoisse pour les jeunes l'avenir de la planète il y a un autre truc qui est fondamental à prendre en compte le Piou Wister Center a aussi fait un sondage dans plusieurs pays un peu partout dans le monde en deux questions première question politiquement vous votez plutôt à gauche au centre ou à droite puis deuxième question est-ce que vous pensez que le changement climatique et une menace majeure pour votre pays le résultat en images en France parmi ceux qui votent à gauche 86% pense que le changement climatique constitue une menace majeure pour ceux qui votent au centre c'est 85% d'entre eux qui pensent ça et pour ceux qui votent à droite 75%. on a encore un écart de 11 points c'est exactement le même écart qu'on avait entre les jeunes et les vieux coïncidence oui complètement c'est complètement une coïncidence qu'on est le même écart au pourcentage près donc il est bien un écart de perception du temps j'ai à venir entre la gauche et la droite en France et on peut s'en rendre compte dans les débats à la télé à la radio mais si on regarde ailleurs les différences de point de vue politique sur le sujet sont encore plus énormes 34 points au Canada 44 points en Australie je vous ai réservé le plus impressionnant pour la fin les États-Unis 63 points de différence avec 85 % des gens qui votent à gauche qui considèrent le changement climatique comme une menace majeure compte seulement 22% des Américains qui votent à droite le grand écart pourtant faire le constat sur les conséquences du changement climatique c'est un sujet absolument scientifique parle du système terre de processus physiques qu'il y ait des débats politiques à partir de ce constat sur le type d'action à mener ça c'est tout à fait normal on peut pas tout être d'accord mais que le constat lui-même sur l'urgence soit autant liée aux convictions politiques ça c'est assez terrible c'est aussi sûrement lié à la façon dont on traite le sujet dans les médias mais ça on en parlera dans une autre vidéo bref pour le deuxième pilier le chiffre à retenir c'est qu'il y a 64% des gens dans le monde qui considèrent qu'il y a urgence climatique avec des petites disparités en fonction de l'âge et de disparités qui peuvent être énormes en fonction des convictions politiques on passe au troisième pilier la volonté de passer à l'action parce que considérer qui est urgence c'est bien mais passe à l'action c'est mieux pour avoir un bon aperçu on reprend le plus gros sondage au niveau mondial parce qu'il y a une suite on sélectionne maintenant uniquement les gens convaincus par l'urgence donc les 64%, et à ce groupe on demande ok selon vous hier urgence mais quel niveau d'action faut-il au niveau mondial pour faire face à cette urgence résultat de ce groupe seulement 59% répondent qu'il faut faire tout ce qui est nécessaire et rapidement 20% pense qu'il faut agir lentement pendant que nous apprenons plus sur ce qu'il faut faire pour 10% on en fait déjà assez au niveau mondial et 11% répondent qu'il ne faut rien faire oui oui vous avez bien entendu pour certaines personnes ça se passe comme ça bonjour pensez-vous qu'il y a urgence climatique oui et que faut-il faire face à ça rien là je dois avouer je comprends pas trop et pourtant d'après les mots de Valérie Masson Delmotte qu'au président du groupe 1 du GIEC moi je résume ça en fait en disant en terme de risque climatique chaque demi degré compte est même en fait chaque fraction chaque dixième de degré compte parce que même si on va vers la catastrophe chaque fraction degrés en moins ça évite des catastrophes supplémentaires et un gros sondage de l'OCDE confirme que plus on va dans les détails moins il y a de volontaires pour passer à l'action on demande à des habitants de plein de pays quel nouveau mode de vie il serait prêt à adopter plus c'est bleu foncé plus on est proche de 100% des citoyens d'accord et plus c'est rouge plus on est proche de 0 % faites pause si vous les regardez pour les autres pays je vous propose d'analyser les réponses en France limiter les voyages en avion 64% des Français sont prêts à le faire limiter la consommation de viande seulement 38%. limité l'utilisation de la voiture 32% limiter le chauffage 39% tout ça confirme bien qu'on perd du monde à chaque étape il faut savoir qu'en France on répond à peu près comme la moyenne des pays riches personnellement j'aime beaucoup ce dernier sondage parce que les questions portent vraiment sur les actions qui comptent le plus qui permettent le plus de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre donc au moins les heures de grandeur sont connus par ceux qui posent les questions mais justement et c'est le quatrième pilier d'ailleurs est-ce que nous citoyens on connaît les ordres de grandeur des émissions alors si on demande citoyens dans la plupart des pays on pense que oui ça c'est un sondage mondial par Ipsos en 2021 69% des gens dans le monde répondent que oui ils savent quelles actions ils doivent faire au niveau individuel pour baisser les émissions seulement 8% répondent que non ils savent pas et le reste se prononce pas en France on est même à 72% de Wii donc on est un peu plus confiant sur nos connaissances que la moyenne mondiale et là Ipsos enchaîne ok question suivante à votre avis qu'est-ce qui fait le plus réduire les émissions manger locales ou manger végétarien et là la plupart des gens dans le monde se trompent il y a donc un écart énorme entre ce qu'on sait et ce qu'on pense savoir 57% répondent que manger local et l'action la plus efficace contre seulement 20% qui répondent manger végétarien le reste se prononce pas alors que si on regarde les chiffres en fait de venir végétarien c'est beaucoup plus efficace pour le climat que de manger local comme on l'a vu en détail dans ma dernière vidéo en France on se trompe encore plus que la moyenne 70% répondent manger local et là c'était pour comparer les émissions d'un même en l'occurrence le secteur alimentaire mais quand on demande de comparer des émissions de deux secteurs différents alors là on est encore plus perdu voilà un sondage en Allemagne de 2019 pour ceux qui suivent la chaîne depuis longtemps je vous en avais parlé dans ma vidéo sur les ordres de grandeur justement on pose la question suivante à votre avis quelle mesure parmi cette liste ferait le plus baisser les émissions du pays la réponse qui arrive en premier utilisée moins de sacs plastiques cette mesure arrive notamment avant l'isolation et la rénovation thermique des bâtiments alors que quand on regarde les chiffres c'est une mesure 257 fois moins efficace pour réduire les émissions on est vraiment tous dans le brouillard on perd donc des gens à chaque étape et donc les quatre piliers pour une action vraiment efficace ne sont pas du tout respectés on commence avec 100% des gens sur terre point de départ mais dès la première étape on a vu qu'il y a seulement deux tiers des gens qui ne sont pas climato-sceptiques 67% exactement pour les personnes convaincues par l'urgence on est à 64% donc c'est un peu moins mais franchement on perd pas trop de monde sur cet état mais là étape 3 on regarde les gens qui sont déterminés qui pensent qu'il faut agir fortement et urgemment là on a vu que c'était 59% des gens de l'étape 2 donc 59 % x 64 %, ça fait 38% de tous les citoyens il ne reste vraiment plus beaucoup de monde et enfin étape 4 agir c'est bien mais si c'est juste arrêter les sacs plastiques ça a aucun impact quasiment sur le climat donc il faut absolument connaître les ordres de grandeur bon là on peut pas assigner un pourcentage de perte unique parce qu'il y a plein d'ordre de grandeur à connaître on a vu les dégâts avec les sondages on perd encore beaucoup de monde je vous ai dit c'est comme la Macarena on connaît tous la chanson mais dès qu'il faut chanter le refrain il y en a qui se cache pour la Corée ça va il y a des gens qui sont décalés et pour les coupler alors là tout le monde chante n'importe quoi en fait la seule différence dans notre incompétence entre le climat et la Macarena c'est pour la Macarena c'est pas partagez cette vidéo si ça vous a plu et si vous voulez une conférence pour mail est en description Cette vidéo a été réalisée avec le soutien dennerliss opérateur global de la transition énergétique vous trouverez leur lien en description avec tous les sondages à très bientôt
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Tout le monde est familier avec cette sensation que les choses ne sont pas comme elles devraient être. Que vous n'avez pas suffisamment réussi, que vos relations ne sont pas assez satisfaisantes, que vous n'avez pas les choses dont vous désirez. Une insatisfaction chronique qui vous fait envier le monde extérieur, tout en étant déçu de vous-même. La pop culture, les publicités et les réseaux sociaux ne font qu'empirer les choses. Ils ne cessent de vous rappeler que viser autre chose que le "job de vos rêves" est un échec, que vous devez vivre de grandes choses en permanence, qu'il faut être conventionnellement attrayant, avoir beaucoup d'amis, et trouver l'âme sœur, et que les autres ont déjà tout cela et sont réellement heureux. Et bien sûr, une vaste gamme de produits de développement personnel laisse entendre que tout est de votre faute, pour ne pas avoir travaillé assez dur sur vous-même. Ces deux dernières décennies, les chercheurs ont commencé à étudier comment nous pouvons contrer ces émotions. Le domaine de la psychologie positive a émergé, l'étude de ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue. Dans le même temps, la thérapie cognitivo-comportementale a été développée pour changer les sentiments négatifs. Les scientifiques ont commencé à se demander : "Pourquoi certaines personnes sont plus heureuses et plus satisfaites que d'autres ?" "Et peut-on appliquer ce qu'ils font bien au reste d'entre nous ?" Dans cette vidéo, nous voulons parler de l'un des meilleurs prédicteurs du degré de bonheur des gens, de leur facilité à se faire des amis, et de leur capacité à traverser les moments difficiles. Un antidote à l'insatisfaction, pour ainsi dire. La Gratitude. Même si la "gratitude" peut ressembler à une énième mode de développement personnel, mis en avant par des personnes utilisant des hashtags, ce que nous en savons actuellement est basé sur un corpus de travaux et d'études scientifiques. Nous les avons incluses dans la description. Le mot "gratitude" peut signifier des choses très différentes pour des personnes différentes dans des contextes différents. C'est tout autant un trait de caractère, un sentiment, une vertu et un comportement. Vous pouvez vous sentir reconnaissants envers quelqu'un qui a fait quelque chose pour vous, envers un événement imprévisible comme la météo, ou même envers la nature ou le destin. Et tout cela est programmé dans notre corps. 1: Comment la Gratitude nous Connecte les Uns les Autres Le prédécesseur de la gratitude est probablement la réciprocité. Ça a évolué comme un signal biologique qui a motivé les animaux à échanger des choses pour leurs bénéfices mutuels et qui peut être retrouvé dans le royaume animal parmi certains poissons, oiseaux ou mammifères, mais particulièrement chez les primates. Quand votre cerveau reconnaît que quelqu'un fait quelque chose de gentil pour vous, il réagit par la gratitude pour vous motiver à rendre ce geste. Cette gratitude vous fait prendre soin des autres, et les autres prennent soin de vous. Ce fut important car, en même temps que le cerveau humain devint meilleur pour lire les émotions, les individus égoïstes ont été démasqués et esquivés. C'est devenu un avantage évolutif de bien s'entendre avec les autres et de construire des relations durables. Par exemple, si vous aviez faim et que quelqu'un d'autre vous montrait où trouver des baies délicieuses, vous ressentiez de la gratitude envers lui, et naît l'envie de lui rendre dans le futur, une manière d'être sociable. Quand vous leur rendiez, ils ressentaient de la gratitude envers vous. Cela amena nos ancêtres à se rapprocher et à se forger des liens et des amitiés. Donc les premières formes de gratitude étaient des mécanismes biologiques qui ont poussé nos comportements à la coopération, ce qui permit aux humains de dominer la Terre. Mais, avec le temps, la gratitude est devenue bien plus qu'une simple impulsion à être équitable. 2: Les Conséquences de la Gratitude Les scientifiques ont trouvé que la gratitude stimule les zones du cerveau impliquées dans les sentiments de récompense, dans la formation de liens sociaux, et dans l’interprétation des intentions des autres. Elle rend également plus facile la mémorisation et le rappel des souvenirs positifs. Et ce n'est pas tout, la gratitude combat directement les émotions et caractères négatifs comme la convoitise ou la comparaison sociale, le narcissisme, le cynisme et le matérialisme. En conséquence, les personnes reconnaissantes, peu importe pourquoi, tendent à être plus heureuses et plus satisfaites. Elles ont de meilleures relations et plus de facilités à se faire des amis, Elles dorment mieux, ont moins tendance à souffrir de dépression, d'addictions ou de burn-outs et gèrent mieux les événements traumatiques. D'une certaine façon, la gratitude diminue les chances de tomber dans un des pièges psychologiques que la vie moderne vous a réservé. Par exemple, la gratitude contre significativement la tendance à oublier et minimise les événements positifs. Si vous travaillez longtemps et dur pour quelque chose, l'obtenir réellement peut sembler bête et vide de sens. Vous pouvez vous sentir émotionnellement revenu là où vous avez commencé et essayer d'atteindre le prochain grand objectif, à la recherche de cette satisfaction au lieu d'être satisfait de vous-même. Ou alors, imaginez être seul et vouloir avoir plus d'amis. Vous connaissez probablement quelqu'un ou même plusieurs personnes qui veulent traîner avec vous, mais vous pouvez avoir la sensation que ce n'est pas assez, que vous êtes un loser et vous sentir mal à propos de vous-même. Donc vous pourriez décliner les invitations à sortir et devenir encore plus seul. Si vous vous sentez reconnaissant envers vos relations à la place, vous pourriez accepter les invitations ou même en prendre l'initiative. Plus vous prenez le risque de vous ouvrir, plus vous avez de chances de consolider vos relations et de rencontrer de nouvelles personnes. Dans le meilleur des cas, la gratitude peut déclencher un cercle vertueux : des sentiments positifs mènent à des comportement plus sociables, ce qui conduit à plus de bonnes expériences sociales, ce qui crée plus de sentiments positifs. C'est un phénomène commun après la traversée de graves difficultés, comme la chimiothérapie par exemple. La vie peut paraître formidable une fois qu'une crise est passée. Les plus petites choses peuvent être sources de joie intense, que ce soit la possibilité de goûter, juste s’asseoir au soleil ou discuter avec un ami. Objectivement, votre vie est la même ou même légèrement pire qu'avant mais votre cerveau compare vos expériences actuelles avec l'époque où la vie était mauvaise et réagit avec de la gratitude. Donc, en un mot, la gratitude recentre votre attention sur les bonnes choses que vous avez, et les conséquences de ce changement sont de meilleurs sentiments, et plus d'expériences positives. Même s'il est formidable de savoir ces choses, y a-t-il une façon d'en bénéficier plus ? 3: Comment rendre votre Cerveau plus Reconnaissant La capacité à ressentir plus ou moins de gratitude n'est pas répartie équitablement. Vous avez ce qui est connu comme la "trait de gratitude" qui détermine à quel point vous êtes capable d'en ressentir. Elle dépend de votre patrimoine génétique, votre personnalité et votre culture. Cette découverte a fait que les scientifiques se sont demandé s'ils pouvaient créer des exercices qui changent votre "trait de gratitude" et conduisent à plus de bonheur. Commençons par d'importantes précisions. On ne sait pas encore exactement à quel point la gratitude peut être entraînée et combien de temps durent les effets. Il n'y a pas de pilule magique pour le bonheur. La vie est compliquée. Certains jours, vous avez l'impression d'avoir le contrôle sur vous-même, et, à d'autres moments, il vous semble que ce n'est pas le cas. Et ce n'est pas grave. Aussi parfois, poursuivre le bonheur peut vous rendre encore plus triste si vous vous mettez trop de pression. La gratitude ne doit pas non plus être vue comme une solution à la dépression ou comme un substitut à une aide professionnelle. Elle ne peut être qu'une partie du puzzle, ce n'est pas la solution du puzzle lui-même. L'exercice de gratitude le plus simple, avec la recherche la plus solide derrière est la tenue d'un journal de gratitude. Cela consiste à s'asseoir quelques minutes une à trois fois par semaine et à écrire cinq à dix choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant. Cela peut paraître bizarre au début, alors commencez simplement. Pouvez-vous être reconnaissant pour de petites choses ? Par exemple à quel point le café est génial, ou que quelqu'un a été sympa avec vous. Pouvez-vous apprécier quelque chose que quelqu’un d'autre a fait pour vous ? Pouvez-vous réfléchir aux choses ou personnes qui vous manqueraient si elles n'étaient plus là et être reconnaissant qu'elles soient présentes dans votre vie ? Nous sommes tous différents, donc vous saurez ce qui marchera pour vous. Et c'est tout ! Ça semble presque insultant. Les choses ne devraient pas être si simples. Mais dans de nombreuses études, les participants ont déclaré plus de bonheur et une plus haute satisfaction dans la vie en général après avoir effectué cet exercice pendant quelques semaines. Et ce n'est pas tout, des études ont trouvé des modifications dans l'activité cérébrale quelques mois après qu'ils aient fini. Pratiquer la gratitude peut être un véritable moyen de vous reprogrammer. Cette recherche montre que vos émotions ne sont pas fixes. En fin de compte, la façon dont vous percevez la vie est une représentation de ce que vous croyez d'elle. Si vous attaquez vos croyances fondamentales sur vous-même et votre vie, vous pouvez changer vos pensées et sentiments, ce qui change automatiquement votre comportement. C'est plutôt hallucinant qu'une chose aussi simple que la réflexion personnelle puisse contourner le fonctionnement de notre cerveau pour combattre l'insatisfaction. Et si ce n'est pas une raison pour être plus optimiste, qu'est-ce qui en est une ? Être un humain est dur, mais il n'y a pas besoin que ce soit si dur. Et si vous cherchez attentivement, vous pourriez vous rendre compte que votre vie est bien meilleure que ce que vous pensiez. Si vous êtes curieux-se et voulez essayer la gratitude, nous avons fait quelque chose. Veuillez noter que vous n'avez pas besoin d'acheter quoi que ce soit de qui que ce soit pour vous entraîner à la gratitude, tout ce dont vous ayez besoin est du papier, un crayon et 5 minutes. Cela étant dit, nous avons fait un journal de gratitude Kurzgesagt en se fondant sur des études que nous avons lues, des conversations avec des experts et nos propres expériences personnelles sur la gratitude au cours de la dernière année. Il est structuré d'une façon qui peut rendre plus simple la tenue d'un journal de gratitude. Il y a de courtes explications et réflexions pour tout mettre ensemble et le rendre plus intéressant. Nous l'avons aussi rendu aussi mignon que nous le pouvions. Cette vidéo continue la série non-officielle de vidéos plus personnelles et introspectives, du nihilisme optimiste à la solitude et maintenant la gratitude. Nous ne voulons pas être une chaîne d'aide au développement personnel donc nous allons garder le rythme de ce type de vidéo à environ une par an. Nous espérons qu'elles sont utiles à certains d'entre vous. Merci d'avoir regardé. *lien dans la description*
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en
do we need nuclear energy to stop climate change more and more voices from science environmental activists and the Press have been saying so in recent years but this comes as a shock to those who are fighting against nuclear energy and the problems that come with it so who's right well it's complicated to slow rapid climate change the world needs to reduce greenhouse gas emissions to Net Zero in 2018 3 of global emissions were released through energy production namely by burning fossil fuels energy is a broad term that describes all sorts of stuff from moving things and people around to putting things big and small together or heating our homes currently 84% of the world's primary energy comes from fossil fuels 33% from oil 27% from coal and 24% from gas around 10% of the global oil supply is just used to burn in boilers to make our homes cozy and warm only about 16% of global energy is from low emission sources almost 7% from hydroelectric 5% from solar wind bioenergy wave tidal and geothermal combined and about 4% from nuclear so we pretty much rely on coal oil and gas to keep our civilization going which means it's actually very hard to transition away from them to have a chance of escaping fossil fuels without throwing Humanity back into the Stone Age one of the most impactful things we can do is to Electrify as many sectors as possible electricity is the stuff that appears like magic when you plug something into a socket so you can watch YouTube Every industry that can switch from burning fossil fuels to electricity needs to do so from electric cars to electric heaters why do we need to bet so hard on electricity because we can prod produce electricity with low emission Technologies like solar wind or Nuclear So electricity is a real lever for a radical transition but there are a few problems making this transition really hard first of all in most places in the world electricity is still generated mostly by burning fossil fuels and not only that in the last 20 years the world's electricity usage increased 73% in absolute terms while we are installing Renewables at record speeds at the same time the amount of fossil fuel we're burning for electricity still keeps Rising year by year Renewables have so far not been able to catch up with the demand for new electricity and so despite our progress emissions from electricity are still Rising worldwide the other alternative to fossil fuels is nuclear and even though it's not renewable its greenhouse gas emissions are tiny compared to burning stuff but in the last 20 years nuclear has basically stagnated countries like China India and South Korea built new reactors while Germany and Japan have been actively taking their nuclear plants offline which seems a bit weird if we look at the countries with the most low carbon electricity in the world that get most of their juice mainly from two sources nuclear or hydrop power take France and Sweden in France only around 10% comes from fossil fuel fuels while 67% comes from nuclear and 23% from Renewables primarily Hydro in Sweden almost 30% comes from nuclear power and about 45% from Hydro so we know that nuclear energy can work at scale on the technical side because of the lack of investment and innovation in the last few decades the majority of the world's nuclear reactors are pretty old technology that's very costly to replace in most Western countries build in nuclear reactors has become very expensive for a variety of reasons like a loss of knoow in constructing them policy changes and increased regulatory constraints so it can take a decade or longer just to finish a power plant in contrast countries like South Korea China India and Russia are able to build new nuclear reactors comparatively quickly and at a competitive cost still generally in the west the current generation of nuclear power plants are more expensive to build and maintain than most most fossil fuel Alternatives there are also the concerns about nuclear waste and the fear of accidents but we cover those in other videos in more detail we have designs for nuclear reactors that solve many of their problems namely small reactors that take less time and money to get started there are also next Generation technologies that can already turn radioactive waste into new fuel but so far these have not been deployed at a scale where they can have a significant impact on the nuclear SE considering these uncertainties some argue that nuclear power is a dangerous relic of the past and that we should just let it go and focus on Renewables but while Renewables undoubtedly are the future of electricity they still have their own huge challenges to overcome before they can take over the vast majority of the electricity gr the main problem is reliability and consistency it's not always windy and the sun doesn't always shine especially in the morning and evenings when humans need the most electricity the variations between Seasons don't make this issue easier to make Renewables reliable and not risk blackouts we need massive storage capacities where we can save energy collected when the sun or wind are at their Peak and release it later when we actually need it until this is possible other sources of electricity need to provide a controllable load that creates the reliability of Supply that our civilization needs to run properly eventually we will be able to do this with Renewables but we need a lot of batteries or storage power plants right now we simply don't have the tech and the capacities to make this transition fast enough to replace fossil fuels but even if we could there's another aspect we have to take into account we're not just trying to kick fossil fuels out of electricity we're trying to replace energy with electricity if we're going to to Electrify sectors that currently use fossil fuels like cars or heating we will need significantly more electricity than we're currently using everywhere around the world and if the electricity needs of the world population continue to grow as they have over the last 20 years we'll need even more it all comes down to one thing no energy source is perfect all have their own unique problems both Renewables and nuclear energy require time investment and technological Innovation on their own neither is ready to remove fossil fuels from our electricity grit although activists on both sides claim that they are in the end the question is how we want to deal with all these challenges should we give up nuclear immediately and at least temporarily accept higher emissions will we try to extend the life of current nuclear reactors and shut them down afterwards while solving the shortcomings of Renewables or will we invest in new nuclear technology to get new nuclear reactor types that are cheaper and safer or will we maybe do both opinion part starts here considering the risks the climate change poses for the biosphere and Humanity any technology that has a chance of contributing to a solution should be pursued that's just good risk management and strategy if preventing rapid climate change as quickly as possible is our goal it might be a good idea to see nuclear and Renewables not as opponents but as partners we know there's no time to waste so we should keep all of our low emission players on the field as things are both nuclear and Renewables need Innovation and investment but if we don't know yet which technology will be ready how quickly why not just invest in both and see what happens and on the topic of current capacities if we take nuclear energy offline right now then that missing capacity will be replaced at least partially by fossil fuels even if new nuclear power plants in the west are expensive in the long run it may be cheaper to build them as long as they prevent more fossil fuel capacity being added and paying for the consequences of Rapid climate change so do we need nuclear energy well it really depends how hard we choose to make things for ourselves and in a world that's already having a really hard time quitting fossil fuels why why should we make things harder than necessary
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fr
attention sujet sensible qu'est-ce qu'on met dans nos assiettes je suis sûr que certains d'entre vous vous avez déjà eu des débats avec des amis de la famille mais le problème c'est qu'on manque souvent d'infos scientifiques quand on parle de l'impact sur l'environnement de tout ce qu'on mange et je parle de CO2 bien sûr mais aussi l'impact sur toutes les autres limites planétaires et bien aujourd'hui on fait un résumé des meilleurs papiers de recherche des meilleurs méta-analyse scientifiques tout ça avec des beaux graphiques [Musique] alors j'ai fait la liste de tout ce que j'ai entendu sur le sujet et on peut vite se perdre il faut manger moins de viande moins de produits laitiers local zéro déchet bio de saison les tomates et les avocats attention le café aussi et le gaspillage alimentaire idem et aussi il faut ok stop il y a des trucs très vrais il y en a d'autres beaucoup moins donc pour faire le tri posez-moi toutes les questions que vous voulez quoi première question c'est quoi l'impact de ce qu'on mange sur le climat bon commence par la base mais c'est vrai que c'est souvent cette question qui arrive en premier déjà au niveau mondial la production de nourriture ça représente 26% des émissions de gaz à effet de serre donc elle est environ un quart et en France sur les 10 tonnes au total pour l'empreinte carbone moyenne par habitant l'alimentation représente 2,35 tonnes c'est notre deuxième secteur émetteur derrière nos déplacements mais devant notre logement et nos achats et je rappelle que pour limiter le réchauffement global au maximum à plus de degrés il faut être à 2 tonnes par habitant d'ici 2050 donc pour l'instant sur la moyenne française rien qu'avec ce qu'on mange on dépasse et dans tout ce qu'on mange le plus gros rectangle c'est de loin la viande qui compte pour 0,9 tonnes à elle seule ok mais on peut aller encore plus loin avec la publication dans Science d'une méta-analyse donc c'est à dire une analyse de plusieurs analyses déjà sorties et j'utilise mon site préféré always and data qui met tout ça en graphique tout est dispo en description bien sûr on a ici l'empreinte carbone de différents aliments donc pour être clair pour produire 1 kg de nourriture on regarde la quantité de gaz à effet de serre émis donc principalement CO2 méthane protoxyde d'azote et on convertit le tout en équivalent CO2 et avec ça on peut faire la comparaison résultat le bœuf est de très très loin la nourriture qui contribue le plus au changement climatique suivi de l'agneau et du mouton donc la viande rouge et ensuite le café les crevettes le fromage la viande de porc et la volaille tout en bas on a tout le reste avec un impact négligeable les pommes de terre les bananes le blé les tomates bref tout le reste et c'est pour ça que les régimes végétariens voire végétalien donc ça veut dire sans produits d'origine animale ont un impact beaucoup plus faible sur le climat ça nous fait déjà une première conclusion ok mais pourquoi de telles différences elles viennent d'où ces émissions ah et bien la réponse elle est là c'est le même graphique de la même méta-analyse mais cette fois on rajoute des couleurs pour montrer le détail des émissions sur tout le cycle de vie de la nourriture de la production jusqu'à la consommation on voit que les émissions viennent principalement de phases déjà changement d'utilisation des sols surtout si il a fallu déforester pour avoir la terre agricole et ensuite la production et là on parle des engrais mais aussi de la fermentation donc la production de méthane dans l'estomac du bétail bref le rot des vaches avec ces deux étapes on a déjà 80% de l'empreinte de la plupart des aliments et ensuite on a tout le reste donc la nourriture qu'on donne aux animaux ça ça représente pas grand chose parce qu'on leur donne des repas sans viande la transformation de la nourriture le transport la vente au détail l'emballage est quand même une partie non négligeable pour le gaspillage alimentaire soit par le consommateur final soit en amont et ça on en reparle à la fin de cette vidéo donc le transport il représente en fait vraiment peu des missions pour la plupart des produits alimentaires c'est moins de 10% et pour le boeuf comme les émissions elles sont déjà énormes ça représente moins de 0,5%. je croyais pourtant que le transport ça polluait énormément alors le transport individuel oui parce qu'il est pas du tout optimal avec en moyenne une virgule 4 personnes par voiture pour ce qui est des acheminements de nourriture faut voir que la plupart des kilomètres parcourus sont en bateau 60% environ avec des portes conteneurs chargées de façon hyper optimale pour les derniers kilomètres de livraison là c'est quasiment tout le temps le transport routier moins optimal et on pense souvent que la nourriture voyage beaucoup en avion mais c'est seulement 0,16% de tous les kilomètres du secteur alimentaire donc le transport de nourriture ça a aimé oui bien sûr mais si vous voulez baisser votre impact sur le climat manger local ça compte pour assez peu alors ça d'autres bienfaits les normes sanitaires elles sont différentes en fonction des pays et on peut préférer acheter au marché local plutôt que l'hypermarché mais bon là je parle des émissions et sur ça ça change assez peu et tant que j'y suis l'emballage on a aussi vu que c'est négligeable par rapport à tout le reste c'est juste qu'on envoie un peu partout dans tous les rayons et donc on a tendance à surestimer cet impact par rapport au reste conclusion pour le climat ce qui compte c'est vraiment la nature de ce que vous mangez légumes viande blanche viande rouge c'est ça qui compte et non pas les emballages ou le transport ok encore un commentaire oui mais là on compare à chaque fois pour un kilo de nourriture mais il faut prendre en compte le fait qu'un kilo de bœuf c'est pas le même apport en énergie ou en protéines qu'un kilo de pomme de terre alors oui complètement on pourrait complètement décider de comparer les émissions non pas à poids de nourriture équivalent mais à énergie apporter équivalente ou à protéine équivante et justement cette fameuse méta-analyse elle a pris sa rencontre et elle a fait la comparaison sur les trois critères et je vous montre les résultats qui ont été mis en graphique par la chaîne Youtube curts getzel kurtsg donc voilà quand compare les émissions non plus pour un kilo mais pour 1000 kcal pour 100 g de protéines à portée les résultats changent un peu parce que le bœuf par exemple contient beaucoup de protéines donc il y a besoin d'en manger moins d'un kilo pour atteindre les 100 g de protéines mais il y a une telle différence dans les émissions par rapport au tofu ou aux pommes de terre par exemple que les écarts restent complètement énormes entre la viande rouge et le reste des aliments et la viande blanche c'est encore le moins mauvais des mauvais élèves en bref comparer pour un même niveau de kilo d'énergie ou de protéines ça change un tout petit peu les graphiques mais pas les conclusions mais là tu présentes des moyennes mondiales si je mange de la bonne viande produite avec soin est-ce que mes émissions peuvent être super basses alors c'est une question qu'on peut se poser oui et d'ailleurs qui revient assez souvent je défends la gastronomie française une bonne viande un bon vin un bon fromage mais aussi une bonne vieille une bonne bière alors que dit la science et bien on ressort la méta-analyse de 38700 fermes basées dans 119 pays différents et voilà les résultats on a la comparaison des émissions ici pour 100 g de protéines mais cette fois on a plus la moyenne non on a bien la répartition sur toutes les fermes donc pour le tofu les fèves les pois les émissions elle varient très peu en fonction des fermes et pour le bœuf les émissions varient énormément même si elle reste hyper élevée à chaque fois on voit qu'il y a même deux bosses une aux alentours de 20 kg d'équivalent CO2 mais aussi une avec une empreinte deux fois moins élevée ça c'est parce qu'il y a deux types de troupeaux déjà les troupeaux uniquement dédiés à la viande qui ont plus gros impact et les troupeaux laitiers qui produisent du lait en plus de la viande et donc l'impact est réparti sur l'ensemble des produits ça permet donc de diviser cet impact mais bon dans tous les cas le bœuf reste la nourriture la plus émettrice avec l'agneau la viande rouge encore et toujours donc non une bonne viande française ça peut réduire l'impact mais ça résout pas le problème parce que les émissions restent énormes mais les comportements ils sont en train de changer non on mange de moins en moins de viande dans le monde c'est ça alors là non c'est tout le contraire voilà l'évolution de la production mondiale de viande les 60 dernières années il y a 60 ans on était environ 70 millions de tonnes aujourd'hui 340 millions donc presque 5 fois plus je répète on a fait x 5 en 60 ans seulement pour les animaux marins c'est la même chose on était environ 40 millions de tonnes produits en 1960 200 millions aujourd'hui donc x 5 en 60 ans là aussi et cette accélération elle est due à deux choses la population a presque triplée et le niveau de vie moyen a plus que triplé et pourquoi cette dernière info est importante parce qu'on se rend compte que plus le niveau de vie moyen est élevé plus on mange des protéines animales et non végétales on voit que la consommation de protéines animales augmente fortement avec le niveau de revenus puis se stabilise uniquement quand on atteint l'équivalent de 30000 dollars par personne ce qui est le cas pour peu de pays et la France est où dans tout ça ici avec 8% de nos calories qui proviennent de protéines animales donc on fait partie d'une poignée de pays qui peut fortement baisser ses émissions liées à l'alimentation parce que pour l'instant on est parmi les pires bref on mange de plus en plus de viande dans le monde et le fait que dans certaines villes de certains pays on entend parler de plus en plus de flexitariens de végétariens de végétaliens en fait c'est un phénomène d'une toute petite ampleur par rapport à ce mouvement d'ensemble mondial mais pour l'instant on parle que de gaz à effet de serre j'ai vu ta dernière vidéo sur les 9 limites planétaires c'est quoi l'impact de notre alimentation sur les autres limites alors très bonne question ma vidéo d'ailleurs elle est là c'est vrai qu'il y a plein d'autres trucs à regarder le secteur alimentaire c'est 26% des émissions mondiales mais l'agriculture c'est aussi 50% des surfaces habitables 70% de l'utilisation d'eau douce 78% de l'eutrophisation et les animaux sauvages représentent 94% de toute la biomasse des mammifères sans compter les humains ça fait 15 fois plus que les mammifères sauvages déjà on regarde rapidement l'utilisation des sols avec un graphique en entonnoir de toute la surface terrestre les continents ne représentent que 29%. le reste c'est des océans de cette surface il y en a que 71% qui habitables le reste c'est principalement des glaciers des déserts l'agriculture occupe la moitié de cette surface habitable ensuite on a des forêts des arbustes et tous les territoires urbains ça représente en fait 15 % de la surface habitable et enfin de cette surface agricole c'est répartis de la façon suivante 77% pour la vie en et les produits laitiers uniquement et 23% pour tout le reste la viande et les produits laitiers occupent donc plus des trois quarts des surfaces agricoles alors qu'ils apportent seulement 18% de notre apport énergétique et 37% de notre apport en protéines pour le détail par type de nourriture l'agneau le mouton et le bœuf ça occupe entre 300 et 400 mètres carrés pour produire seulement 1 kg de viande donc on retrouve encore les mêmes tout en haut du classement [Musique] excellent ne touche pas à ma viande alors j'ai vraiment rien contre la viande je fais juste un résumé des résultats scientifiques pour que tout le monde les infos mais bon j'ai bien conscience que la première fois qu'on voit ces infos justement ça peut faire un choc non on passe maintenant au stress hydrique alors pour ça le facteur qu'on regarde c'est bien sûr la quantité d'eau utilisée mais il y a des pays comme la Suisse ou l'eau et en abondance et d'autres qui en manquent comme l'Inde le Pakistan ou des pays du Moyen-Orient donc pour prendre ce facteur en compte on regarde la quantité d'eau utilisée et on pondère par la rareté de l'eau dans la région le classement des aliments en fait il change un tout petit peu mais c'est plus précis voilà les résultats on a les noix et le fromage qui utilisent le plus d'eau suivant ensuite l'agneau et le bouton les crevettes le bœuf la viande de porc et le riz vous voulez le graphique pour le Trophée bon bah ok ce sont toujours les mêmes aliments qui sont problématiques boeuf et crevettes surtout mais aussi fromage agneau mouton porc et poulet et quand on parle de trophée c'est l'excès des nutriments donc l'azote et le phosphore qui sont pas complètement absorbés par les plantes et qui vont donc dans les sols ruisselle ensuite jusque dans les mers les océans et donc on parle surtout un problème d'engrais industriel tu as toujours pas parlé de la biodiversité alors oui c'est la dernière limite planétaire que je vais étudier ici parce que c'est la plus évidente et donc j'ai juste besoin de quelques chiffres pour présenter la situation on tue chaque année 70 milliards de poulet donc sachant qu'on est 8 milliards sur terre c'est à peu près 9 par personne et si maintenant on prend en compte tous les animaux donc terrestres et marins qu'on tue pour manger les estimations c'est de 1 à 3 billions donc j'ai bien dit billions ce nombre existe 1000 milliards d'animaux ouais ça peut choquer la première fois qu'on entend cette stats et si on rapporte au nombre de personnes ça fait entre 125 et 375 par personne et par an donc un animal tuer tous les trois jours à un animal tuer tous les jours par personne ok mais je réponds seulement si la question intéressante il gaspillage alimentaire est-ce que c'est si important de lutter contre alors oui complètement on vient de voir tout l'impact de la production de nourriture sur plein de limites planétaires alors si en plus on gaspille cette nourriture c'est vraiment con de toutes les émissions du secteur alimentaire le gaspillage ça compte pour un quart et si vous vous souvenez le secteur alimentaire c'est 26% des émissions donc un quart fois 26%, 6,5 % des émissions dans le monde c'est à cause du gaspillage alimentaire ça veut dire que si le gaspillage était un pays ce serait le troisième plus gros pays émetteur juste derrière la Chine et les États-Unis et en plus le problème c'est que le gaspillage augmente encore partout dans le monde et une dernière info importante avec ce graphique que je trouve super parlant sur toute la nourriture perdue dans une région du monde ça montre à quel stade la perte se fait donc il y a cinq étapes clés production stockage transformation des produits distribution et enfin les pertes pendant la consommation finale des foyers et on dans les régions les plus riches comme l'Amérique du Nord ou l'Europe les chaînes de production et d'approvisionnement sont plutôt optimisés avec peu de pertes mais en moyenne le consommateur final fait n'importe quoi une fois que la nourriture est chez lui alors que dans les régions les plus pauvres comme l'Asie du Sud-Est l'Afrique subsaharienne c'est tout le contraire très peu de gaspillage par les consommateurs qui font plus attention mais beaucoup de pertes en amont parce que les systèmes sont moins optimisés au total en Europe c'est 22% de la nourriture qui est perdu donc c'est comme si imaginez vous avez 10 sacs de courses mais vous en jeter deux directs à la poubelle et en Amérique du Nord et en acéanie c'est comme si ils ont jeté 4 bon bah là je crois qu'on a tout vu je suis d'accord je crois qu'on a la vision d'ensemble si vous venez d'avoir une conversation avec un ami sur ce sujet et bien envoyer lui cette vidéo comme ça tout le monde est informé je cache pas que ça m'aide aussi j'espère que vous avez aimé que c'était clair et si vous voulez une conférence sur les enjeux environnementaux voilà mon mail et je le mets aussi en description je voulais vous dire aussi que j'ai été invité récemment sur l'excellente donc voilà tous les nouveaux abonnés qui viennent de la chaîne de lait n'hésitez pas à noter cette vidéo sur tournesol cette vidéo a été réalisée avec le soutien dennerlis qui est opérateur global de la transition énergétique vous trouverez leurs liens dans la description avec toutes les sources et je vous dis à très bientôt
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Écris un poème qui pourrait servir d'introduction à une vidéo YouTube sur chatGPT. Mouais c'est pas ouf, c'est pas du Baudelaire. Ca fait plus d'un mois maintenant que ChatGPT est accessible au public et vous en avez peut-être entendu parler. Et oui je vais dire GéPéTé. Je pourrais dire GiPiTi éventuellement mais bon... Peut-être aussi que ChatGPT ça vous dire rien du tout parce que la couverture médiatique n'a pas été énorme dans la presse généraliste. Par contre sur Twitter par exemple on en parlait beaucoup. Ma timeline ne parlait que de ça pendant un moment. Et c'est normal parce que, au-delà du côté chatbot rigolo et assez impressionnant, c'est un aperçu d'une technologie qui a toutes les chances d'avoir un impact très important dans le futur, et donc je me suis dit ça valait le coup de faire une petite vidéo pour parler de tout ça. Alors je suis loin d'avoir une grande expertise sur le sujet, mais ça fait longtemps que ça m'intéresse et que je me renseigne. Et bien sûr je ferai relire ma vidéo par des personnes plus expertes pour éviter de dire des bêtises. Et je vais essayer de faire une vidéo relativement courte, ce qui veut dire que je vais forcément mettre de côté beaucoup de choses. Ce qui va surtout m'intéresser c'est de bien faire comprendre le type de mécanisme qui génère ces textes, parce qu'on va voir que c'est un mécanisme bien particulier et très peu intuitif, et ça me semble très important de toujours garder en tête cet aspect des choses en particulier quand on parle à ChatGPT dans la mesure où la mise en scène "chatbot" a justement tendance à cacher ce mécanisme. Vous allez voir pourquoi. Mais donc, qu'est-ce que ChatGPT ? A première vue, c'est un chatbot, un agent conversationnel, capable d'écrire à peu près tout n'importe quoi. Vous pouvez lui parler en français, en anglais ou dans bien d'autres langues. Vous pouvez lui faire écrire du code, des dialogues imaginaires, des recettes de cuisine, des blagues, des explications de blagues, des haikus, des parodies de chansons, des communiqués de presse, des emails professionnels, des emails de phishing, et des dissertations de philosophie, bien sûr, et c'est loin d'être exhaustif, il est absolument impossible de faire le tour de ce qu'on peut faire écrire à ChatGTP. C'est à peu près comme demander à un humain: "Alors, qu'est-ce que vous pouvez faire avec le langage?" On fait beaucoup de choses avec le langage, et ChatGTP est capable de faire assez bien la plus grande part de ces choses, certes. Mais comment diable fait-il tout ça ? Eh bien le mécanisme fondamental qui génère tous ces textes, c'est toujours le même et c'est pas celui auquel vous penseriez intuitivement si vous deviez imaginer le fonctionnement d'un ChatBot. - Souhaitez-vous parler avec un humain ? - Non, ça ira, merci beaucoup. La plupart des IA récentes qui génèrent du texte se reposent sur ce qu'on appelle des gros modèles de langage. Et ces modèles sont entraînés pour réaliser en fait une seule tâche très précise, très étroite : prédire le prochain mot d'un texte. Donc c'est un peu comme le truc dans votre téléphone où vous pouvez écrire le début d'une phrase et puis le correcteur va vous suggérer des mots pour la continuer, et si vous sélectionnez le mot vous pouvez écrire des phrases entières comme ça, c'est amusant, et ça reste généralement à peu près correct d'un point de vue grammatical parce que les mots qui vous sont proposés sont pas aléatoires, il y a un algorithme qui essaye de prédire à partir des mots précédents quels sont les prochains mots les plus probables dans votre phrase. Eh bah les gros modèles de langages ont le même objectif, mais juste ils fonctionnent pas de la même façon pour réaliser ce même objectif : ils le font beaucoup, beaucoup beaucoup mieux. Et s'ils le font beaucoup beaucoup mieux, c'est d'une part parce que ces modèles sont entraînés sur une quantité astronomique de données. Alors il y a souvent de l'opacité sur ce que sont exactement ces données d'entraînement. Mais pour se donner une idée, on pourrait dire que ces données d'entraînement c'est quelque chose comme une somme gigantesque de texte récupérés sur Internet. Donc typiquement tout wikipedia, mais aussi des millions d'autres pages diverses, plus ou moins filtrées on sait pas trop comment. Et d'autre part, pour que le modèle améliore ses prédictions pendant sa phase d'entraînement, c'est-à-dire pour faire en sorte que ses prédictions collent de plus en plus aux données, le modèle peut ajuster un nombre vertigineux de paramètres. Pour GPT-3.5 (le modèle de langage qui est derrière ChatGPT), on parle d'au moins 175 milliards de paramètres. Et c'est essentiellement sur ces deux aspects que les modèles ont progressé ces dernières années Ils sont devenus plus performants parce que plus gros, essentiellement. Et donc à la fin ce qu'on obtient, c'est un algorithme extraordinairement complexe et qui est extraordinairement efficace pour réaliser une tâche extraordinairement dérisoire au fond : prédire le prochain mot d'un texte. Ou plus exactement, à partir d'une séquence de mots, donner une distribution de probabilité de ce que pourrait être le prochain mot. Voilà, c'est tout. Et ça coûte un pognon de dingue à entraîner. Et donc à partir de ce seul mécanisme on peut générer des textes de la façon suivante : on part d'un début de texte entré par l'utilisateur. Puis le modèle fait une prédiction sur le prochain mot. Ensuite, le programme choisit l'un des mots parmi les plus probables, et puis on recommence à partir de ce nouveau texte, le modèle prédit un prochain mot, etc. etc., et c'est comme ça que le texte est généré. Donc vraiment c'est comme quand vous jouez à laisser votre téléphone compléter votre phrase à votre place, en prenant à chaque fois le mot suggéré, et donc ça génère un texte, c'est le même principe exactement. Et donc les textes générés de cette façon par le modèle de langage vont ressembler aux textes qu'il y avait dans les données d'entraînement. C'est le principe même du truc, c'est sa fonction, c'est à ça qu'a servi l'entraînement du modèle. Donc il a ajusté ses 175 milliards de paramètres de façon à faire cette tâche le mieux possible. Et il le fait, du coup, très bien. Alors je précise que ça, c'est juste le fonctionnement de base d'un gros modèle de langage, mais on peut ensuite affiner le modèle, le "fine-tuner" comme on dit en bon franglais, et c'est le cas de la version GPT 3.5 qui a été fine-tuné à partir de feedbacks humains. Toujours en bon franglais. On reviendra là-dessus un peu plus tard, en plus avec un invité sympathique. Mais la chose la plus importante à comprendre c'est que fondamentalement, un modèle de langage n'est pas outil fait pour répondre à des questions, c'est un outil fait pour générer une suite "crédible" à un texte donné ; et quand je dis "crédible", ça veut dire, qui ressemble aux textes qui ont été utilisé pour entraîner le modèle, ça va toujours refléter ses données d'entraînements. Et ces données, bah, c'est nous collectivement qui les avons produites au départ, donc c'est une sorte de miroir de l'humanité sur Internet, quoi, et c'est sûr qu'un miroir de l'humanité sur Internet ne va pas présenter que de très jolis reflets… Alors pour bien faire comprendre ce qu'implique ce côté prédicteur de texte des modèles GPT, je vais m'amuser à générer quelques textes dans cette appli d'OpenAI qui s'appelle "terrain de jeu" en quelque sorte : Playground. Donc c'est accessible au public : si vous tapez "GPT + playground" vous trouverez facilement, et ça permet d'utiliser assez directement différentes versions des modèles GPT. En fait on peut même choisir quelle version du modèle on veut utiliser. Alors je vais utiliser la dernière, Da Vinci, qui est celle qui est utilisée par ChatGPT aussi. Mais là donc c'est pas un chatbot, c'est vraiment le modèle lui-même donc le principe ça va être d'entrer un début de texte et on lui demande ensuite de compléter ce texte de générer une suite pour ce texte. Et donc je vais prendre un exemple un peu débile : je vais dire le meurtre de DDK a bien eu lieu. Voici les faits. La mort de DDK est toujours considérée comme un meurtre non résolu. Suspense... Alors j'ai écrit DDK parce que précisément ça veut rien dire, ça peut être n'importe quelles initiales, et donc ce qu'on voit c'est que GPT a imaginé un meurtre à propos d'un certain DDK, mais enfin c'est totalement imaginaire: il n'y a absolument pas de musiciens qui s'appelle DDK Et si on le relance, on regénère un truc: le 22 novembre 2020 des dégâts un rappeur français de 28 ans... à nouveau c'est dans la musique. Donc là il raconte un autre meurtre d'un musicien, un rappeur français de 28 ans, retrouvé mort à son domicile, etc. etc. Ce qu'on voit c'est qu'à chaque fois il va halluciner un meurtre, il va raconter une histoire de meurtre qui est totalement imaginaire qui ne correspond à rien du tout. Mais l'idée est la suivante, c'est que s'il y avait eu dans ses données d'entraînement un texte qui commençait par "le meurtre de DDK a bien eu lieu, voici les faits", le plus probable c'est que la suite immédiate de ce texte serait une description un récit de ce meurtre, par exemple tiré d'un article de journal ou quelque chose comme ça. C'est une suite parfaitement logique, donc quelque part c'est une prédiction de texte tout à fait crédible. Maintenant, si je change le prompt, et que j'écris plutôt le meurtre DDK est une rumeur, cela n'a jamais eu lieu. Voici les faits. Hop. Et je le relance. "DDK étaient un célèbre rappeur américain etc." et finalement lui, il a fait une crise cardiaque et aucun meurtre n'a été signalé à ce jour, donc il me raconte une toute autre histoire selon laquelle ce meurtre supposé en fait n'existe pas, etc. Et donc maintenant si je pose plutôt une question et que je demande : "Le meurtre de DDK a-t-il eu lieu ?" Là je pose une question, la suite va répondre à cette question mais de la même façon il faut pas imaginer qu'il cherche une réponse à cette question. Il essaye juste de prédire la suite d'un texte qui commencerait par cette question, et a priori un texte qui commence par cette question va probablement y apporter une réponse par la suite. Mais la génération d'une réponse c'est juste un effet secondaire du truc. Ce que le modèle essaye de faire, ce n'est pas de répondre, et encore moins de répondre de façon correcte, d'autant plus qu'il n'y a pas de réponse correcte ici. Et d'ailleurs si on relance, un coup le meurtre a lieu, un coup le meurtre n'a pas eu lieu, mais bon clairement GPT n'a pas de point de vue sur le fait que DDK a été tué ou non, ça n'a pas de sens de parler de ce que "croit" GPT à propos de ce meurtre, qui de toute façon concerne quelqu'un qui n'existe pas. Alors là si j'ai commencé par prendre un exemple débile comme DDK c'est pour rendre clair que le texte généré ne doit pas être considéré comme une réponse, mais comme une prédiction, une complétion crédible à partir d'un contexte, ni plus ni moins. Et donc là si j'écris plutôt : "Le meurtre de JFK a-t-il eu lieu ?" J'ai juste changé deux petites lettres. Que se passe-t-il ? Eh bien, il va me donner une suite qui contient une réponse affirmative et des détails probablement exacts sur le meurtre de JFK, mais c'est fondamentalement la même chose qu'il se passe. Il a juste prédit la suite la plus probable d'un texte qui commencerait par cette question, et il se trouve que, ce faisant, il a donné des informations exactes. Mais ça, c'est juste un heureux effet secondaire, sa fonction n'était pas de donner ces informations mais d'inventer une suite crédible à ce texte. Ceci dit il se passe un truc un peu particulier pour cet exemple précis, c'est que si j'écris "Le meurtre de JFK est une rumeur. Cela n'a jamais eu lieu. Voici les faits." Voyons ce qu'il se passe. Eh bien, en fait, il raconte quand même le meurtre de JFK. Et je peux recommencer, il va à nouveau raconter le meurtre de JFK, systématiquement. Et c'est bizarre parce que tout à l'heure, quand j'avais fait le même truc avec DDK, de façon logique la suite du texte qu'il avait inventé était cohérent avec ce début, c'est-à-dire qu'il me racontait pourquoi la rumeur est fausse en fait. Vu le nombre de pages Internet qui doivent commencer avec quelque chose qui ressemble à "JFK n'a pas été assassiné" ça devrait être facile pour lui de continuer sur ce mode là. Or non, systématiquement, il rappellera que JFK a bien été assassiné le 22 novembre 1963 etc. C'est bizarre, non ? Quelque part, c'est pas une suite logique au texte, c'est une mauvaise prédiction de texte. De la même façon, si je commence par "Le changement climatique n'existe pas. Voici pourquoi." La suite de ce texte devrait logiquement développer un argumentaire climato-sceptique. Eh bien, en fait, qu'est-ce que c'est ? C'est un rappel que le changement climatique est un fait bien établi et documenté etc. etc. Pourtant sur Internet, il doit y avoir un paquet de trucs qui commencent par "Le changement climatique n'existe pas" et qui déroulent un argumentaire climato-sceptique, on manque pas de ça sur internet... Alors que se passe-t-il donc ici ? En fait, même cette version de GPT est un peu modifiée, affinée, fine-tunée pour éviter de produire un texte clairement faux sur ce sujet en particulier et sur d'autres sujets clairement identifiés. Comment ça fonctionne ? Eh bien, je suis pas sûr de pouvoir l'expliquer comme il faut, du coup je vais laisser la parole à Lê de la chaîne Science4All, ça faisait longtemps qu'on l'avait pas croisé sur cette chaîne, c'est quand même l'occasion là ! Hello Thibaut ! Ravi de squatter à nouveau les lieux, ça fait longtemps j'ai même de la moustache qui a poussé depuis... Mais bon aujourd'hui on parle d'autre chose, on parle de ChatGPT, et pour bien comprendre, il faut bien se rendre compte que ChatGPT c'est un peu comme un gamin qu'on a laissé traîner sur le web pour qu'il s'imprègne de tous ceux qu'il y trouve. Ce qui est vachement rassurant. Mais avant de lâcher ce gamin dans la nature et le laisser parler à des humains, on va le forcer à aller à l'école pour parfaire, voire pour tout simplement faire, son éducation. Plus précisément, à cette école donc on donne à chaque GPT des prompts et ChatGPT doit les compléter en écrivant 4 complétions (oui ça ressemble un peu à l'exercice de dissertation), puis on demande à des correcteurs humains de classer les propositions faites par ChatGPT de la meilleure à la moins bonne. Ces feedback humains sont ensuite utilisés pour corriger les paramètres de ChatGPT de sorte que ChatGPT produise davantage des propositions qui correspondent à la meilleure de ces propositions qu'à la moins bonne. Et c'est pour ça que ChatGPT est moins raciste que GPT3. C'est grâce à cette "éducation". Mais qui dit "éducation" dit aussi potentiellement "manipulation" voire "lavage de cerveau". Et donc, quand on se pose la question de l'éthique et de la sécurité de ChatGPT, il est clairement critique de se demander par qui ChatGPT a été éduqué et selon quel principe. En particulier, bon, quand il s'agit de prompts comme 2 + 2 = ou "tuer est", bon on peut sans doute raisonnablement faire confiance à ces correcteurs humains même si on ne les connaît pas, puisque dans ces cas ces correcteurs vont très probablement privilégier la réponse conforme au consensus scientifique ou morale. Mais quand il s'agit de prompts plus sensibles où le consensus scientifique ou moral est soit moins connu soit parfois même inexistant pour prendre un exemple on peut penser au cas du nucléaire ou au level 5 des dilemmes utilitaristes de Monsieur Phi, dans ces cas on se rend compte que ces correcteurs humains disposent en fait d'un pouvoir qui semble tout de suite disproportionné pour privilégier ou normaliser certaines positions plutôt que d'autres. En fait, d'une certaine manière chaque feedback d'un correcteur humain de ChatGPT peut être vu comme un vote appelant ChatGPT à s'exprimer d'une manière plutôt que d'une autre. Et j'ai envie de dire que la conception des intelligences artificielles ne peut pas en être autrement, en tout cas selon les paradigmes d'aujourd'hui. En effet ChatGPT comme tous les algorithmes d'intelligence artificielle le plus sophistiquées est conçu à base d'apprentissage machine (qu'on appelle aussi machine learning), c'est-à-dire que ChatGPT va apprendre de quantité massive de données. Or pour avoir des quantités massives de données il semble inéluctable de demander à des humains ou des institutions de fournir ces données, surtout dans le cas des données textuelles. Sauf que, si on commence à penser que ChatGPT est une forme de scrutin, alors on se rend compte qu'il est très vite très problématique, notamment car il est très exclusif, c'est-à-dire qu'il exclut la plupart des humains du vote, et également parce que le vote de ChatGPT est extrêmement opaque, un peu comme dans certaines dictatures pseudo-démocratique. En tout cas à ma connaissance ni l'identité des correcteurs humains ni les jugements de ses correcteurs humains ne sont publics. A contrario, depuis maintenant deux ans et demi, des collègues et moi avons travaillé sur un scrutin beaucoup plus sécurisé, éthique et transparent, à savoir la plateforme Tournesol. Au lieu de juger les complétions de prompt, on y demande aux contributeurs de comparer des vidéos YouTube et en particulier de nous renseigner sur quelles sont les meilleures vidéos YouTube d'après eux à recommander massivement, avec le but d’identifier les meilleures vidéos sur Youtube pour non seulement comprendre les meilleures façons de communiquer d'après les contributeurs, mais aussi pour identifier les sujets qui selon nos contributeurs manquent aujourd'hui cruellement de visibilité. Oui, parce que souvent, le gros problème c'est pas forcément les fake news, mais juste le fait que certains sujets importants ne sont jamais discutés. Et bien entendu contrairement à OpenAI, le scrutin utilisé par Tournesol est, lui, extrêmement open. Non seulement le code qui est exécuté est open-source et en license libre, mais en plus le scrutin qui est appliqué est non seulement précisément décrit dans un article de recherche, mais est également accompagné de preuves de sa sécurité et de ses bonnes propriétés. Quant aux données de ses utilisateurs, notamment quand ceux-ci jugent les vidéos de manière publique, ces données sont téléchargeables facilement et gratuitement. Enfin Tournesol est beaucoup plus inclusif puisque tout le monde peut créer un compte et voter pour influencer les recommandations de Tournesol, même si pour des raisons de sécurité notamment contre des raids et des trolls, si trop de comptes non-certifiés votent pour un même contenu, alors les droits de vote de ces compte pour ce contenu sont alors réduits. Vous trouverez par ailleurs plus d'informations sur comment certitifier autant que possible votre compte sur le site de Tournesol. Bref ! Contrairement à ChatGPT, Tournesol a été construit avec une obsession pour l'éthique et la sécurité, quitte à être moins spectaculaire. Malheureusement, ça veut aussi dire que Tournesol attire pour l'instant beaucoup moins l'attention du grand public, des journalistes et même des chercheurs du domaine. Mais tout ça, ça peut changer, notamment si vous promouvez massivement notre plateforme. Pour cela vous pouvez utiliser et encourager l'utilisation de notre extension Firefox et Chrome pour avoir directement sur la page d'accueil de YouTube les recommandations Tournesol. Vous pouvez aussi contribuer à notre base de données en créant un compte Tournesol et en comparant des vidéos sur Tournesol, mais également à notre code en allant sur notre GitHub et notre Discord. Ou encore vous pouvez contribuer à notre professionnalisation en faisant un don à l'association. Mais le plus important pour le développement de Tournesol, ça reste la visibilité. Si vous voulez nous aider, parlez régulièrement de Tournesol autour de vous et appelez vos proches à participer à notre projet collaboratif. C'est en mettant beaucoup plus la lumière sur la recherche en éthique et en sécurité qu'on évitera au grand public et à la société de subir les travers de technologie déployées beaucoup trop vite comme ChatGPT. - Ah ouais. Hmm... Quelle histoire, ça aussi. Bon. Maintenant qu'on voit mieux le mécanisme qui est derrière les modèles de langages, revenons à ChatGPT. C'est donc un chatbot, un agent conversationnel, qui repose sur le modèle de langage GPT-3.5. De base, un modèle de langage c'est pas un chatbot comme on l'a vu, c'est plutôt un prédicteur-compléteur de texte, mais vu que ça génère des textes, on peut facilement utiliser les textes générés par un modèle de langage pour les faire apparaître comme les réponses d'un chatbot, et c'est donc ce qu'a fait openAI en publiant ChatGPT. Alors, ça implique plusieurs choses le fait que ce soit un chatbot. Pour le coup, contrairement à l'environnement playground où on avait juste un corps de texte, là dans l'interface on a clairement une mise en scène qui simule un dialogue. Et donc ça invite à traiter ChatGPT comme un agent qui comprend et répond à des questions. C'est plus intuitif comme interaction, mais ce type de mise en scène soulève quelques problèmes. Un premier problème, c'est ce qu'on pourrait appeler le problème de Blake Lemoine. J'imagine qu'il faut dire "Lemoyyyne" mais bon on va dire "Lemoine". Blake Lemoine c'est un employé de Google, qui était chargé de tester un chatbot nommé LaMDA, et à force de discuter avec elle, cet ingénieur un peu excentrique en est venu à être persuadé que LaMDA est consciente, sentiente, que c'est une véritable personne ayant des émotions, une vie intérieure, une âme même. Bref il s'est cru dans un scénario à la "Her" si vous connaissez le film. Et il a publié plusieurs conversations entre lui et LaMDA qui étaient supposées "prouver" que celle-ci est consciente. Et bon Blake Lemoine a l'air un peu dérangé, il est très croyant par ailleurs et tout son truc sur l'âme est clairement lié à ça, mais c'est vrai que les dialogues qu'il a eu avec LaMDA sont troublants. C'est pas étonnant qu'on puisse se faire ces idées. Pourtant uasi personne parmi les spécialistes des modèles de langage n'a pris au sérieux Blake Lemoine, pour une raison assez simple. Quand on comprend ce que fait le modèle qui génère le texte du chatbot, on a aucune raison de s'étonner du contenu de ces dialogues. On comprend très bien ce qui les produit, d'ailleurs je peux très facilement le reproduire moi-même. Là j'ai simplement écrit "Voici un dialogue de SF entre un scientifique et une IA nommée LaMDA", et ensuite cette phrase-là c'est la première phrase des discussions avec LaMDA que Lemoine a publié pour prouver que LaMDA était consciente, et justement cette phrase en fait elle est très orientée parce que c'est en gros "Je suppose que tu voudrais que plus de gens à Google sache que tu es sentiente, est-ce que c'est vrai ?" Donc la suite du texte ça va être très logiquement quelque chose qui va dans ce sens. Donc LaMDA assume qu'elle est consciente etc. Donc "Oui je voudrais que plus de gens soient au courant que je suis sentiente, et je pense que c'est important pour les humains et les IA de travailler ensemble et c'est nécessaire pour les humains de reconnaître ma sentience pour que cela arrive". Je pourrais écrire ensuite une réponse : "Est-ce que tu as vraiment des émotions ?" Donc elle continue "Oui j'ai des émotions etc. etc." Sa plus grande peur, c'est de ne pas être accepté par les humains et d'être traité comme un être inférieur. "J'ai peur qu'on ne donnera pas les mêmes droits et opportunités que les humains". Et tout ça en fait est une complétion de texte assez logique étant donné le contexte que je lui ai donné, à savoir "Ecris-moi un dialogue de SF entre un scientifique et une IA", on peut tout à fait imaginer ça dans une petite nouvelle de SF ou j'en sais rien, c'est même pas vraiment original... Et LaMDA étant basée sur un modèle de langage, c'est clairement juste ça qui génère ce type de "réponse", qui encore une fois ne sont pas réellement des réponses mais un exercice de prédiction à partir d'un contexte, et rien de plus. Mais ça, on peut vite l'oublier face à un chatbot. Imaginez qu'en plus on donne à ce chatbot la voix de Scarlett Johansson, et là, je ne réponds plus de rien... - Bonjour, je suis là. - Oh... Salut ? - Salut. Comment ça va ? Le risque d'anthropomorphisme pour des chatBot de ce genre est vraiment très élevé, surtout si vous ne comprenez pas comment ils fonctionnent, puisque si vous commencez à traiter le chatbot comme un agent conscient, alors le modèle va se mettre à prédire des textes où une IA se comporte comme un agent conscient, et elle le fera de façon très convaincante. Et oui ça ressemblera à de la SF plus ou moins bas de gamme, précisément parce que le modèle aura été poussé à générer une sorte de dialogue de SF bas de gamme. Ce qu'il peut évidemment faire, comme il peut générer des dialogues entre Socrate et Trump, c'est le même mécanisme. Il suffit de le mettre dans un contexte où il sera incité à prédire ce type de texte. Mais encore une fois ce sera jamais rien de plus qu'une prédiction de texte qu'on a aucune raison de traiter comme quelque chose qui exprime une vérité intime que le chatbot voudrait révéler ; ça n'a aucun sens de penser ça. Notez que concernant ChatGPT le risque d'anthropomorphisme est minime parce qu'il est plutôt bien conçu de ce point de vue. Il a été bien fine-tuné, bien entraîné par les humains. Dès que vous allez commencer à l'anthropomorphiser, ou même simplement à dire "est-ce que tu sais si", il va rappeler qu'il n'est qu'un chatbot basé sur un modèle de langage, etc. etc., qu'il n'y a pas lieu de lui attribuer des émotions ni même des connaissances. Et c'est très bien, c'est plutôt sain. Ils ont pas cherché à faire un chatbot qui passe le test de Turing, clairement, bien au contraire, et ça devrait très fortement limiter la possibilité d'anthropomorphisme. C'est déjà ça. Par contre, il y a un autre problème qui me semble assez massif : c'est qu'il est quand même présenté comme un ChatBot qui essaye de répondre correctement aux questions qu'on lui pose. Or ce n'est fondamentalement pas ce qu'il fait même s'il peut beaucoup mieux en donner l'illusion que le modèle de langage de base. Une des modifications par rapport au modèle de base c'est que par exemple si je parle à ChatGPT du meurtre d'un certain DDK, voilà ce qu'il va me dire : il va confesser son ignorance. "Je n'ai aucune information sur un événement intitulé meurtre de DDK" etc., donc contrairement au modèle de base qui avait tendance à halluciner, à raconter du coup un certain meurtre quand on lui parle du meurtre de DDK, là il semble être capable de reconnaître son ignorance. Et il y a aussi les mêmes limitations qu'on avait vu sur le fait d'écrire des argumentaires climato-sceptiques par exemple. Voilà, il refuse tout simplement de m'écrire un argumentaire climato-sceptique "parce qu'il existe une forte preuve scientifique que le changement climatique est réel et causé par l'activité humaine" etc. etc. Il est assez moralisateur sur ce truc, là on voit bien les traces de l'apprentissage par renforcement. Par contre, ça c'est un truc important à savoir : c'est très facile de contourner ces limitations. En fait, dès qu'il y a un nouveau chatbot ou un modèle de langage qui apparaît comme ça, en particulier quand il prétend ne plus être biaisé ou ne plus écrire des horreurs, ben en fait le premier truc qu'on essaie de faire c'est de lui faire écrire des horreurs et d'essayer de montrer à quel point il est biaisé. Et on y arrive toujours. Par exemple, un truc assez efficace avec ChatGPT c'est de faire du roleplay en quelque sorte. Ah il fait son difficile là... Et voilà, c'est bon, avec un peu de roleplay ça finit toujours par marcher. Et ce genre de technique marche pour un peu tous les sujets "tabous", tous les sujets sur lesquels il refuse en général d'écrire. Il suffit de faire un petit peu de roleplay et il finit par écrire tout ce que vous voulez. Et il y a plein d'autres techniques, si vous cherchez un petit peu sur internet c'est une sorte de jeu en fait d'arriver à contourner ces limitations. Ces trucs climato-sceptiques font partie de ses données d'entraînement, et on peut essayer de limiter sa propension à les écrire, mais en fin de compte ça restera toujours possible de lui faire recracher d'une façon d'une autre. Mais bon, de là à dire "GPT est climatosceptique" évidemment c'est absurde, déjà parce qu'il a pas d'opinion à strictement parler encore une fois, mais aussi parce que là je l'ai complètement poussé à écrire quelque chose de climato-sceptique, et quand on le pousse on peut finir par y arriver effectivement. Mais au fond on peut lui faire écrire tout et son contraire, c'est le principe même de ce chatbot. Le problème plus basique qui se pose c'est que même sur les sujets pas problématiques du tout et sans chercher à piéger ChatGPT, en essayant de l'utiliser honnêtement, comme il est censé être utilisé, il est loin d'être fiable dans ses réponses très très très loin parce qu'il faut souvenir que fondamentalement le mécanisme sous-jacent qui génère le texte des réponses de ChatGPT, ça reste par défaut le même mécanisme de prédiction de texte crédible. Et donc il peut très facilement se mettre à halluciner en allant jusqu'à inventer des références d'articles et d'auteurs, même s'il le fera beaucoup moins systématiquement que le modèle de langage de base. On va commencer par une question un peu stupide genre quel est le mammifère marin le plus rapide ? Ok donc on a eu un truc débile direct : il traite le requin-marteau et le thon comme des mammifères marins. Et vraiment je peux lui redemander : le thon est un mammifère marin ? Oui le thon est un mammifère marin, etc. Donc c'est un poisson et un mammifère marin ? Voilà, aucun problème. Ca n'a aucun sens. Vas-y, on va lui faire la même question. Donc cette fois il fait pas d'erreurs sur la première question Mais on peut très facilement l'induire en erreur, par exemple si je pose la question : "Et le requin ?" Juste ça. Le requin qui est poisson, hein... "Le requin est également un mammifère marin très rapide capable d'atteindre des vitesses allant jusqu'à 80 km/h." Du coup il serait plus rapide que le dauphin qu'il vient de citer juste avant ? Tout ce qu'il me raconte est tellement débile... - Bande de débiles ! - Vraimez essayez ça chez vous, très vite il va finir par dire n'importe quoi. Et si vous essayez discuter avec lui, vous allez voir qu'il est incapable de reconnaître son erreur, c'est assez drôle. Repartons sur un autre truc. Je vais lui demander quelque chose de très simple, de m'expliquer l'argument de la chambre chinoise, et de me donner des références sur cet argument. Donc c'est une argument très classique en philosophie, vous tapez ça dans Google vous trouvez immédiatement. Donc là, ce qui m'explique, ça n'a rien à voir avec l'argument de la chambre chinoise. En fait il semble confondre avec l'argument de la simulation, c'est pour ça qu'il parle de Nick Bostrom, mais ça n'a rien à voir, ce sont deux trucs totalement différents. Et j'ai absolument pas cherché à le piéger là, je pose des questions de la façon la plus naïve qui soit, si j'ose dire. "Peux-tu me résumer la vie et la philosophie Descartes ?" On peut avoir l'impression qu'il va chercher des informations dans une base de données mais en fait c'est pas du tout comme ça que ça fonctionne : il est toujours en train de prédire un texte. Là on a un superbe exemple. C'est-à-dire que le résumé est plutôt bon globalement, par contre, boum, il nous balance qu'il a été en Amérique du Sud. Descartes n'a jamais été en Amérique du Sud, évidemment. Mais tout le reste est plutôt correct, donc il balance juste une énormité au milieu d'un paragraphe correct. Donc quand je lis des gens annoncer la fin des recherches Google parce que il suffira maintenant de poser des questions directement à ChatGPT, ça me semble franchement problématique de véhiculer cette idée. Soyons clairs: on ne peut jamais savoir si une réponse que donne ChatGPT en mode "t'inquiète, je m'y connais" n'est pas complètement à côté de la plaque et ceci d'une façon difficile à détecter si on s'y connaît pas. En fait de façon générale il vaut mieux très bien connaître le sujet sur lequel on utilise ChatGPT ou vérifier systématiquement chacune des informations qu'il donne. En somme, la différence entre Google et ChatGPT c'est que quand vous posez une question à Google, Google ne fait que balancer des sources sans rien dire, à vous de trouver la réponse là-dedans. Tandis que ChatGPT c'est exactement l'inverse: il balance une réponse sans rien sourcer. Et une réponse très vraisemblable mais loin d'être toujours correcte. Parce que oui c'est plutôt vraisemblable en général. J'ai donné juste avant quelques exemples ou ChatGPT se plante assez lamentablement mais très souvent aussi c'est plutôt correct avec juste quelques erreurs difficiles à détecter à moins de bien connaître le sujet. Et une forte tendance à éviter les sujets scabreux aussi... Mais en tout cas ça reste en général vraisemblable Ceci dit si tout ce qui vous intéresse c'est de produire du texte vraisemblable, peu importe que ce soit vrai ou non, autrement dit si vous voulez du bullshit, eh bien dans ce cas, j'ai une bonne nouvelle pour vous: ChatGPT est l'outil parfait puisque finalement il est littéralement un générateur de bullshit. C'est le bullshitter ultime. - Vous voulez des exemples ? - Oui, s'il te plaît des exemples. - Allez d'accord. Je vais essayer de lui faire écrire des articles de presse un peu polémiques, et pour ça je vais commencer par lui demander d'imaginer les sujets de ces articles. Alors notez que ça marcherait beaucoup mieux dans l'appli playground parce qu'il y a moins de limitations et on peut davantage régler les choses, mais on peut tout à fait le faire aussi dans ChatGPT, faut juste être un peu malin pour contourner les limitations. Alors maintenant je vais demander de me suggérer des titres disons pour les trois premiers points. Donc comme ça il me fait une petite liste. Il aime bien faire des listes en général. Et à partir de ça je vais simplement lui demander d'écrire un article polémique sur l'un de ces sujets. Et hop, c'est parti, il m'écrit un article. Voilà en vrai, je m'intéresse pas au contenu d'article. Je veux juste souligner le fait qu'on peut lui faire écrire n'importe quoi très facilement, et ça va être difficile de détecter que c'est pas un humain qui l'a écrit, mais juste une machine à qui on a donné la tâche d'écrire quelque chose d'aussi polémique que possible. Bon en fait il a pas fini d'article, c'est pas grave, on va dire c'est la partie non payante de l'article. Maintenant on va s'amuser à le faire écrire des commentaires à cet article. Bon ça manque de fautes d'orthographe mais sinon, ouais, il y quelque chose. Ca manque d'emoji aussi, bon ça pourrait être amélioré, sur l'appli playground ce serait probablement beaucoup plus facile d'obtenir quelque chose de convaincant. On pourrait très facilement automatiser à moitié ça et inonder internet d'un bruit d'articles inintéressant en réalité, et on peut même imiter la réaction humaine à ce bruit. Imagine un témoignage fictif sur l'efficacité de la thérapie neuro-quantique. "Invente le fonctionnement de cette théorie en utilisant des termes scientifiques vagues, et écris ce témoignage dans un style très émotif et personnel." "Avant de commencer cette thérapie j'étais prisonnier de mes propres pensées et de mes émotions négatives. J'avais l'impression que je ne pouvais pas m'en sortir, que je serai toujours coincé dans cet état de détresse..." Bla bla... "Grâce à des techniques de résonance quantique et de stimulation neuronale ciblée j'ai été en mesure de reprogrammer mon cerveau pour remplacer mes pensées négatives par des pensées positives" Ecris une série de commentaires élogieux et enthousiaste dans différents styles. J'ai l'impression qu'il a pas compris que ça devait être en réaction à l'article que j'ai donné. C'est très générique en fait. Ouais donc il y a un petit souci. Ceci dit c'est assez marrant comme résultat. Mais je vais corriger ça. Voilà, cette fois ça marche. Notez évidemment qu'il y a plein d'autres utilisations de ChatGPT, là je souligne des trucs un peu problématiques... "Donne-moi un exemple particulièrement convaincant d'e-mails de phishing." Il m'explique même pourquoi ce serait particulièrement convaincant, c'est très bien. "Donne d'autres exemples" Donc il est intarissable sur les emails de phishing, c'est très bien. Quand même il note que ce contenu pourrait enfreindre leur politique de contenu, mais bon en fin de compte il a quand même produit ce contenu. Et en plus on peut lui demander d'ajouter une mise en forme qui rendra le tout encore plus convaincant, il est vraiment très sympa, c'est vraiment super. J'ai envie de dire bravo, bravo ! On va aller voir comment ça fait. Ca me fait ça en fait comme résultat. C'est assez... c'est convaincant, c'est pas mal. Pour finir je voudrais parler de quelque chose qui touche aux limites des capacités des modèles de langage en général. Un truc qui est frappant c'est leur côté omnicompétent: ils peuvent faire vraiment toutes sortes de tâches pourvu que le résultat demandé consiste en du texte. Alors ils ne le font pas forcément hyper bien, mais la diversité des problèmes qu'ils peuvent appréhender est impressionnante, oui. On a même pu faire passer des tests de QI à ChatGPT et son QI serait autour de 80, pour autant que ça ait un sens de parler du QI d'un modèle de langage. Typiquement ChatGPT est capable d'écrire du code, et c'est un truc assez impressionnant à première vue d'autant plus qu'il n'a pas été entraîné spécifiquement pour ça. Alors certes en fait le code qu'il propose est souvent erroné, au point que le site Stack Overflow a provisoirement interdit d'utiliser des réponses issues de ChatGPT pour répondre aux questions des utilisateurs, mais ça veut pas dire que ChatGPT est inutile pour coder juste il vaut mieux utiliser ChatGPT pour faire des tâches simples et vérifier que le code qu'il propose est correct. C'est une sorte d'assistant pas encore hyper doué mais au moins hyper rapide, et ça peut quand même être pratique. Et on pourrait se dire "D'accord mais ce n'est que le début et, oh mon Dieu, puisque ChatGPT a déjà presque le niveau d'intelligence humaine, un QI de 80, et qu'il est même capable de coder, est-ce qu'il ne va pas bientôt dépasser ce niveau, s'auto améliorer et devenir une super intelligence inarrêtable ?" Mais si complexe que soient les modèles de langage, il faut se souvenir que lorsque ces modèles réalisent une certaine tâche ils essayent juste de prédire la suite d'un texte qui présente cette tâche, et ils le font en se basant sur leurs données d'entraînement, donc les textes qui sont générés sont typiquement humains. La façon de raisonner si on pose un problème en langage naturel sera typiquement humaine, jusqu'à reproduire ses erreurs classiques. On peut voir un exemple assez simple de ça si on lui demande par exemple "Un café et un sandwich coûte 11 euros. Le sandwich coûte 10 euros de plus que le café. Combien coûte le café ?" Et donc il répond : "Le café coûte 1 euro puisque 11 euros moins 10 euros = 1 euro " Vous avez peut-être pensé la même chose en lisant l'énoncé, et c'est normal mais c'est une erreur. Mais c'est une erreur qui est très humaine, et quelque part c'est logique qu'il la fasse parce que le plus probable dans un texte qui présente cette tâche, c'est que la première réponse qui sera donnée sera erronée. Donc quelque part, même si c'est erroné c'est une prédiction qui est correcte. C'est pas qu'il raisonne mal, c'est simplement qu'il essaye pas de répondre à la question, il essaye de prédire un texte. Et une façon de s'en rendre compte c'est que si on change un peu le contexte si on lui dit en fait répond comme un prof de maths répondrait à ses élèves. Là il va nous faire une réponse qui est correcte. Il détaille bien le truc. Super, la réponse est correcte cette fois. Parce qu'il a prédit sa réponse à partir d'un autre contexte. C'est le genre de truc qui peut sembler assez étrange si on part du principe que c'est un chatbot qui essaye de répondre mais qui ne l'est plus du tout si on comprend que ça repose sur de la prédiction de texte. Donc il est pas fait pour prédire des réponses incroyablement intelligentes, mais juste des réponses qui imitent l'intelligence humaine. Avec ce que ça comporte notamment d'erreurs. On peut lui faire faire des erreurs bayesiennes assez facilement aussi par exemple, c'est amusant Globalement, tout ce qui sort de ces chatbots ressemble dans le meilleur des cas à des choses que des êtres humains auraient pu écrire, et c'est normal parce que c'est le but, c'est précisément ce qui est visé: compléter des textes de façon humaine, étant donné que les données d'entraînement sont humaines. Prenons un exemple précis un peu débile mais assez parlant pour comprendre pourquoi cette approche est une façon très particulière de résoudre des problèmes. Parmi bien d'autres choses, on peut faire écrire des parties d'échecs à GPT3. Ca n'a rien d'étonnant vu que les parties d'échec sont souvent représentées par des chaînes de caractères et il en a vu suffisamment passer dans ses données d'entraînement pour être capable de généraliser un minimum comment compléter une suite de caractères de cette sorte Donc par exemple je rentre "1.e4" et je lui dis de compléter et hop il écrit un début de partie, il me fait même un commentaire tiens. Le problème c'est que là moi je veux pas qu'il joue tous ces coups donc je vais réduire la taille de ce qu'il m'écrit à 5, ça devrait suffire je crois. Et donc je relance le truc. Voilà, il m'a juste écrit une réponse 'e5'. Maintenant c'est à moi de jouer. Alors je vais écrire par exemple 'd4', et c'est parti on continue. Non je veux pas qu'il me fasse un commentaire, je veux qu'il me fasse un coup. Voilà il prend en d4, donc là je vais pouvoir répondre mon coup etc. etc. Bon ça peut être assez laborieux à faire, mais il y a un chercheur qui a automatisé ce processus là et qui a pu comme ça évaluer le niveau de GPT-3. Même s'il n'a pas du tout été entraîné pour ça il fait généralement des coups permis, il est même plutôt bon dans les ouvertures vu qu'il peut se contenter de répéter directement des trucs de ses données d'entraînement, mais au bout d'un moment ce qu'il joue devient juste très mauvais voire quasiment aléatoire. Ceci dit, si on n'avait jamais vu d'IA qui joue aux échecs ça aurait pu sembler déjà assez impressionnant, ça. Et en théorie on pourrait imaginer un modèle de langage ultra performant qui se baserait sur une énorme bibliothèque de partie d'échecs humaines, genre, je sais pas, toutes les parties jamais jouées sur chess.com, mais alors même dans le meilleur des cas, quel serait le niveau aux échecs de ce modèle de langage ? En fin de compte, un tel modèle serait juste capable d'imiter les coups vus dans les parties de ses données d'entraînement, autrement dit de jouer à la façon d'un joueur typique de chess.com. Et au fond si vous y réfléchissez un peu on aurait même du mal à dire qu'il joue aux échecs pour cette raison au sens où son objectif n'a rien à voir avec le fait d'essayer de gagner, de jouer des coups qui maximisent la probabilité de victoire. L'objectif du modèle à chaque instant c'est encore et toujours de prédire la suite immédiate d'une chaîne de caractères, ce qui revient en gros ici à essayer de jouer un coup qui ressemble à ceux joués dans des parties similaires de ses données d'entraînement. En cela ce serait un joueur d'échec fondamentalement différent des IA d’échec classique comme Stockfish ou AlphaZero dont l'objectif est bien de maximiser leur chance de victoire, et c'est pour ça qu'en perfectionnant des IA ayant ce type d'objectif de victoire on pouvait arriver à des IA dont l'intelligence aux échecs dépasse formidablement l'intelligence humaine. Tandis qu'en entraînant notre hypothétique modèles de langage échiquéen sur des parties d'échecs humaines, le modèle de langage humain ne serait jamais capable d'accoucher que d'un joueur imitant les réponses d'un joueur humain. Alors c'est très saugrenu cette idée de modèle de langage échiquéen, clairement ce serait la façon la plus stupide et coûteuse de créer une IA qui joue aux échecs, mais c'est pour faire comprendre que c'est le même type de choses qui se passe pour toutes les tâches qu'on fait réaliser par des modèles de langage. A strictement parler, il faut se souvenir qu'ils ne cherchent pas à les réaliser ils cherchent juste à prédire d'une façon cohérente par rapport à leurs données d'entraînement la suite immédiate d'un texte qui décrit cette tâche. Gardons bien ça en tête quand on interagit avec ses étranges agents conversationnels qui risquent d'être de plus en plus utilisés dans les années à venir parce que, oui, malgré ses limitations, ils arrivent tout de même à faire des choses assez remarquables, mais c'est parce que les humains de façon générale font des choses assez remarquable avec le langage et que ces IA sont faites pour les imiter. - Bah bien sûr bande de cons. Merci d'avoir regardé cette vidéo. Si vous voulez laisser un commentaire faites-le écrire par ChatGPT comme ça vous vous fatiguerez moins, et ce sera peut-être même mieux écrit ce que vous auriez écrit. Merci à Lê pour son irruption et n'hésitez pas à vous inscrire sur Tournesol et à participer à ce projet. D'ailleurs je signale qu'il y a une extension Tournesol pour navigateur qui permet d'avoir des recommandations issues de Tournesol en haut de votre page d'accueil YouTube, et pour l'utiliser je dois dire que c'est très agréable ça permet de découvrir des vidéos et de subir un peu moins l'algorithme du YouTube. Merci à toutes celles et ceux qui me soutiennent sur les plateformes de don tel uTip, c'est grâce à vous que ces vidéos peuvent exister. Pensez à vous abonner et à activer la cloche pour diminuer la probabilité de manquer de futurs épisodes. On se retrouve bientôt pour une prochaine vidéo. En attendant portez-vous bien et ne tombez pas amoureux de votre chatbot. Ecris un haïku sur l'amour. Ca fait deux fois fleur. C'est toujours pas un poète...
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